bleakness - life at a standstill Bleakness fait assurément partie des groupes que je n'aurais certainement pas connus sans la magie du live. Nous ne saurions répéter l'intérêt de respecter les artistes qui font les premières parties des groupes qui le plus souvent sont la raison de notre venue dans les salles obscures.

Merci donc aux Burning Heads d'avoir invité Bleakness lors de leur première date à La Boule Noire pour la sortie de leur dernier et excellent album en date Torches of freedom. La découverte était au rendez-vous, dans un registre différent de la tête d'affiche mais de qualité. La surprise est d'autant plus grande que Bleakness officie dans un genre qui parait s'éloigner de nos vétérans orléanais, mais la base "punk" est bien là. Life at a standstill, le nouvel album du groupe qui officie dans un post-punk/dark-punk, est sorti en juin dernier en vinyle via Destructure (le label de Nico, le chanteur) en France, Sabotage en Allemagne, A La Carte et FDL aux États-Unis, et en CD via Bat Cave Production en Pologne. Outre la structure du chanteur en France, tant de labels intéressés par le projet interpelle et laisse augurer un excellent son.

Rencontré avant leur concert à La Boule Noire, Nico nous a d'office offert le CD qui n'était à l'époque pas encore sorti en apprenant que nous étions du W-Fenec. Un geste rare et classe à une époque où certains groupes nous renvoient vers leur page Bandcamp quand ce n'est pas sur les plateformes d'écoute. Et il a une excellente raison pour cela, l'objet est superbe, noir et or avec un très bel artwork. Avant même d'écouter la première note en live, nous sommes conquis par le soin apporté aux artworks des LPs mais également à tout leur merch. Le groupe, ce soir là, entamera son set par "The closing door" avec une intro au piano qui est tout de suite rabotée par des riffs de guitares et de basses lourds. Il en est de même pour le titre "Hold on" qui ouvre "Cette vie à l'arrêt", dernier LP en date. Une belle façon d'entamer cet envoutant disque. Il y a de la noirceur et du "cold" dans cette musique, mais elle est aérée. Une pièce sombre qui laisserait passer des rayons de lumière. Et le titre de cette chanson n'y est pas pour rien, il faut tenir, surtout dans le contexte actuel dans un monde en crise et post Covid.

Tout l'album est un mix de punk actuel et de sonorités post-punk des années 80. Pas question, à notre époque, de baisser les bras et le "Resiliation kills" est effectivement là pour remonter les bretelles à ceux qui ne se battent pas. Avec des sonorités froides et sombres, le "Dancing with the darkness" prend une ampleur particulière. Le groupe séduit par son absence de retranchement dans un style particulier. Les sons post-punk, la noirceur le tout avec une maitrise sans nom. Mais rien d'étonnant car nous n'avons pas affaire à des nouveaux venus : Nico ayant déjà officié dans Amanda Woodward... La formation mérite d'être vue sur scène en ayant bien entendu révisé la discographie, le groupe depuis ses débuts a été très prolixe avec EP et LP aux titres tous évocateurs comme A world to rebuild ou Fonctionally extinct, et qui sait la première partie sera peut-être à son tour une belle surprise.