Boogers - As clean as possible Si Boogers est tout seul, et pourtant il a autant de bonnes idées qu'un groupe et sait manier suffisamment d'instruments pour tout faire lui-même. S'il se balade à la batterie, il est aussi très à l'aise avec les guitares et les claviers, seule la pratique du chant semble plus épineuse, le garçon masquant sa voix sous des tonnes d'effets lesquels limitent les mélodies à des lignes simples. Mais qui dit simplicité et talent dit souvent efficacité ; et à l'écoute du tubesque "I trust you", comment ne pas hocher la tête et reprendre le refrain ?
Boogers est un bricoleur et les instruments "traditionnels" ne lui suffisent pas, il récupère tout un tas de sons et les réutilise dans ses chansons, le paroxysme est atteint avec "I'm sorry", un assemblage de battements de coeur, de cuivres, de tambourins (?), de toussotements et d'autres sonorités improbables qui se mêlent avec génie à quelques riffs de gratte plus ou moins saturés selon l'humeur.
Le ton général est pop rock, avec des accents plutôt brittons, l'ensemble me fait penser à The Married Monk qui marie bien légèreté et absence de prise de tête pour l'auditeur alors qu'ils abattent un gros boulot d'arrangements. Quand Stéphane range son sourire et se fait plus intriguant ("The devil"), c'est déjà la fin de As clean as possible et la mayonnaise tourne vers une ambiance proche de celle que Nic-U aime développer.
Si tu as envie de changer d'air, de siffloter, de te laisser guider par des rythmes, tu vas aimer Boogers, si tu es fan du décorticage des morceaux, de l'analyse des sons, du démontage de pièces montées musicales, tu vas aussi aimer Boogers, si tu n'écoutes que du black métal scandinave et parle avec des grognements, qu'est-ce que tu fous là ?