Né en 1997 sur les hauteurs de San Diego, The Black Heart Procession est emmené depuis ses débuts par deux musiciens Pall Jenkins et Tobias Nathaniel échappés de Three Miles Pilot, autours desquels gravite en permanence une galaxie de musiciens, composant de fait un line-up à géométrie assez variable. En 1998, le groupe sort son premier album, sobrement intitulé 1 et en fait de même pour les deux qui suivront (1999 et 2000), ces trois albums formant une trilogie conceptuelle. En 2002, le groupe sort Amor del tropico puis participe au onzième volet à la collection In the fishtank initiée par le label Konkurrent, avec les néerlandais de Solbakken (2004). Après quatre ans sans avoir sorti de véritable album, The Black Heart Procession fait son retour discographique en en 2006 avec The spell avant d'opérer un retour vers ses racines en 2009 avec Six.
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Liens Internet
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Biographie > Coeur noir, choeur blanc
The Black Heart Procession / Chronique EP > Blood Bunny / Black Rabbit
Entre deux albums et tournées, les très prolixes The Black Heart Procession en profitent pour lâcher un petit EP au tirage limité (comme d'habitude chez Temporary Residence Ltd.) composé de 3 titres originaux et d'une grappe de remixes plus ou moins dispensables. Nul besoin de se poser la question bien longtemps, les titres signés TBHP sont comme prévus les plus intéressants. "Blank page" surtout qui, très ironiquement se révèle bien plus inspiré que son nom ne laissait le supposer, de part sa dynamique rythmique particulièrement enlevée comme sa mélodie très pop, légèrement teintée d'électronique et appuyée par des instrumentations stylisées avec classe. Plus classieux, "The orchid" voit le groupe jouer avec emphase la carte de la hype indé au travers d'un morceau "contem-plaintif", certes pas mauvais, mais un peu chargé en effets pas forcément du meilleur goût. Troisième et dernière composition originale signée par le groupe, "Devotion" n'est clairement pas non plus à ranger dans ce que le collectif a fait de mieux dans sa carrière malgré quelques arrangements retro pas mal ficelés, mais le minimum syndical est globalement respecté.
Trois morceaux bien différents dans leur approche comme finalité, assez éloignés de ce que l'on avait pu écouter sur le dépressif et désenchanté Six et donc cinq remixes pour compléter cet EP sans doute destiné avant tout aux inconditionnels des natifs de San Diego. Deux relectures aux rythmiques mathématiques signées Mr.Trouble ("Silence", "Heaven below") pour des résultats assez expérimentaux, quoiqu'un peu obscurs, un "Freeze" fumeux et surtout pénible revu et corrigé un Lee "Scratch" Perry qui est certes une icône de la musique en Jamaïque (et ailleurs), mais ici complètement hors-sujet. Ne restent donc que les remixes du trio électro-pop Jamuel Saxon aux résonances hip-hop indé et aux atmosphères parfaitement ciselées puis la relecture de "Drugs" par Eluvium. Et là encore sans surprise, Matthew Cooper confirme son talent pour se réapproprier l'univers du groupe qu'il remixe afin de le confiner dans sa sphère musique atypique. Prévisible on l'a dit mais plutôt sympathique... à défaut de mieux, à l'image du reste.
The Black Heart Procession / Chronique LP > Six
A la simple vision de son artwork, on se dit que le nouvel album de The Black Heart Procession ne respire pas la joie de vivre. Un demi coup d'oeil jeté au tracklisting suffit pour nous en convaincre définitivement : "When you finish me", "Wasteland", "Heaven and Hell", "Forget my heart", "Suicide"..., ça n'a pas du rigoler tous les jours en studio. Un disque en forme d'épitaphe chapitrée en treize plages, une oraison funèbre qui navigue entre noir et gris, effleurant en de très rares instants le blanc, pour finalement se replonger tête basse dans les affres d'une mélancolie à fleur de peau, palpable, omniprésente... non ça n'a pas du rigoler du tout même. En pleine dépression artistique, le groupe a composé un disque oscillant entre americana folk-rock désenchantée et pop bluesy feutrée, une oeuvre douloureusement dépouillée sur laquelle ses géniteurs se mettent quasiment à nu, dévoilant leurs cicatrices émotionnelles et leur âme en peine. Malgré quelques éclaircies, The Black Heart Procession traîne son spleen maladif le long de quelques treize compositions arides et sans âge, des morceaux nous emmenant inexorablement vers la même destination. Notre dernière demeure, six pieds sous terre. Quelque part dans un spectre musical croisant les univers de Nick Cave, Tom Waits et Woven Hand, les natifs de San Diego ont écrit un disque à l'encre très noire lourde de sens ("Liar's ink"), sculptant le bois de leur cercueil pour mieux se préparer à l'inévitable et repousser de quelques instants encore leurs pulsions de mort. En filigrane, un sous-texte qui n'a rien de plus joyeux, des morceaux qui s'enchevêtrent ("Rats", "Drugs", "All my steps") pour finalement nous emmener vers la seule issue matérialisée par le dixième titre de l'album : "Suicide". Quand il n'y a plus d'espoir, The Black Heart Procession continue de s'enfoncer toujours plus loin dans les abîmes d'un tunnel émotionnel à l'issue bien incertaine ("Back to the underground"). Et quand celle-ci apparaît enfin au groupe, c'est pour lui imposer le choix ultime : "Heaven and Hell". Tout en paraboles et métaphores parfois un peu trop chargées, le groupe en fait des tonnes en versant dans l'apitoiement égocentrique mais parvient également (et c'était là certainement son but) à nous faire partager sa sensation de mal-être et de lente agonie existentielle. Dépressifs s'abstenir.