Kicking Fest
Jeudi 29 janvier 2009 : Il est environ 18h30 quand je prends la route direction Besançon la chaude. Environ deux piges de route, nationale au taquet, quelques bons disques à portée de main histoire de passer un moment agréable dans la voiture. J'ai rendez-vous avec les gars de The Black Zombie Procession à minuit au Bastion, endroit dans lequel il répète depuis la fin d'après-midi. Je vois déjà vos calculettes fumer et vous dire : 18h30 + 2 heures = 20h30. Bien vu l'aveugle. Sauf que je profite de cette soirée pour passer dire bonjour à des amis sur Besak. Il est environ 23 heures quand Minmin m'indique que le rendez-vous a changé et que désormais, c'est bien dans l'antre de Nasty Samy que je dois retrouver les troupes. Erin m'accueille avec ses sourires habituels, le band au complet est dans le salon et s'apprête à boire une bonne ricorée. On discute, on écoute de la zik et notamment le dernier Rebel Assholes puis direction l'appart' de Cyril du Cube Studio, actuellement absent mais lâchant sa ture pour ce soir. Le temps de se poser, de mater le dernier clip de David Basso filmant l'attaque de l'horrible coupe de cheveux de Forest par des aliens qu'il est temps d'aller dormir. Demain, pas mal de route au programme et un rendez-vous fixé à 8H45.
Vendredi 30 janvier 2009 : Après une petite nuit, on rejoint Sam et son van magique pour prendre la direction de Périgueux. Pas loin de 8 piges dans le camion, y a intérêt de bien s'entendre avec ses voisins passagers. Sam est au volant tel un James Dean des temps modernes, Mimi à ses cotés, et à l'arrière du van, Minmin, Forest et votre serviteur se partagent la banquette. On avale les kilomètres, le temps me semble super long. La météo est impeccable, grand ciel bleu. La route se passe bien, un arrêt repas assez salvateur sur une aire du Centre de la France nous permet de recharger les batteries, les péages se succèdent et ne se ressemblent pas. Après avoir crû un instant, tels des gaulois du XXIème siècle, que le ciel nous tombait sur la tête, nous poursuivons notre avancée vers Perigueux, et il est environ 17 heures quand nous arrivons à bon port. Les infos concernant la soirée étaient quelque peu obscures, et à la place du club envisagée, c'est un bar qui fera office de spot. Les organisateurs arrivent au compte goutte, puis après avoir déchargé en famille le van, je pars avec Forest en direction d'un appartement qui fera office de logis pour la nuit. Le mec qui occupe les lieux est sympa, l'appart aussi, et après deux cafés et quelques extraits de skeuds écoutés, on retourne en direction des Couleurs, nom du bar. On voit devant ledit bar un véhicule pas clairement identifié. Voiture Peugeot 505, ok, on en voit pas tous les jours, mais pourquoi pas. C'est surtout sa remorque qui nous surprend. Figurez vous qu'il s'agit en fait d'une Renault 4L découpé en deux ! Hé hé, très bon goût et apparemment, pratique au taquet. BZP monte tranquillement le matos et effectue une balance qui offre un son plus que convenable. On se restaure avec un excellent repas, puis je m'attelle avec Sam à mettre en place la distro du groupe. J'ai une certaine pression, je dois gérer le stand d'une main de maître sous les recommandations du grand chef. Tout est réglé comme sur du papier à musique, la disposition des disques, LP, zines et autres tee-shirt est répartie avec une précision ultime, au degré près. La distro est positionnée dans un coin du bar, non loin du zinc. Le public commence à arriver tranquillement. L'entrée est gratuite, ce qui peut permettre d'avoir un peu de monde. Master Voice débute le show vers les 22 heures. Punk rock noisy avec grosse basse au programme. Le set passe bien. Une bonne heure plus tard et après avoir enquillé une reprise de Queens of the Stone Age, le groupe tire sa révérence pour laisser place à The Black Zombie Procession. Le groupe débute le show tambour battant avec un extrait de son deuxième album, et enquillera sept morceaux, juste avant que la police n'intervienne et que le show soit ainsi stoppé net. En fait, j'ai pensé pendant un instant qu'un problème de batterie ou un souci d'ampli avaient stoppé le concert, et donc que la "pause" ne durerait que quelques minutes. Mais les gyrophares de la police nationale devant le bar m'ont tout de suite mis au parfum du problème. Concert écourté donc pour le all star band, mais gros moral tout de même. La distro a pas trop mal marché, même si une étude marketing digne des grandes écoles et réalisée en tandem avec Sam nous fait peut-être regretter l'emplacement de la table à souvenirs due à la configuration des lieux. Nous remballons tranquillement le matos dans le van, et le temps de boire un coup, il est temps d'aller regagner "nos" appartements. Sachant que Nasty Samy allait se coucher plus ou moins rapidement, j'opte pour la sage décision de partager un salon avec lui. Grand bien nous en a pris, nous partons assez rapidement, nos hôtes sont très charmants, et l'appartement hyper clean. Nous discutons de choses et d'autres avec Sam pendant un long moment, puis nous nous endormons sagement. Le rendez-vous est fixé à 9 heures le lendemain avec le reste de la troupe.
Kicking Fest
Samedi 31 janvier 2009 : Enfin, le jour tant attendu depuis des semaines. Putain, le Kicking Fest n'a jamais été aussi proche. J'en salive d'avance ! Nous ouvrons les yeux sur les coups de 8 heures. Après une rapide et efficace assemblée générale des occupants du salon de nos hôtes, nous décidons collégialement de retarder de 8 minutes notre réveil. Ces 8 minutes seront cruciales pour le reste des événements. Toujours est-il qu'à 8H09, Sam reçoit un coup de fil de Forest indiquant qu'il débarquait chez nos logeurs avec Mimi et Minmin dans vingt minutes. Nous pensons à une blague, les frères Dalstein étant aussi à l'aise avec les horaires qu'avec le RnB. Sauf qu'après vérification par mes soins, un brouhaha derrière Forest indique clairement que les deux frangins sont sur le coup, bref, qu'ils sont "en place", et que vraisemblablement, les salopards seront bien à l'heure annoncée. Réaction instantanée, douche rapide et efficace, et nous sommes "relativement" en place dès leur arrivée. Mais pourquoi se lever si tôt alors qu'Angoulême est à peine à 80 minutes de Périgueux ? Car c'est le festival de la BD, et nous avons décidé d'un commun accord de profiter de la journée et éventuellement de se balader au milieu des stands. La route se passe bien, et c'est sur les coups de 10h30 que nous débarquons au Mars Attack, café concert de renommée nationale. Je voyais les lieux plus grands, mais cette salle est vraiment belle, bien équipée avec une jauge d'environ 300 personnes. Pas un chat (de Kiss) à l'horizon à part quelques personnes déjeunant tranquillement, nous déchargeons rapidement en promettant à la sécurité du festival de BD de nous garer quelques minutes devant le bar, car ledit bar jouxtant des stands du festival, tout moyen d'y circuler en véhicule de toute sorte est strictement interdit. Pour info, le van restera parké en face du bar pendant 24 heures !!! Puis nous décidons avec les frères Dalstein et Forest d'aller nous balader dans Angoulême. Je leur fausse compagnie rapidement pour revenir au Mars Attack et je rejoins Sam pour boire un café. Les groupes ayant joué la veille au Mars descendent de l'étage où se trouvent des piaules au fur et à mesure de la fin de matinée, et j'ai plaisir de croiser Pat ISP/Sons Of Buddah qui jouait avec Bad Chickens, Lolo Dirty Witch, les gars de Justin(e)... La journée s'annonce palpitante. Puis arrive l'ami Billy the Kill accompagné de Julien Station (Billy Gaz Station). J'ai plaisir à revoir ce bon Fred que j'ai connu sur Besançon à l'époque de Second Rate. Cu ! Kicking Records arrive à son tour, et nous décidons d'aller nous restaurer dans le centre de la ville. Des flys sont distribués en ville, puis nous retournons à la salle. Il est temps pour BZP de balancer histoire de caler un son correct. Tout se passe bien. Les Unco débarquent avec Bazile en remplacement de Daff, batteur, qui a subi un accident de moto la veille. Quelques entorses bien placées empêcheront donc l'un des jumeaux d'assurer le set. Puis The Hop La ! arrive à son tour et enchaîne par une balance, Billy Gaz Station au grand complet emboîtera le pas.
Il est pas loin de 20 heures quand les "portes" s'ouvrent et permettent au public de prendre possession de la place, l'endroit où il fallait être à cet instant, cette salle de concert devenu pour quelques heures la Mecque du rock 'n' roll, la capitale de la musique amplifiée, le royaume du son du diable. Je prends possession de la distro commune à BZP, Flying Donuts, Billy Gaz Station et Kicking Records. Imaginez quinze mètres carrés de disques, fanzines, mégazines, LP, badges et autres tee-shirts qui ne demandent qu'à disparaître; le tout géré par votre serviteur qui assumera sans faille quatre comptabilités. La place est stratégique, un oeil sur le business et autre vers la scène. Parlons-en de la scène. Après une introduction du maître de cérémonie, c'est à Billy Gaz Station d'ouvrir le bal des vampires. Je suis tombé littéralement amoureux du premier album du trio mené par Matgaz et Billy the Kill. Les gars ont du métier, et je suis extrêmement curieux de voir la restitution de Skins and licks sur les planches. J'ai des bouffés de chaleur, la sueur me monte au front, je tremble de bonheur et d'excitation devant le show délivré par le trio d'Angoulême. C'est incroyable, la puissance est là, les morceaux sont exécutés de la plus belle façon, je savoure chaque plan de gratte de Billy the Kill. Ce mec est un génie, il fera sonner n'importe quel instrument avec n'importe quel ampli. Les plans du discret mais efficace JJ Station sont impeccables, et Matgaz assure derrière les fûts. Ce mec à le jeu très juste. Ce groupe prend toute sa dimension on stage, et on tient là un truc qui va faire sensation...En tout cas, je suis comblé.
Le temps de se remettre et de discuter avec un Espagnol qui souhaite enrichir sa connaissance du rock en France qu'il est temps pour The Hop La ! de prendre possession de la scène du Mars Attack. Le groupe de Montpellier accueille un nouveau guitariste en la personne de Tristan, "ailier gauche recruté pendant le mercato". Je suis également curieux de voir la bande à Manu la légende. Les gars ont de la bouteille, c'est incontestable. Tu sens le band qui peut jouer n'importe où et dans n'importe quelle condition. The Hop La ! envoie dans la plus grande tradition du punk rock, à savoir couplets ravageurs, refrains entêtants et quelques solos bien ficelés. La voix enraillée de Manu fait mouche, et bien que le son soit quelque peu difficile en début de concert (problème de voix, différence de niveaux entre les deux grattes), le show du quatuor est impeccable. Sarah, la copine de Richard (batteur) qui squatte avec moi la distro semble halluciner quand elle me voit chanter les refrains des titres du dernier album ! Bah ouais, c'est la vie, la zik, on peut dire que sur ce coup-là, je la vis ! Après une reprise brûlante de "Jouer avec le feu" des $heriff devant un public incandescent, le groupe tire sa référence avec la satisfaction du travail accompli. Deux groupes de qualité viennent de se succéder et je suis déjà comblé. L'assistance du Mars Attack semble l'être aussi.
Mais les hostilités ne vont pas s'arrêter là, et quand The Black Zombie Procession prend les choses en main pour assurer le spectacle, un truc se passe dans la salle. L'accueil réservé à Minmin, Mimi, Forest et Nasty Samy est burné et complètement dingue. Faut dire que le quatuor a décidé de ne pas faire dans la dentelle et balance de grands brûlots tels que "Colder than a reptile", "I miss the darkness", "Injected poison", "You'll rise stronger from the grave", "Have you ever touch dead skin ?". Minmin est un métronome (ça je le savais depuis longtemps !), les lignes de basse sont généreuses, la stratocaster de Nasty Samy est un héritage du diable capable d'envoyer des riffs heavy et des solos apocalyptiques, et les accords plaqués vont à ravir au groupe. Quant au chant de Forest in peace, il est démoniaque. L'homme a un (deux ?) attribut puissant, et son jeu de scène est complètement flippant, collant parfaitement au style heavy punk du groupe. Sam sautille partout, la basse ronronne comme Maya et Forest joue parfaitement son rôle de frontman. Je n'ai pas regardé combien de temps le set de BZP a duré, mais ce qui est sûr, c'est que c'était trop court. Ouf !
Kicking Fest
Après ce carton from Besançon, UMFM se met en place et j'en profite pour prendre l'air quelques instants. Billy the Kill me rejoint à la distro, on discute, on ricane, et voilà que l'ami Forest débarque sur scène pour entamer un mini set complètement improvisé de son nouveau projet sobrement intitulé Forestpooky. Un morceau de BZP et deux autres compositions satisferont un public attentif. Ce mec a du talent, pour sur. Puis Trint et Ed montent sur scène pour envoyer à deux guitares acoustiques quelques titres de UMFM. Le Bazile, batteur intérimaire, et Jim rejoignent les deux frangins et annoncent la couleur. Il a fallu remodeler le set, et du coup, le groupe enverra 9 morceaux que Bazile a pû travailler en 24 heures chrono. Efficacité magique. Car le gazier envoie du lourd, et n'a pas choisi les morceaux les plus faciles. Que du "qui bourre" ! Et du "Unco qui bourre, franchement, ça le fait vraiment. Ce groupe est véritablement taillé pour la scène, chacune de ses prestations m'envoient un uppercut, c'est pour ça que ma mâchoire me remercie de ne pas aller les voir aussi souvent que je le voudrais. Le Bazile a fait le boulot, les trois autres aussi, propre, net, efficace, sans bavure. Comme à son habitude, le groupe termine le set par un "Fight for your right" des Beastie Boys, un brin chaotique mais toujours appréciable.
Et voilà, le Kicking Fest, c'est terminé... enfin, pour la partie musicale ! Car vous ne pensez tout de même pas que l'ensemble des troupes allait en terminer là, ranger ses instruments, prendre un suppo, et allez, hop, au lit ? Si ? Bah mince, je suis déçu !!! Donc voilà que les protagonistes de la soirée (musiciens, sonorisateurs, grand gourou, comptable, responsables stratégiques de distro, huissier...) se partagent entre la salle proprement dite et le premier étage servant de loges. Je fais quelques aller-retour, Ed UMFM me félicite pour les lights que je n'ai pas faite (un grand gaffeur ce mec !), je partage quelques excellents muffins avec l'équipe de Bad Luck Prod, je taille le bout de gras avec un Fred Allerat qui commence à partir vers de nouvelles galaxies, je fais un état des comptes de la distro Billy Gaz Station à Matgaz, et au bout d'un moment, incite mon pote Mimi d'aller se coucher. Il trouve l'idée raisonnable, d'autant plus que les Flying Donuts démarrent dès le lendemain l'enregistrement de leur nouvel album ! Et c'est parti vers la piaule que BZP partage avec The Hop La ! et après une organisation des sacs à la maglite, on s'allonge pour tenter de dormir quelques heures. Demain, ça va être rude. Comme me l'a suggéré un peu plus tôt dans la journée le plus grand souleveur de fonte de Besançon, demain, huit heures de route, on aura le temps de déposer des brevets !
Dimanche matin : qu'est ce qu'un lendemain de concert fait dans une review ? Bah faut bien rentrer, et dans tour report, il y a tour, donc le tour se finit quand on descend du camion, pimpant et heureux de retrouver la vie quotidienne...à moins que ce ne soit le contraire. Allez savoir ! Toujours est-il que que sur les coups de 8h30, je me réveille en douceur. Les Unco sont sur le départ, je vais prendre rapidement une douche (difficile la douche tous les jours en tournée, mais généralement, je respecte cette condition vitale à chaque fois, tel un renard des salles de bains, un malin des douches et un filou du savon). Il est même pas neuf heures, et après quatre heures de sommeil et une douche réparatrice (enfin, ça, c'est ce que je crois !), je suis EN PLACE !! Et fier de moi, je me dis que je suis le seul de l'équipe maléfique BZP. Mais une vision d'horreur me pétrifie quand, en descendant vers la sortie, je tombe nez à nez avec un Minmin beaucoup plus en forme que moi ! J'ai compris. L'homme n'a pas fermé l'oeil de la nuit et a préféré prolonger la fête avec quelques individus malfaisants (je ne citerai pas de nom, juste que leurs pseudos ont tous deux lettres). On charge rapidement le van et sur les coups de 10 heures, on se met en route direction Besançon, via Chalons sur Saône histoire de rejoindre Manu Flying Donuts et de lui déposer Forest, Mimi et Minmin. Puis Sam et moi poursuivons notre route. On refait le monde tandis que la neige commence à tomber. En arrivant à Besançon, Nasty Samy me prouve par A + B qu'il a mérité son accréditation pour le prochain Trophée Andros. Terminus. Je reprends ma route direction Bruyères la bouillante, route de merde, neige, camions, relous, bref, idéal pour le cafard de fin de tournée. Trois jours en compagnie d'un groupe que j'apprécie de plus en plus, musicalement en tout cas (humainement, ça fait longtemps), trois jours crevant mais terriblement excitant !
Bad Luck Prod: Myspace (215 hits)
Je prends ma respiration, mes petits doigts sont chauds, c'est parti pour les coucous, remerciements et autres salutations distinguées : Nasty Samy (Mars ou Kiss Cat, euh Kit Kat ?), Mimi (en place), Minmin, Forest (excellent), Mr Cu ! (superbe soirée), Ed, Trint, Jim, Le Bazile, AG Sugar, Boule UMFM, Tristan, Richard, Sarah et The Hop La !, Billy the Kill (génial de te revoir !), Matgaz (nom de dieu !) et Julien Station Billy Gaz Station, Baptiste et l'équipe du Mars Attack, le duo de charme et de choc Bad Luck Prod, David Basso, Lolo Dirty Witch, Fab Justin(e), Guillaume Circus, Stéphanie, les enveloppes du Nasty Merch, l'équipe de Some Product à Périgueux, Ponpon, Erin. Une pensée pour Bill.
Photos par Claire et Marie de site>Bad Luck Prod, toutes les excellentes photos du Kicking Fest sont sur MySpace/Bad Luck Prod.