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Qu'on se le dise, au même titre que Grenoble (Rhesus, Holophonics, Firecrackers, Feverish, Apple Jelly) ou Caen (Guns of Brixton, L'Homme Puma, Headcharger, Sugartown Cabaret), Bordeaux est une ville qui rock grave et son dernier rejeton en date : Blackstar United, né en 2006, n'a d'autre but que de perpétuer le plus fidèlement possible, la tradition. Nihil, Eliott, Zombie Eaters, autant de groupes qui ont su secouer la scène locale et hexagonale... trois combos dont nous viennent aujourd'hui les membres de Blackstar Utd. Soit du rock pur et dur décrit comme un mix entre l'énergie brute d'At the Drive-In, l'émotion vintage de Pearl Jam et le sens du contre-pied stylistique des Queens Of The Stone Age. En 2007, le groupe, composé de Pyer, Yohan, Amaury et Lolo s'enferme en studio La Nef (Angoulême) sous la haute autorité de Michel Toledo (Headcases, Asyl) et y enregistre son premier EP éponyme, qui voit le jour aux premières lueurs de l'an 2008.

Interview : Blackstars United, The Blackstars Interview (fév. 2008)

Blackstars United / Chronique LP > Blackstars United

Blackstars United LP Blackstars United is back to business. Deux ans après un foudroyant premier EP éponyme, la comète bordelaise revient aux affaires avec un deuxième EP toujours éponyme, couplé au premier pour en faire le premier LP (éponyme...) du groupe. CQFD. Car après leur effort inaugural on était en droit d'en attendre plus, donc là forcément les BSU en remettent une couche : logique et implacable. Surtout quand les gaziers passent la vitesse lumière et dégoupillent "V.I.D.E.O.D.R.O.M.E", single idéal et pur condensé de power-pop à grosses guitares, mélodique, turgescente et dopée par une prod ultra-lechée. Grosse classe. En français, on appelle ça un tube.
Guitares fuselées, basse "groovyssante" [Copyright : (The) Aurelio], "Bitter" débarque et contamine l'auditeur par sa coolitude légère et son sens aigu du refrain qui colle à la peau. Pop survoltée ou power-rock plus burné, le "BSU gang" transforme tout ce qu'il touche en petite merveille électrique et bondissante. Au casting : Clytus Mc Kidd, Peter Von Beautiful, Sir Yoann King et Richard "Shilling" Laurent II (tout un poème à eux 4), font ce qu'ils savent faire de mieux, du rock et du fun, du son qui caresse les enceintes dans personne et fait du bien aux tympans. Même du stoner brut de décoffrage comme sur "Broken twigs, broken bones" où les bordelais musclent leur jeu en lestant leurs riffs de quelques accords plus lourds et un chant plus rocailleux qu'à l'accoutumée. Résultat : ça fonctionne... et pas qu'un peut.
En trois titres, Blackstars United a déjà tout fait et imposé sa griffe avec un feeling inimitable et une efficacité de tous les instants. Que demander de plus ? Un autre tube power-pop par exemple ? OK Le groupe s'y colle et livre le très fin "Champagne & sodomy" (amis poètes bonsoir...) sur lequel, emmené par une section rythmique incandescente, il livre un titre aux arrangements très percussifs et à la mélodie irradiante. Un petit dernier pour la route et voici donc "Girlycious", ultime pépite signée BSU qui synthétise tout ce qui a régalé l'auditeur pendant les quatre premiers morceaux, pour en livrer une exégèse power-pop des plus rock'n'roll. Et comme en prime, les cinq torpilles soniques du premier EP viennent compléter cet effort, voici donc un objet difficilement dispensable pour... bah... tout le monde.

Blackstars United / Chronique EP > Blackstars united EP

blackstars_united_ep.jpg Blackstars United, yeah..., ça claque. Parfois, il suffit d'avoir un nom bien rock'n roll pour attirer l'attention sur soi. D'autres fois, il faut avoir un line-up qui sur le papier déboîte une épaule et assure un joli quota de riffs qui dévisse une rotule. Nihil + Eliott + Zombie Eaters... franchement qui dit mieux ? Car oui, en général, c'est encore mieux d'avoir les deux : soit le nom et le casting. D'ailleurs, qui en doutait, en matière de rock, Blackstars Utd en connaît un sacré rayon. Du coup, "Pinky violence" envoie les guitares sans se retourner et se prend une rafale de X-Wings en pleine tronche. Mais comme le côté obscur de la force, c'est quand même vachement cool, l'étoile noire encaisse sans sourciller avant de préparer tranquillement la riposte. Empire will strike back... en sommes. Les rythmiques sont particulièrement électrisantes, la mélodie foutrement énergique, le quartet nous emballe le tout avec classe et une aisance qui en ferait baver plus d'un. Bon ça c'était pour la petite mise en jambe, l'échauffement léger avant d'entrer sur le terrain et de s'enquiller "Oceanstar" direct dans les conduits auditifs.
Là encore, c'est béton, mélodie salvatrice façon Foo Fighters, instrumentations au poil de cul, prod nickel chromée et breaks qui démontent, le "Bordeaux Blackstars Powa" (sic) marche à plein... tubes et le groupe ne se prive pas de les aligner, enchaînant directement avec l'énormissime "Faster, pussycat. Kill ! Kill !" (rien que le nom laisse songeur...). Et là, un sample tout droit sorti du film du cultissime Russ Meyer, et en avant les guitares : le titre dégorge de riffs turgescents et de groove sidéral, c'est corrosif et urgent à souhait, ça rentre dedans et ça pulse sévère dans l'éprouvette... Rien à dire niveau engagement physique, les Blackstars United mouillent le maillot et ne rechignent pas à aller au charbon. Les mélodies rock se consument littéralement sur la platine CD et "Red sparkles" enflamme ce qu'il reste de nos enceintes en distillant un cocktail électrique de rock racé et énergisant. Fusionnel et passionné, le groupe ne desserre son étreinte que sur le légèrement Toolien "Subterranean lovesick blues". Mais c'est juste pour livrer un morceau plus subtil et raffiné que les brûlots power-rock auxquels le groupe nous avait jusque-là habitué... En clair : un tube. Blackstars united EP; cinq titres : 5 bombes à fragmentation qui torpille sauvagement la scène hexagonale à coup de rock abrasif, groovissime et furieusement inspiré. Si Blackstars United ne révolutionne pas le rock, il lui met un bon coup de pied au cul. A "(Black) star is born"... Yeah baby !