Formé pendant l'été 2020, Blue Deal est composé de Joe Fisher (chant, claviers, cigar box), de Tom Vela (guitare, chœurs), de Martin Bürger (basse, chœurs) et de Jürgen Schneckenburger (batterie). Deux ans plus tard, le groupe sort un premier album : Holy ground. Dans la foulée, Blue Deal remporte le German Blues Challenge. Cette année, les Allemands reviennent avec un second opus, Can't kill me twice, sorti sur label Dixiefrog, un spécialiste du blues qui compte dans ses artistes des noms comme Popa Chubby, Eric Bibb ou encore l'harmoniciste français Jean-Jacques Milteau.
L'album commence avec "Short time runner". Le groupe part immédiatement dans un morceau de blues rock avec un rythme assez soutenu avec une approche accrocheuse et dynamique. On se retrouve rapidement à se balancer ou hocher la tête. Une entrée en matière conservée dans la première partie de l'album avec des titres comme "Hard times" ou "Favorite mistake". La guitariste profite de l'élan pour proposer de belles sorties en solo. En plus de chanter, Joe Fisher a une utilisation du clavier qui n'est pas sans rappeler le style du regretté John Mayall. Le clip de "Got to go" est tourné avec une esthétique sepia. La formation interprète son morceau à l'entrée d'un chalet perdu dans la pampa. Le chanteur s'avance, le crâne vissé dans un chapeau de cow-boy. C'est parti pour un blues sans fioritures. Joe Fisher alterne entre chant et harmonica, Tom Vela gère la rythmique avec sa gratte et le reste du groupe se pointe pour des chœurs parfaits. Le blues est une musique ancienne, et le plus dur est de la faire vivre simplement. Blue Deal réalise ici l'exercice avec brio.
La formation allemande peut aussi proposer un blues rock lent mais plus orchestré. Des compositions très travaillés avec une esthétique plutôt propre. Il possible de retrouver cela dans le morceau éponyme "Can't kill me twice" ou encore dans "Gilded cage". Nous sommes plus proche du style de Joe Bonamassa. Blue Deal offre aussi son lot de douceur avec des balades comme "Seen be believed" ou "Over" qui termine superbement cet album avec quelques notes de piano. Au milieu de ceux qui ont marqué l'histoire du blues, il est sans doute difficile de se faire une place. Blue Deal ne demande rien à personne. La formation joue sa carte et prend possession des lieux. Elle réussit à jouer la plus ancienne des musiques à sa sauce. Les musiciens savent diversifier leurs compositions et montrent de cette façon tout leur savoir. Avec Can't kill me twice, on ne souhaite qu'une chose : que l'aventure continue...
Publié dans le Mag #62