Bouncing Souls

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L'armée des Hopeless Romantic, traduisez littéralement "les romantiques désespérés", affiche depuis 7 ans déjà ses tatouages monstrueux dans tout concert de punk-rock qui se respecte, de leur New Jersey natal aux quatre coins de l'Amérique où ils se sont affichés aux côtés des patrons NoFx, des légendaires Descendants ou des celtiques Flogging Molly sans jamais faillir à leur réputation de groupe scénique par excellence. Car s'ils portent fièrement tout 4 à leur bras gauche ce coeur brisé multicolore qui est devenu leur symbole, ce n'est certes pas un hasard : les Bouncings Souls ne manquent ni de coeur ni d'âme valeureuse, bondissant et sautillant au rythme enlevé de ce punk-rock qu'ils ont élevé en institution, en véritable way of life à l'américaine. Après trois albums, l'éponyme Bouncing souls en 1997, Hopeless romantics en 1999 et How I spent my summer vacation en 2001, les Américains passent à la vitesse supérieur en réalisant l'album punk-rock par excellence. Simple, rapide, efficace, Anchors aweigh ne sera jamais un album culte au sens premier du terme, mais marque d'une pierre l'arrivée à maturité en 2003 d'un combo à la cohésion d'ensemble étonnante.

Bouncing Souls / Chronique LP > Ten stories high

Bouncing Souls - Ten stories high Je pensais benoîtement que Ten stories high serait le premier album des Bouncing Souls à être chroniqué pour le W-Fenec et puis après vérification sur le site, je me suis rendu compte que Anchors aweigh (2003) avait aussi eu cet honneur. Bon, disons-le tout net, l'un comme l'autre ne font pas partie des meilleurs albums des punk rockers de la côte Est. On citera à ce titre plus volontiers les trois premiers sortis sur Epitaph Records (nostalgie oblige) : The bouncing souls (1997), Hopeless romantic (1999) et How I spent my summer vacation (2001). Comme vous pouvez le constater, on n'a pas vraiment à faire à des jeunes premiers, on leur pardonnera donc, avec ce douzième album et plus de trente ans d'existence, de moins nous faire vibrer que par le passé. Attention, je n'ai pas dit pour autant que c'était un mauvais disque, loin de là ! Ce que je leur pardonne moins en revanche, à titre personnel, ce sont leurs concerts. Enfin, plus particulièrement les prestations du chanteur, Greg Attonito. Les autres pas de soucis, ils font le job (en plus, ils ont George Rebelo, batteur de Hot Water Music derrière les fûts depuis 2013) mais lui, les trois fois où j'ai eu l'occasion de les voir en live, on pouvait tracer un cercle d'1m de diamètre et il n'en sortait pas de tout le set.

Mais revenons à Ten stories high et l'histoire de sa genèse. Comme tous les groupes ayant l'habitude de beaucoup tourner pour vivre, au printemps 2020, The Bouncing Souls se sont retrouvés plus que démunis et ont fini par lancer un Patreon (sorte de financement participatif, servant aussi à maintenir un lien avec le public). Il y avait trois contributions possibles et l'une d'entre elles, réservée seulement à 10 personnes, consistait en une conversation privée de 30 minutes avec les membres du groupe, sur le ou les sujets que voulaient les souscripteurs, débouchant ensuite sur une chanson composée dans la foulée, le lendemain, puis enregistrée peu après et livrée dans un 45t unique. Voici donc pour la petite histoire, enfin les dix. Le groupe estimant qu'il avait là un matériau solide, a quelque peu réarrangé l'ensemble et c'est ainsi qu'est né Ten stories high.

Un album de moins de 30 minutes qui sonne comme du pur Bouncing Souls. On y retrouve notamment ces titres plus tendus et incisifs comme le Ramonesque "To be human", "Vin and Casey" (avec en guest Kevin Seconds) ou l'excellent "Back to better" et son refrain fédérateur. S'il y a bien une marque de fabrique chez nos Américains, c'est d'aérer leurs albums et d'alterner entre morceaux punk, speed et d'autres plus mid-tempo, qui se scandent comme des hymnes, poing en l'air. "Ten stories high", "Kenver" ou encore "Higher ground" et ses wow-oh-oh-oh, qui clôt l'album de manière assez tubesque sont de ceux-là. En parlant de tube, il y a un essai de faire écho à leur chef d'œuvre "True believers" (2001) avec "True believer radio" mais c'était difficile voire mission impossible d'égaler ce classique. Ils n'y parviennent donc qu'à moitié, mais l'ensemble mérite qu'on s'y attarde et qu'on se laisse raconter des histoires par ces chères âmes rebondissantes.

Bouncing Souls / Chronique LP > Anchors aweigh

BC : AA Les Bouncing Souls sont décidément d'incorrigibles romantiques, stéréotypes de l'homme moderne, sensible et rêveur. Et tout au long de ce 16 titres emprunts d'une certaine solennité, ce sont toutes les étapes de la vie sentimentale et sociale qu'ils passent au crible. Pas de jolies potiches décervellées, pas d'apologie facile de l'alcool et de la fête, juste quelques moments de réflexion, des petites saynètes ("Sing along forever") qui rapproche encore plus Bouncing Souls de ce courant emo auquel ils n'ont jamais vraiment appartenu tout en ayant pu en être considéré comme des membres fondateurs, au même titre que The Get Up Kids ("Anchor aweigh") ou Hot Water Music (le magnifique "I'm from there", à pleurer !). Anchors aweigh se teinte de refrains fédérateurs et gorgés d'émotions ("Better days" qui n'est pas sans rappeller le "Brother hymn" de Pennywise), mais n'oublie pas d'aller à l'essentiel, sans fioritures et percutants ("Blind date", au riff impeccable). Le combo du New Jersey en profite même pour ralentir ensuite considérablement le tempo et se transformer en véritable groupe de rock ("Night train"), capable même d'asurer une ballade-hommage sans tomber dans le pathétique ("Todd's song"). C'est la cohésion d'ensemble qui impressionne le plus, la précision des ryhtmiques basse-batterie calées au coup de cymbale près ("Apartement 5F", tout en nuances) et la sensation qu'à l'instar des Dropkick Murphys ("I get lost"), les Bouncing Souls sont de ces groupes de potes réunis par une symbiose naturelle du corps et de l'âme, anchor là pour longtemps.