La mort d'un groupe donne souvent naissance à un autre projet et ce fut le cas avec les The Black Flowers en 2007 avec Roman Allardsön (voix/basse), Ben Allardsön (guitare), Hugo Davis (guitare) et Hugo Clarence (batterie) qui proviennent tous de groupes disparus. Après beaucoup de répétitions, les lyonnais ont passé 48 heures en studio en aout 2008 et le résultat c'est Set free the devil inside, leur premier EP mixé par Michael Di Santo et sorti en début d'année 2009 via Shout it loud Records.
The Black Flowers
Biographie > les fleurs du mal
The Black Flowers / Chronique LP > Circus
Après quelques EPs remarqués et le départ d'un des membres pour une carrière en solo, The Black Flowers reviennent aux affaires après quelques années de gestation... Et Circus, le nouvel album a tout de l'album transitoire qui va surprendre les oreilles déjà initiées à leur son.
Exit le rock high-energy à l'impact immédiat, welcome un big-rock mâtiné métal ("Heart broken angel", la première piste, est aussi musclée qu'un titre de Killswitch Engage) avec quelques relents pop, souvent efficaces, parfois un peu trop démonstratifs à mon goût, avec des partis pris qui les rapprochent plus d'un Trivium que d'Hellacopters désormais. Reste que le groupe maîtrise son sujet, le travail sur le chant par exemple, accrocheur en diable, même s'ils utilisent souvent les mêmes ficelles notamment le chant clair en mode choeur sur les refrains. Enfin, il est peut-être utile de préciser que si cette chronique semble en demi-teinte, c'est tout simplement parce que je ne dois plus être le chroniqueur adéquat pour The Black Flowers, en raison de ce virage à 180°. Encouragements tout de même.
The Black Flowers / Chronique EP > Howling wolves
On avait quitté les The Black Flowers avec un EP (Set free the devil inside) tout bonnement excellent et histoire de ne pas trop déstabiliser l'auditeur, ils reviennent avec... un EP tout bonnement excellent. Le groupe donne toujours à peu près dans cette veine "Hellacopters-like" mais avec le soupçon de personnalité qu'il faut pour rendre le truc absolument intéressant. Et ce truc en plus, ils le développent encore une fois avec (seulement) 4 titres diablement sexy. "Spontaneous combustion", le premier titre, pourrait être un tube de Fu Manchu sur California crossing, le tout revisité à la sauce The Black Flowers, c'est dire la qualité de la bébête : riff et refrain tenace, la messe est dite en quelques minutes. La rythmique introductive de "Your power's over us" te fera méchamment penser au "Park life" de Blur pour ensuite prendre une autre direction : celle d'un pure titre rock'roll très réussi. "Black mailed" surprend : parce que ça démarre en trombe et car c'est un poil plus soutenu et rapide que les premiers morceaux. Le riff est efficace, le refrain est simplissime, le solo est incisif et l'auditeur n'a pas le temps de souffler que la piste suivante emboite le pas. "Howling wolves", le titre qui donne son nom a cet EP, est le passage le plus suprenant : un peu à la manière des groupes de stoner qui conclue leurs albums par un morceau de bravoure, les The Black Flowers s'essaient avec succès à une composition plus longue et plutôt très convaincante qui les affilie à d'autres Black, les Black Crowes, mais toujours avec ce feeling et cette charpente sonique scandinave. De ces EP, on en retire que les The Black Flowers savent écrire des morceaux jouissifs et on les attend plus que jamais sur une longue durée. Seul bémol de Howling wolves et autant dire qu'on chie sur du caviar : on est un peu moins fan du visuel. Reste plus qu'à se frotter au groupe en live en éspèrant que ça se réalise bien vite. Total support !
Note de Cactus : en combinant les deux EP (Set free the devil inside + Howling Wolves), ça fait un album (Set free howling wolves?) foutrement excellent.
The Black Flowers / Chronique EP > Set free the devil inside
A l'écoute de Set free the devil inside, il est assez facile de deviner les influences des gaillards de The Black Flowers : le rock 70's (Deep Purple, Led Zeppelin et consorts), les Datsuns et surtout la Suède avec en tête de liste les Hellacopters. Les références annoncent déjà la couleur et allèchent suffisamment en plus d'un menu qui n'a pas besoin de donner dans le racoleur pour attirer les oreilles de l'amateur de rock'n'roll : du riff félin et inspiré, du solo outrageusement jouissif, la célébration du rock 70's à la sauce lyonnaise et des compositions solides qui élèvent The Black Flowers aux rangs de sérieux prétendants sur le podium des cadors du genre. Dès "what I want" et sa petite introduction qui fait monter les sens en éveil, on sent qu'on tient un groupe plein de promesses jusqu'à ce bouquet final avec un solo aussi séduisant que le dernier catalogue lingerie de Victoria's Secret. The Black Flowers ne dévieront pas de cette recette qui a déjà vieilli quelques années dans un tonneau de houblon et qui a déjà fait ses preuves maintes et maintes fois avec d'autres groupes habités par la bestiole rock'n'roll. Durant les 6 titres, les musiciens de The Black Flowers appuient sur l'accélérateur sans se fier aux contrôles de polices et des radars qui jonchent la route pavée d'excellents moments ("Familiar outline", "Set free the devil inside") mais s'offrent quand même quelques breaks savoureux qui rendent les accélérations encore plus redoutablement jouissives. Les Hellacopters ont rendu les armes en 2008, mais force est de constater qu'en France, des groupes comme les Firecrackers et The Black Flowers ont repris le flambeau avec le talent que l'on sait. Les petits nouveaux n'ont certes rien d'original, c'est du recyclage dans les règles de l'art mais c'est totalement sur-jubilatoire et c'est, à peu de choses près, ce que l'on demande à ce genre de disques. Bravo Messieurs.