Black Stone Cherry - Folklore and superstition Après avoir conquis les amateurs du genre avec leur savant cocktail de rock aux tendances FM mais dopé par une prod efficace, des riffs de tueurs, des mélodies burnées, des relents bluesy et donc une bonne brouette de tubes, Black Stone Cherry est de retour avec un album quelque peu... "différent" du premier. Pour l'info, le groupe a annoncé vouloir plaire aux filles avec ce disque (traduction, organiser des orgies dans le tour-bus), sans vouloir renier son identité musicale. Soit, après tout, on n'a qu'une vie et les gaziers auraient bien tort de ne pas en profiter... Du coup, on se prend d'entrée de jeu un solide "Blind man" dans les enceintes et là, on se dit que si c'est ça du rock pour filles, la parité est ici plutôt respectée, parce que niveau riffs rock'n roll, groove dévastateur et refrain accrocheur, pas grand chose à corriger au tableau. On s'assoit et on admire la démonstration. Bien sûr, c'est assez FM, bien sûr c'est ultra-facile d'accès, oui mais voilà, c'est terriblement efficace et foutrement bien troussé. Rien à redire. Une bombe qu'on vous dit.

Voilà, on peut maintenant arrêter les frais et ressortir la galette du mange-disque. Ou continuer, mais là, ça va sévèrement se corser. On aiguise donc la plume, la plongeant dans l'acide chlorhydrique, on respire un bon coup et on enchaîne avec "Please come". Là, comme dirait l'autre, c'est le drame. On passe d'un rock certes easy-listening à ... un ersatz de Bon Jovi. Et ça, si ça fait mouiller les die-hards fans du groupe, on peut rendre notre tablier et fermer boutique. Car avec ses mélodies paresseuses et son refrain idéal pour la bande-son d'une comédie romantique pour pré-adolescents, ce deuxième titre fait peine à écouter. Et ce n'est pas fini, le "meilleur" est encore à venir. C'est donc en poursuivant notre expédition dans les abîmes du rock FM que l'on atterrit sur "Reverend wrinkle" puis "Soulcreek". On touche presque le fond, on se dit que Chris Cornell en solo, c'est dix fois mieux, alors on sort un mouchoir et on essuie une petite larme émue... Du péniblement taillé pour les stades à grands renforts de soli boursouflés ("Soulcreek"), BSC en a en stock. De l'affligeante ballade marshmallow avec piano, cordes et toute l'artillerie pour faire pleurer dans les chaumières lors d'une cérémonie de commémoration du 09/11, les natifs du Kentucky en ont (malheureusement) aussi... A s'en cogner la tête contre le mur, Black Stone Cherry nous met au supplice et on en vient à regretter les derniers méfaits discographiques de Army of Anyone, Filter, Velvet Revolver et consorts... Et quand il n'y en a plus, il y en a encore, du coup on s'enfile à la suite un "The bitter end" qui n'a rien (mais alors strictement rien...) à voir avec le tube signé Placebo, un "Peace is free" d'une naïveté affligeante et un éphémère petit sursaut d'orgueil sur l'inoffensif "Long sleeves". Mais à ce moment-là c'est déjà trop tard, il y a encore une dernière poignée de titres à se mettre sous les esgourdes mais on a déjà lâché prise devant un disque qui, hormis un pourtant efficace single inaugural, se révèle particulièrement pénible à écouter d'un bout à l'autre. Message personnel au groupe : "mettez-vous à la couture, au sudoku ou aux mots fléchés mais par pitié... plus jamais ça. Merci".