Boogers - Running in the flame Concerts, clips, remixes, depuis la sortie de More better, Boogers a picoré la vie, a abusé de pizza, de bière et de biscuits apéritifs et résultat... Non pas une prise de poids conséquente mais cet artwork à la fois bien crado et assez réussi... Preuve s'il en fallait qu'avec des déchets, on peut faire quelque chose de bien et pas uniquement du recyclage basique. Le recyclage amélioré, c'est d'ailleurs l'activité principale de Boogers qui s'amuse encore sur Running in the flame à mélanger les sauces pour créer la sienne. Ca part encore plus dans tous les sens et si ce n'est quelques passages qui ne sont pas à mon goût ("Oh my love" ou l'ultime "Don't want me" et sa rythmique électronique que je trouve assez pénible), il faut bien avouer que le batteur a fait des progrès.

En effet, son chant, si perturbant par le passé, passe beaucoup mieux, alors, c'est peut-être l'habitude mais l'ensemble est davantage maîtrisé, plus mélodique et accrocheur, y compris pour un béotien chez qui entendre ce genre de voix pourrait être rédhibitoire. Les effets, les tons, le parlé/chantonné, tout s'imbrique presque naturellement, Stéphane Charasse est tellement à l'aise qu'il s'autorise une sortie en français ! Le guilleret "Dis-moi pourquoi" pourrait même passer sur les radios puisqu'il ne flinguerait pas les génialissimes quotas... Ceci dit, ce n'est pas le titre que je mettrais en avant, non, je préfère largement la grosse disto baveuse de "Showtime", à la fois expéditif (82 secondes) et jouissif car porté par une série de riffs juste parfaitement rock'n'roll. Dans cette lignée mais avec un peu moins de génie et plus de mesures, "Nerves" ou "The big summer" (où les machines s'intègrent plutôt bien) sont de sympathiques pépites, "I'm there" bénéficie d'un refrain entêtant, et avec "Running in the flame", on a une synthèse de ce qu'est le touche à tout Boogers.

J'en viens à me poser cette question : n'y aurait-il pas plus d'idées dans une tête que dans trois, quatre ou cinq ? Ou alors la création musicale ne serait-elle pas muselée par le "groupe" ? Les exemples d'artiste rock "solo" qui osent plein de choses sont bien plus nombreux que les groupes qui explorent de nombreux territoires ensemble. En tout cas, on sent Boogers totalement libre de ses mouvements et comme lui, on en profite.