Bouncing Souls - Ten stories high Je pensais benoîtement que Ten stories high serait le premier album des Bouncing Souls à être chroniqué pour le W-Fenec et puis après vérification sur le site, je me suis rendu compte que Anchors aweigh (2003) avait aussi eu cet honneur. Bon, disons-le tout net, l'un comme l'autre ne font pas partie des meilleurs albums des punk rockers de la côte Est. On citera à ce titre plus volontiers les trois premiers sortis sur Epitaph Records (nostalgie oblige) : The bouncing souls (1997), Hopeless romantic (1999) et How I spent my summer vacation (2001). Comme vous pouvez le constater, on n'a pas vraiment à faire à des jeunes premiers, on leur pardonnera donc, avec ce douzième album et plus de trente ans d'existence, de moins nous faire vibrer que par le passé. Attention, je n'ai pas dit pour autant que c'était un mauvais disque, loin de là ! Ce que je leur pardonne moins en revanche, à titre personnel, ce sont leurs concerts. Enfin, plus particulièrement les prestations du chanteur, Greg Attonito. Les autres pas de soucis, ils font le job (en plus, ils ont George Rebelo, batteur de Hot Water Music derrière les fûts depuis 2013) mais lui, les trois fois où j'ai eu l'occasion de les voir en live, on pouvait tracer un cercle d'1m de diamètre et il n'en sortait pas de tout le set.

Mais revenons à Ten stories high et l'histoire de sa genèse. Comme tous les groupes ayant l'habitude de beaucoup tourner pour vivre, au printemps 2020, The Bouncing Souls se sont retrouvés plus que démunis et ont fini par lancer un Patreon (sorte de financement participatif, servant aussi à maintenir un lien avec le public). Il y avait trois contributions possibles et l'une d'entre elles, réservée seulement à 10 personnes, consistait en une conversation privée de 30 minutes avec les membres du groupe, sur le ou les sujets que voulaient les souscripteurs, débouchant ensuite sur une chanson composée dans la foulée, le lendemain, puis enregistrée peu après et livrée dans un 45t unique. Voici donc pour la petite histoire, enfin les dix. Le groupe estimant qu'il avait là un matériau solide, a quelque peu réarrangé l'ensemble et c'est ainsi qu'est né Ten stories high.

Un album de moins de 30 minutes qui sonne comme du pur Bouncing Souls. On y retrouve notamment ces titres plus tendus et incisifs comme le Ramonesque "To be human", "Vin and Casey" (avec en guest Kevin Seconds) ou l'excellent "Back to better" et son refrain fédérateur. S'il y a bien une marque de fabrique chez nos Américains, c'est d'aérer leurs albums et d'alterner entre morceaux punk, speed et d'autres plus mid-tempo, qui se scandent comme des hymnes, poing en l'air. "Ten stories high", "Kenver" ou encore "Higher ground" et ses wow-oh-oh-oh, qui clôt l'album de manière assez tubesque sont de ceux-là. En parlant de tube, il y a un essai de faire écho à leur chef d'œuvre "True believers" (2001) avec "True believer radio" mais c'était difficile voire mission impossible d'égaler ce classique. Ils n'y parviennent donc qu'à moitié, mais l'ensemble mérite qu'on s'y attarde et qu'on se laisse raconter des histoires par ces chères âmes rebondissantes.