bloc_party_a_weekend_in_the_city.jpg The'yre back ! Deux ans après avoir pulvérisé les charts et matraqué les radios à coup de singles atomiques et de hype préfabriquée par les mag rock, les Bloc Party sortent du bois avec sous le bras le successeur de Silent alarm. Un deuxième opus promis comme différent de son prédécesseur. OK, mais tout le monde dit ça au moment de vendre son disque à la promo. On enfourne donc la galette dans la platine et après quelques secondes d'intro tout simplement hideuse, on n'en mène pas large. Certes c'est différent, mais c'est surtout foutrement mauvais. Ersatz de pop-song calibré pour être un énième single une fois que A weekend in the city caracolera triomphalement en tête des ventes, ce premier titre ("Song for clay"), c'est le faux départ pour un album qui va pourtant (et oui...) tenir toutes ses promesses. Car dès "Hunting for witches", on prend une première claque. Le groupe nous lâche en pleine face un tube absolu dans la veine des "Banquet" et autres "Helicopter" du premier album.
Rythmiques épileptiques, guitares acérées, refrains qui viennent se visser dans notre tête, les Bloc Party sont plus en forme que jamais et on effectivement gagné en matûrité (quelques arrangements éléctroniques suprenant, des instrumentations plus travaillées) ce qu'ils ont évidemment perdu en spontanéité. On tend alors l'autre joue. Verdict similaire. Le groupe s'est quelque peu assagi et peut maintenant affirmer son style, sa griffe musicale mélangeant habilement pop incandescente et post-punk branché ("Waiting for the 7.18"). La meilleure preuve restant l'énorme "The prayer". Un single d'une puissance tubesque tout simplement effarante. Quelques sambles, des guitares incisives, cet album baigne dans une atmosphère résolument urbaine comme son artwork et son titre le laissaient déjà supposer, la machine Bloc Party fonctionne à plein régime et le groupe a délaissé un temps le côté "facile" de son premier album pour mieux affirmer sa personnalité. "Urbain", l'adjectif est lâché, tout sur cet album semble rattacher la musique des anglais à cette "city" du titre (sans doute Londres), des passages les plus éléctriques à ceux plus posés et mesurés, le groupe semble prendre au travers de cet album le poul d'une métropole qui vit à cent à l'heure et ne dors que trop rarement. Album concept blindé de quelques hits gravés dans le marbre du rock anglo-saxons, A weekend in the city est un disque dont une moitié des morceaux semblent taillés pour les stades ("I still remember", "Sunday") et l'autre moitié vouée à composer une chronique sociale du Londres des années 2000 ("Uniform", "On", "Kreuzberg"). Le tout pour un album assez varié et très bouti, l'oeuvre maîtrisée d'un groupe qui après un carton commercial, a décidé d'en remettre une couche, sans pour autant céder à la facilité. Et c'est déjà pas mal.