Rock Rock > Bukowski

Biographie > pas des charlots

Eté 2006, Wunjo tire sa révérence, quelques mois plus tard, Niko leur batteur se lance dans un autre projet avec Julien et Mat, respectivement connus jusqu'alors pour être les bassite et guitariste/chanteur de Kwamis. Ce projet, c'est Bukowski. Ils enregistrent deux titres avec Davy (Lula fortune, ex-Pleymo) puis deux autres avec Bill (Enhancer), car même si la Team Nowhere n'existe officiellement plus, les liens sont toujours présents... Ces quelques morceaux séduisent leurs permettent de jouer rapidement avec des pointures (Eths, Mass Hysteria, Unswabbed, Aqme...). Leur premier album Amazing grace sort au printemps 2009 et la tournée promet d'être rock'n'roll.

Review Concert : Bukowski, Unswabbed présente Six (avril 2023)

Review Concert : Bukowski, Furia au Bataclan (fév. 2010)

Review Concert : Bukowski, Buko à La Loco (juin 2009)

Interview : Bukowski, Bukowski tout schuss (oct. 2018)

Bukowski / Chronique LP > Bukowski

Bukowski-Bukowski Julien Dottel. Faire-part de naissance : Bukowski, épitaphe Bukowski. Album évidemment particulier, album éponyme comme pour revenir à l'origine, comme pour refermer un cycle, et rendre hommage à Julien, disparu à l'automne 2021. Présent à la création du groupe en 2007 avec son frère Mathieu (guitare, chant) et Niko Nottey (batterie), Julien et sa basse ont parcouru cinq superbes albums Amazing grace, The midnight sons, Hazardous creatures, On the rocks et Strangers. Julien avait Buko dans le sang, ancré en lui, encré sur lui. Cet album est à sa mémoire, il est présent sur la pochette, avec sa couronne qui s'élève pour partir au paradis des métalleux.

Il a dû en falloir du courage, de cette fameuse résilience pour continuer l'aventure mais ce nouvel album est bien là. Enregistré en 2020 avec Hk (Loudblast, Black Bomb A, Otargos) au studio Vacamara, Buko avait profité des séries de confinement pour finaliser ces 11 titres, en invitant quelques guests (Toni Rizzotti, ex-Enhancer, Wojtek). C'est notamment avec ce dernier que Bukowski explore et étend son pré carré avec un titre en français, plus alternatif et un spoken word entrecoupé de nappes sombres et de riffs acérés ; ou "Breathin' underwater" à la structure complexe, cyclothymique. Mais Bukowski conserve son rock brut et diablement efficace dès l'entame, avec un "From above" suave ; ou stoner comme ce très bon "NCFYC", tout simplement superbe. Dans la continuité de Strangers, farfouillant toujours plus dans des directions pertinentes, Bukowski continue donc malgré tout de tracer sa route. Et c'est Max Müller qui reprend la basse déposée par Julien Dottel, et qui rejoint Clément Knäky Rateau à la guitare, Romain Sauvageon à la batterie et Mathieu Dottel pour que Bukowski continue de lâcher les boules de feu, tout en maitrisant les braises, et en produisant des étoiles.

Publié dans le Mag #52

Bukowski / Chronique LP > Strangers

Bukowski - strangers Bukowski sont des coquinous. Alors que certains de leurs précédents albums (Hazardous creatures ou Amazing grace) débutaient par une entrée en matière vigoureuse et abrupte (tu avais à peine effleuré le bouton "play" qu'une créature jaillissait de la boîte pour te sauter à la gorge et te dévorer la jugulaire), voilà-t-y-pas que l'entame de Strangers la joue très tranquille. Quelques notes de guitare, un coup de grosse caisse, une basse à la mesure, tout cela accompagnant un chant susurrant et doux, comme un instant tout en plénitude mélodique. Étonné, je m'interroge : Est-ce le changement de line-up avec le départ de Fred Dusquesne pour Mass Hysteria, remplacé par Clément Rateau qui a calmé les ardeurs de la bête ? Est-ce l'obligation de passer par une plateforme de financement participatif (Ulule) pour boucler cet album qui les a assagis ? Deux minutes de supputations personnelles stupides sur les raisons de ce début de LP, quand une bestiole m'attrape à nouveau par le cou ! Putain, la créature est toujours là ! Elle était planquée sous cette brume vaporeuse anodine ! ...et ça fait plaisir de la revoir !

Donc, l'entité Bukowski a gardé sa hargne. Ses crocs sont même plus longs et plus affutés que lors de précédents albums. Un peu heavy rock, un peu plus hardcore avec des breaks aériens sympathiques, des séquences plus heavy, voire quelques rythmes punk. Clément Rateau amène plus de diversité sur la partie guitare et offre une palette de riffs en mode menu gastronomique, le chant de Mathieu Dottel, mélodique et puissant, est parfaitement complété par son frangin Julien qui pousse ses growls et joue les choeurs pour rajouter un zeste de violence ; et Timon Stobart qui a rejoint le groupe en 2014, alterne les rythmiques et les breaks à la batterie. 10 titres pour 10 morsures bien senties, enregistrées sous la houlette de Francis Caste (Aqme, Cowards, Kickback).

Avec le changement de guitariste, l'appel au crowdfunding, Bukowski expliquait qu'ils voyaient cet album comme un nouveau départ. S'il reste très cohérent avec la discographie du groupe, Strangers a effectivement un truc en plus. Plus riche, sans faute, plus imparable, sans monotonie, c'est une pièce maîtresse dans la boutique des Buko. De là à dire que c'est donc un album qui doit avoir sa place dans ta discothèque, c'est d'une telle évidence, que je ne prends même pas la peine de le dire. Mais bon, je le dis quand même.

Publié dans le Mag #35

Bukowski / Chronique LP > Hazardous creatures

Bukowski - Hazardous creatures Est-ce un signe ? Toujours est-il que, sans le savoir, notre première image du nouveau Bukowski (et pas seulement parce qu'il y a un nouvel album, également parce que le groupe s'est renforcé avec l'arrivée de Fred, guitariste de Watcha et d'Empyr) nous emmène en Amérique. C'est en effet près de San Francisco qu'Odin, magnifique tigre blanc, fait la joie des visiteurs du zoo en allant récupérer ses repas sous l'eau. La photo est belle et interpelle, pari réussi de ce côté-là, d'autant plus qu'elle colle au titre de l'album que l'on peut traduire par "animaux dangereux"... Si on résume cette mise en bouche, on a une galette qui va sonner ricain et dont il faut se méfier car elle a les crocs...

Et c'est exactement ça ! Moins disparate que The midnight sons et bien gros comme Amazing grace (même si ça sonne moins stoner dans l'ensemble), Bukowski est en mode "classe américaine" sur ses 10 titres qui ne laissent pas grand chose au hasard. Entre post-grunge et heavy rock, le quatuor envoie du riff et de la mélodie abrasive par palettes ! La présence d'une deuxième guitare apporte davantage de libertés, densifie les propos et donne un petit goût de folie métallique old school par moments (la fin de "Keep your head on", "Payback", etc...). Le groupe n'est pas toujours à l'attaque, il lui arrive de calmer le jeu, de ralentir le tempo et de prendre davantage son temps, ça marche plus ou moins bien, moins sur certains passages de "Brothers forever" qui ronronnent un peu trop (la fin du titre est bien plus bandante), plus sur "Fever" dont le chant musclé fait de la ballade autre chose qu'une simple promenade de santé. La plupart du temps, les Franciliens allient mélodies grasses et accords incisifs pour produire un rock burné qui s'est éloigné de l'étiquette stoner et qui a su redevenir homogène ("Hardtimes", "Troublemaker", "By the river", etc...).

Hazardous creatures nous rabiboche avec Bukowski qui a trouvé un son énorme qui lui va bien (merci Fred !) et repris ses aises avec un rock college radio friendly rudement efficace. Finalement, le seul point noir pour le quatuor est d'être français... Le même groupe en Amérique du Nord s'incrusterait facilement sur les plus grandes tournées, squatteraient les campus et liquideraient des bières à l'arrière d'un tour-bus 4 étoiles. Pour le moment, le combo s'éclate donc dans les festivals d'un jour, les MJC et liquident des bières dans un van qu'il faut ménager... A nous d'en profiter !

Bukowski / Chronique LP > The midnight sons

Bukowski - The midnight sons Pour commencer, il nous faut adresser toutes nos félicitations à Mamzelle Mamath qui a réalisé l'artwork de cet album, la graphiste (qui a également bossé avec Anorak) réalise une superbe oeuvre où anges et démons jouent avec des symboles ésotériques, c'est riche de détails, mystérieux et ça accroche l'oeil, bravo !
Si avec "The grand opening", The midnight sons place le curseur immédiatement sur "grunge" car le mini titre sonne comme une complainte chantée à la Pearl Jam, la suite est plus floue avec des morceaux qui nous ramènent une dizaine d'années en arrière vers la fin du millénaire et l'apogée du premier revival grunge (Creed ou le Nickelback période Curb et The state), d'autres plus durs, plus métalliques qui rappellent d'où vient notre trio et enfin quelques autres qui sont à cheval et cherchent à rester en selle malgré les ruades... Ceux-là ("The midnight son", "Dark waters") possèdent un charme certain de par le son de gratte et un chant mélodieux qui n'est pas sans aller flirter du côté des habitudes de Dave Grohl (Foo Fighters). Bukowski n'est donc plus simplement un groupe de stoner mais pioche un peu partout sur le sol américain à la recherche de pétrole... Moins identifiables, les Buko risquent de perdre quelques followers dans cette crise d'identité, c'est dommage car le groupe a de bonnes idées même quand les bases sont simplissimes ("Stuck in the mud") et ose des trucs que peu ont fait jusque là, que ce soit l'intro de "Hit the ground again" et l'intervention rigolote d'un gamin pour lancer le titre ou la fin de "Fight!" entièrement bruité à la bouche, on peut se demander si le titre en avait besoin ? Encore une fois, c'est le genre de truc que je préfère trouver "caché" sur un album... Il reste que Bukowski a des idées et les expose...
The midnight sons n'a pas la grâce extraordinaire de son grand frère car ces fils de minuit sont un peu trop dispersés... Même si le calibrage, l'écriture et la production sont remarquables, ce nouvel album manque d'âme, peut-être était-elle convoyée par cet angelot qui sanglote à l'arrière de la pochette...

[fr] Mamzelle Mamath (272 hits)  External  ]

Bukowski / Chronique LP > Amazing grace

Bukowski - Amazing grace Ca rock, c'est lourd, ça tranche dans le gras et le chant se la joue sudiste, pas de doute, c'est du stoner bien envoyé qui nous arrive dans les feuilles ! Avec ce premier album Bukowski frappe fort et utilise au mieux son expérience (en terme de choix de prod il suffit d'écouter le son de gratte, pour l'écriture, c'est simple, il n'y a rien de trop !). Et pour les grincheux qui penseraient qu'Amazing grace surfe tardivement sur la vague Queens of the Stone Age (et encore, les derniers QOTSA sont plus stonepop que stonerock !), les douces mélodies et les parties vocales plus tendres apportent un plus indéniable à ce disque qui bénéficie alors plus d'une extraordinaire grâce qu'à un gras extraordinaire. Ainsi, entre deux titres plutôt burnés("Misanthropia" et ''Share my sacrifice"), une bal(l)ade nous transporte sur les rives du Mississippi pour y pêcher ("Fishing day")mais plus que des poissons, c'est un fantôme ruisselant que l'on trouve au bout de la ligne... Si ce titre est le plus flagrant en terme de douce chaleur, on trouve au détour d'un riff, d'un rythme, de quelques phrases d'autres passages très touchants ("Long cold winter", "The charge song"). Amazing grace n'est pas pour autant fleur bleue et bon courage pour y entendre le gazouillis des oiseaux, si jamais Bukowski s'arrêtait de jouer, on aurait plus de chance de se prendre le ronflement des amplis et les grésillements de la disto ! Gros son de gratte, frappes pures, basse ultra présente (il faut bien occuper l'espace quand la guitare distord les notes plutôt que les accords), il n'y a rien à dire sur le son ou les compos, Bukowski n'en fait pas trop et ne faiblit jamais.
Amazing grace défile et on ne voit pas le temps passer, les titres s'enchaînent et nous plaisent immédiatement comme dans la durée, on ne s'en lasse pas et ce n'est que le début, mais quel début !!!