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Led Zeppelin, Black Sabbath, Lynyrd Skynyrd, Elvis (sic)... avec des références pareilles, je te le donne en mille, Black Stone Cherry c'est de la pop indé qui emballe les minettes... euh pardon, me suis gourré, du gros rock burné tapant dans des références old-school pour mieux les dépoussiérer, elles et tes tympans. Bio express : 4 jeunes chevelus d'Edmonton (pas la ville du Canada, l'autre ville, nichée au coeur du Kentucky), moyenne d'âge 22 ans, décident de faire du rock en passant Black Sabbath dans le mixeur et en se tranchant quelques morceaux des Black Crowes pour faire bien. Donc Black Stone Cherry, c'est du rock pur et dur, façon Amérique profonde un peu redneck (genre tout ce que déteste cordialement l'intelligentsia peudo intello hexagonale...). Résultat de cette première expérience : un premier album éponyme qui débarque un peu partout début 2007 via Roadrunner, qui a compris que le metalcore, c'était sympa un moment mais bon...

Black Stone Cherry / Chronique EP > Black to blues 2

Black Stone Cherry - Black to blues 2 Black to blues ayant connu un succès tant critique que commercial, les Black Stone Cherry ne se sont pas fait prier pour enregistrer un volume 2, de toute façon, ce n'est pas la matière qui manque tant le répertoire du blues étant vaste. Mais les Kings restent les Kings et c'est avec le "Big legged woman" du roi Freddie qu'ils lancent ce nouvel EP. Un chant qui colle à l'esprit, une guitare puissante, un groove plus marqué que l'original, c'est pas évident de reprendre des standards mais les BSC repassent haut la main le test en donnant un sacré coup de jeune à un ce vieux hit de 1970 qui n'est même pas de Freddie King au départ. Autre montagne gravie sans difficulté, "Me and the devil blues", signée du guitariste des années 30 Robert Johnson, le titre a déjà été pas mal repris (The Doors, Peter Green, Eric Clapton, Simply Red, ...) mais cette version pleine de spontanéité a sa place aux côtés des meilleures. "All your love (I miss loving)" n'est pas aussi célèbre que ses voisines (même si tu connais la discographie d'Otis Rush) mais l'interprétation et la finesse du mix qui honore chaque instrument en fait une des plus belles plages sur cette plaque de six. Howlin' Wolf est un des chouchous des Kentuckiens, son boogie "Down in the bottom" respire la testostérone et pulse bien davantage que la version des Stones qui semblent bien sages... Bluesman des années 50, Elmore James serait certainement ravi d'entendre la nouvelle version de son "Early one morning", là encore, le son est méga classe et si c'est un peu plus abrasif que l'original, ça met un joli coup de projecteur sur son travail. Le "Death letter blues" se retrouve très habillé puisque la puissance vocale de Chris Robertson n'est pas celle de Son House et que sa guitare n'était pas franchement distordue mais là encore, la vision de Black Stone Cherry est pertinente. La déclaration d'amour au blues n'était donc pas terminée, elle peut même se poursuivre, je ne vois pas qui s'en plaindrait.

Publié dans le Mag #40

Black Stone Cherry / Chronique LP > Family tree

Black Stone Cherry - Family tree Black Stone Cherry enchaîne les sorties. Malgré un immonde Kentucky (2016), ils ont su regagner des points avec l'excellent Black to blues (2017), le fait de flirter avec des légendes leur a redonné des idées et voilà donc Family tree, un album sympathique même si on ne retrouvera jamais les sommets de leurs débuts. La dizaine de titres fait la part belle à leurs racines (l'orgue de "New kinda feelin", la petite mélodie bluesy de "I need a woman"...) sans occulter leur fond de commerce qu'est le power-rock de redneck à la Nickelback. Lignes de chant très harmonieuses (lorgnant parfois vers Pearl Jam), solos déchirants, groove balisé, le quatuor ne prend pas de risque mais ne tombe pas pour autant dans la facilité racoleuse, car derrière des morceaux qui sonnent sans forcer se cachent quelques petits trucs bien sentis qu'on attendait pas forcément (la rythmique de "Carry me on down the road", le break de "Get me over you"...) et au final quelques plages très agréables ("Bad habit", "Family tree", "Dancin' in the rain" en "duo" avec Warren Haynes du Allman Brothers Band). Pour cette opération "on recolle les morceaux", ils ont même sorti l'artwork le plus réussi de leur discographie.

Publié dans le Mag #32

Black Stone Cherry / Chronique EP > Black to blues

Black Stone Cherry - Black To Blues On pensait les Black Stone Cherry perdus pour de bon après un insignifiant Kentucky, les voilà revenir en grâce grâce à un EP de reprises de standards de blues. Des titres qui ont fait l'histoire de la musique américaine en établissant une base solide pour permettre au rock de se développer. Parmi ces héros, le groupe semble vénérer un peu plus Muddy Waters et Willie Dixon (parfois avec Howlin' Wolf) et paye son tribut aux King (Freddie et Albert). Ce n'est pas une idée neuve, ces titres ont déjà été rejoués par un paquet de monde (Popa Chubby, John Mayall, Rolling Stones, Cream, Jimi Hendrix, Chuck Berry, Eric Clapton...) mais rarement avec autant de gras autour. Il n'y pas à dire, le son Black Stone Cherry colle bien à ces compositions, là où les gaillards semblaient avoir perdu l'inspiration, jouer des valeurs sûres semble les avoir libérés et leurs interprétations pas si sages valent vraiment le détour. On a du groove, on a du gros son, on a de la mélodie musclée, bref, on retrouve tout ce qu'on aimait chez les Ricains, on espère que cette plongée dans leurs racines leur redonne le goût du travail bien fait et authentique.

Publié dans le Mag #30

Black Stone Cherry / Chronique LP > Kentucky

Black Stone Cherry - Kentucky Quel niveau de vide artistique faut-il atteindre pour avoir comme idée de donner à son album le nom de son état ? On savait les Black Stone Cherry fiers d'être originaires du Kentucky mais de là à regrouper leurs nouveaux titres sous ce nom, il faut vraiment être en rade, genre au niveau de Slipknot (Iowa) ou n'avoir pas récupéré de son réveillon (Cf. le Nebraska de Bruce Springsteen). Au passage, le premier groupe du Nord qui dénomme son album "Hauts de France", je le dégomme.
Et sinon ? Bah rien, comme d'hab'. Quelques titres bien calibrés pour la radio histoire de vendre des posters à la sortie des collèges ("Long ride") et quelques titres un peu plus burnés et écrits pour donner un poil de fil à retordre à ceux qui veulent apprendre à faire un solo de gratte avec les tablatures vendues dans un mag qui le reproduit à l'oreille ("Shakin' my cage"). Les autres sont plats ("Cheaper to drink alone") ou foireux (les choeurs de "Soul machine" !) et ne suscitent pas la moindre excitation tant les moindres élans un peu rock n' roll sont tués dans l'oeuf par une mélodie insignifiante qui surgit toujours de nulle part (et y retourne aussi vite, "Darkest secret"). Next.

Black Stone Cherry / Chronique LP > Between the devil & the deep blue sea

Black Stone Cherry - Between the Devil & The Deep Blue Sea Après un premier album qui a avait mis un bon coup de bottine au cul de la scène rock/grunge (revival), les Black Stone Cherry avaient déçu à l'heure de livrer leur second album, assez mauvais il faut le reconnaître et qui, malgré un premier titre assez carton, s'était abîmé sur les récifs de la médiocrité standardisée (comprendre, pour plaire aux jeunes filles en fleur et aux fans pré-pubères de Nickelback). Donc logiquement, la prudence était de mise à l'heure de poser une oreille sur Between the devil & the deep blue sea, troisième album "long play" des ricains élevés au pays du chicken wings dégoulinant de graisse.

Kentucky rock'n'roll ! Les ricains balancent comme ça une bombe dans la basse-cour histoire de démontrer qu'ils ne sont pas encore bons à être enterrés. L'objet du délit a pour titre "White trash millionaire", un single bien canon qui dépoussière les cages à miel en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Les gimmicks rock qui tuent sont de sortie, la mélodie colle l'auditeur au plafond, les breaks salvateurs et les guitares font fumer les amplis. Une grosse baffe qui doit valoir son pesant de cacahuètes en live et qui sur CD claque juste comme il faut. Une tuerie d'entrée, comme ça, juste pour imprimer sa marque... plutôt classe. Place ensuite à "Killing floor", un pur titre radiophonique calibré dans les règles de l'art, mais aux petites trouvailles bien sympa. Facile certes mais toujours efficace. Et le pire, c'est qu'on écoute ça avec un plaisir coupable.

On se dit alors, très innocemment, que le coup du deuxième album est définitivement oublié... mais en fait non (pas tout à fait). Deux premiers titres cartons et voici le temps des ballades avec "In my blood". Bon là sur ce genre de truc, tout a été dit : pour pré-pubère boutonneux, idéal en bande-son d'une comédie romantique adolescente, etc.... Next. Et là, petite surprise, les BSC reviennent dans le bon ton avec "Such a shame" puis "Blame It on the Boom Boom" : quelques rasades de hard-rock sudiste, une bonne dose de cool, les américains ont à peu près tout pour faire sauter la banque... mais bordel, les ballades bien guimauves, faut arrêter ("Won't let go", "Like I roll"...). Et même quand le groupe fait un effort sur le songwriting pour nous éviter les clichés les plus éculés, ça ne fonctionne que très moyennement ("Cant' you see"). On l'aura compris, Black Stone Cherry n'est définitivement jamais aussi bon que lors qu'il envoie du gros rock power-burné secouer les esgourdes (l'excellent "Change). Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire quand même pour ramasser de la groupie...

Black Stone Cherry / Chronique LP > Folklore and superstition

Black Stone Cherry - Folklore and superstition Après avoir conquis les amateurs du genre avec leur savant cocktail de rock aux tendances FM mais dopé par une prod efficace, des riffs de tueurs, des mélodies burnées, des relents bluesy et donc une bonne brouette de tubes, Black Stone Cherry est de retour avec un album quelque peu... "différent" du premier. Pour l'info, le groupe a annoncé vouloir plaire aux filles avec ce disque (traduction, organiser des orgies dans le tour-bus), sans vouloir renier son identité musicale. Soit, après tout, on n'a qu'une vie et les gaziers auraient bien tort de ne pas en profiter... Du coup, on se prend d'entrée de jeu un solide "Blind man" dans les enceintes et là, on se dit que si c'est ça du rock pour filles, la parité est ici plutôt respectée, parce que niveau riffs rock'n roll, groove dévastateur et refrain accrocheur, pas grand chose à corriger au tableau. On s'assoit et on admire la démonstration. Bien sûr, c'est assez FM, bien sûr c'est ultra-facile d'accès, oui mais voilà, c'est terriblement efficace et foutrement bien troussé. Rien à redire. Une bombe qu'on vous dit.

Voilà, on peut maintenant arrêter les frais et ressortir la galette du mange-disque. Ou continuer, mais là, ça va sévèrement se corser. On aiguise donc la plume, la plongeant dans l'acide chlorhydrique, on respire un bon coup et on enchaîne avec "Please come". Là, comme dirait l'autre, c'est le drame. On passe d'un rock certes easy-listening à ... un ersatz de Bon Jovi. Et ça, si ça fait mouiller les die-hards fans du groupe, on peut rendre notre tablier et fermer boutique. Car avec ses mélodies paresseuses et son refrain idéal pour la bande-son d'une comédie romantique pour pré-adolescents, ce deuxième titre fait peine à écouter. Et ce n'est pas fini, le "meilleur" est encore à venir. C'est donc en poursuivant notre expédition dans les abîmes du rock FM que l'on atterrit sur "Reverend wrinkle" puis "Soulcreek". On touche presque le fond, on se dit que Chris Cornell en solo, c'est dix fois mieux, alors on sort un mouchoir et on essuie une petite larme émue... Du péniblement taillé pour les stades à grands renforts de soli boursouflés ("Soulcreek"), BSC en a en stock. De l'affligeante ballade marshmallow avec piano, cordes et toute l'artillerie pour faire pleurer dans les chaumières lors d'une cérémonie de commémoration du 09/11, les natifs du Kentucky en ont (malheureusement) aussi... A s'en cogner la tête contre le mur, Black Stone Cherry nous met au supplice et on en vient à regretter les derniers méfaits discographiques de Army of Anyone, Filter, Velvet Revolver et consorts... Et quand il n'y en a plus, il y en a encore, du coup on s'enfile à la suite un "The bitter end" qui n'a rien (mais alors strictement rien...) à voir avec le tube signé Placebo, un "Peace is free" d'une naïveté affligeante et un éphémère petit sursaut d'orgueil sur l'inoffensif "Long sleeves". Mais à ce moment-là c'est déjà trop tard, il y a encore une dernière poignée de titres à se mettre sous les esgourdes mais on a déjà lâché prise devant un disque qui, hormis un pourtant efficace single inaugural, se révèle particulièrement pénible à écouter d'un bout à l'autre. Message personnel au groupe : "mettez-vous à la couture, au sudoku ou aux mots fléchés mais par pitié... plus jamais ça. Merci".

Black Stone Cherry / Chronique LP > Black stone cherry

black_stone_cherry.jpg Il n'y a pas à dire, dans la catégorie "artwork un peu bouseux (d'accord super bouseux) Black Stone Cherry en tient une couche. Avec leur allure, "true rock headbangers style", les quatre jeunes américains n'incitent pas vraiment à ce qu'on les prennent au sérieux, sauf au sein des rédactions de magazines pseudo rock trendy que l'on ne citera pas ici. On se décide quand même en enfourner la galette dans le mange-CD pour s'envoyer direct "Rain wizard" dans les écoutilles et là, surprise, ben BSC ça pulse quand même pas mal dans les éprouvettes. En plein revival rock emmené par les Wolfmother et autres The Answer avec lesquels nos quatre natifs du Kentucky semblent partager un goût immodéré pour les artworks hautement raffinés, Black Stone Cherry appuie là où ça fait mâle et on est plutôt agréablement surpris par l'alliage étonnant et éthylique des influences heavy/stoner/grunge du groupe avec une prod presque métallique et chargée en testostérone. Riffs puissants, rythmiques qui tabassent et surtout, mélodies "Backwoods gold" rase tout sur son passage et nous démontre à la force du riff que les quatre jeunes américains en ont sous la pédale.
Simple, sans une once d'originalité, mais terriblement efficace et furieusement joussive, l'entrée en matière des BSC sonnent dans les enceintes et démontrent que même en passant après leurs glorieux aînés, ces gamins savent y faire. Autre surprise, le chant, qui fait très, mais alors très très Soundgarden alors que dans le même le tempo de l'album ne permet pas trop de glander en route. Car Black stone cherry donne dans le concentré de rock, puissant et ravageur. Entre rock sudiste "roots" dépoussiéré et le post-grunge aux relents alcoolisés de metal alternatif, le combo nous livre treize titres taillés dans le marbre, aux guitares acérées, à la section rythmique affamée et à l'énergie contaminatrice. Enterrant toute une vague de groupes (Pearl Jam et Soundgarden en tête) qui prend du même coup un sacré coup de vieux, Black Stone Cherry met les deux pieds dans la fourmilière hard rock US pour mieux en sortir sa quintessence à coup de tubes fédérateurs ("Maybe someday", "Shooting star" ou "Hell and high water") et fait parler la poudre en passang ses classiques à la lessiveuse et nous filer un bon gros coup de boost avec l'un des albums les plus rafraichissants de ce début d'année. Cool.