Flyer Brant Bjork @ Le Korigan Arrivée sur place à 19h50, retrouvailles avec Chris, membre du trio régional de l'étape Rescue Rangers, pendant que 7 Weeks règle les balances et direction les loges pour tailler une bavette (c'est une image évidemment...). On a vu pire comme programme... Une vingtaine de minutes plus tard, nous voici désormais avec les limougeauds qui se sont payés un sacré petit road-trip pour venir jouer ici ce soir. Mais pour le coup, ils n'auront pas fait le voyage pour rien, parce qu'à défaut d'avoir rameuté du monde sur leur seul nom, les 7 Weeks vont défourailler devant un public plus que fourni (tête d'affiche 3 étoiles et long week-end du 11/11 aidant...).
21h, les auteurs de B(l)ack days entrent en scène et ça va faire mâle. Pas besoin de se triturer les méninges pour se faire un avis, 7 Weeks en live, c'est une baffe dans la gueule et puis c'est tout. Du gros son, bien compact, des riffs qui tranchent direct dans le gras et des titres (dont quelques-uns extraits du futur album joués pour la première fois en live) qui claquent dans les tuyaux, le groupe se lâche et malgré un public qui ne les connaît apparemment pas trop (Limoges - Luynes = 594 km... ça explique des tas de choses) parvient à convaincre avec un set parfaitement équilibré. De la testostérone, de la sueur, du rock heavy/stoner et brut de décoffrage... après nous avoir convaincu sur CD, le quartet passe l'examen du live avec brio. C'est lourd, bien burné et les quatre déploient sur scène une énergie peu commune. De la dynamite qu'on vous dit.
22h, après avoir fait parler la poudre, les 7 Weeks plient bagage avec le sentiment du devoir accompli et laissent place nette aux Rescue Rangers qui sont ici comme à la maison... Et là, c'est le drame... Le coup de la panne de courant et une salle plongée dans le noir complet. Après 10 minutes, ça n'est plus très drôle, après plus de 45, c'est limite agaçant. D'autant que, même réparée, elle va avoir pour dommage collatéral d'écourter le set des RR qui pourtant, vont finalement pouvoir enfin faire cramer les amplis. Et là, re-baffe dans la gueule. Power-trio stoner rock, le groupe impressionne par sa puissance et malgré le faible temps de jeu qui lui est finalement imparti, en met plein les tympans. Sans complexe, les trois envoient du bois et se trouvent les yeux fermés, l'énergie est communicative et, bien qu'attendant Brant Bjork de pied ferme, le public ne s'y trompe pas. Une courte sélection des meilleurs titres made in Rescue Rangers, ça balance sur scène et finalement on a droit à un set aussi bref qu'intense. Et en même temps, c'est pas bon quand c'est trop long... (oui c'est la soirée "pensée profonde").
Il est maintenant aux alentours de minuit, le Korigan est quasi archi bondé (fait pas si courant pour qui est habitué des lieux...) et le maître entre en scène. Accompagné de sa troupe à la moyenne d'âge curieusement plutôt basse..., l'ex-Kyuss/Fu Manchu impose son charisme en à peine quelques secondes avec son look de hippie des temps modernes. A tel point que ses camarades de jeu semblent être par moments relégués au simple rang de faires-valoirs... Bon ok, ça joue quand même foutrement bien et c'est Brant Bjork. Pour le coup, sa prestation justifie presque le fait d'avoir quasi ignoré votre serviteur dans les loges (sic). Car faut dire que quand le père Brant fait le boulot (quelle coolitude tout de même...), il n'y a pas grand chose à dire, l'homme du désert ne fait pas les choses à moitié. C'est carré, groovy à souhait, rock dans l'âme et surtout... terriblement addictif. Les titres s'enchaînent idéalement, le set est parfaitement rôdé par des zikos qui maîtrisent complètement leur sujet. Hier soir, en Suisse, demain à Barcelone avant de repasser une nouvelle fois par la France, puis sillonner l'Europe encore et toujours, Bjork ne s'arrête jamais de tourner/écrire/jammer et ce soir, c'est rien que pour nous. Les minutes défilent, on se revoit quinze ans en arrière, quand on découvrait les premières Kyuss, on sent bien que ce moment ne durera pas éternellement alors, on regarde, on écoute, on profite de l'instant, laissant toute forme d'objectivité aux oubliettes pour simplement découvrir l'un des auteurs du mythique Blues for the red sun dans ses oeuvres. La grande classe...