Pas facile de se renouveler quand on s'appelle Brant Bjork. Pour cet énième album solo (enfin, co-écrit avec son pote Bubba Dupree et la participation d'autres vieux amis comme Nick Oliveri, Armand Secco Sabal et Sean Wheeler que l'on remarque un peu plus que les autres sur "Pretty hairy"), l'ex-batteur a décidé de particulièrement soigner les sons (quelle chaleur !) et de mixer le distordu au flamboyant pour un résultat de grande classe. Sur une base stoner (évidemment), sa dame de pique s'habille d'un peu de psychédélisme (comme d'habitude) mais va surtout chercher dans le blues et une ambiance sixties/seventies à la cool, celle de Woodstock où bons nombres d'inspirateurs de cet opus étaient réunis sur scène (Jimi Hendrix, Santana, Grateful Dead, Crosby, Stills, Nash and Young ou encore Jefferson Airplane). L'ensemble sonne donc moins "desert rock" malgré la couleur particulière de sa guitare et offre un voyage dans le passé un peu plus lointain que celui de Kyuss, forçant le lascar à sortir quelque peu de ses schémas classiques et lui permettant de se faire plaisir avec les percus et les effets ("Swagger & sway") ou quand de petits trucs changent pas mal la donne... Well done.
Publié dans le Mag #35