Le duo vésulien revient avec un deuxième EP toujours plus bête et méchant. Les deux compères continuent sur le chemin sans retour emprunté sur leur précédent split avec Buck : une noise/punk hardcore qui met tout sauf de l'eau dans son vin et qui a le mérite d'être clair sur ses intentions dès le début. Le groupe vient terroriser sans sommation la petite résidence américaine idéale que l'on aperçoit sur la pochette avec ''Dans ta merde je me noie''. Un titre à la rythmique nerveuse et obsessionnelle qui s'éclipse aussi brutalement qu'il était arrivé. ''Mad Jack'' enchaîne sur un boogie woogie dansant et enragé où s'incruste brutalement un clavier froid et robotique sur un final halluciné et monomaniaque. Petite surprise avec ''Sarajevo'' qui s'inscrit dans la tradition désormais assumée des titres aussi absurdes qu'évocateurs. En effet, Jéjé troque sa guitare pour une basse et pose avec son bûcheron de compagnon une ambiance ''rouleau compresseur'' qui n'est pas sans rappeler l'instrumental ''East Broadway'' d'Unsane. Le tout est en plus affublé d'un sample mystérieux que n'aurait pas renié Ministry. Voilà de quoi mettre en bouche ! Et après ? Et ben après c'est déjà fini. Circulez, rentrez chez vous, y a plus rien à voir ! Le camion de Vesoul a simplement traversé la petite résidence de banlieue en méchant coal roller, ne manquant pas d'amener quelques grand-mères à tirer leur rideau pour comprendre ce qui pouvait bien venir perturber avec aussi peu de respect leur morne quotidien. S'il y a de quoi terroriser le W.A.S.P moyen, l'expérience laisse un goût d'inachevé chez les amateurs de terrorisme sonore que nous sommes. Tels des éjaculateurs précoces, les deux inconscients lâchent en effet toute la purée en moins de 8 minutes. On se surprend du coup a réécouter l'intégralité de l'EP quatre fois d'affilée pour pouvoir se sentir rassasié. Sûrement un moyen de plus, tout à fait revendiqué, pour faire chier. Et c'est ce petit coté foutage de gueule façon Melvins qu'on apprécie (ou pas, mais ça ils s'en foutent) chez La Bite et le Couteau. Bref, si tu es adepte du ''plus c'est court, plus c'est bon'', cet EP est définitivement fait pour toi !
La Bite Et Le Couteau
La Bite Et Le Couteau / Chronique EP > The Jennifer-I
La Bite Et Le Couteau / Chronique EP > Fondue chinoise
Avec un nom pareil, il n'y a que votre serviteur et son déjà lourd passif (Kiss The Anus Of A Black Cat, Ultraphallus, Coït et on en passe...) qui pouvait s'occuper de La Bite Et Le Couteau. Difficile de savoir qui est la bite, qui est le couteau, même avec un esprit diablement tordu, chez ce duo guitare/batterie en provenance de Vesoul mais Fondue chinoise est un EP carrément sympathique à découvrir.
Sur un son assez cru, mais cela ne gène aucunement l'écoute, le groupe fait plus que divertir les neurones. La première et deuxième pistes proposent deux brûlots punk-noise saignants un peu à la manière de Pneu sur Pince monseigneur, avec de menues interventions vocales, tandis que "Pilou" et "Mac doom" ralentissent singulièrement le tempo et c'est là que l'on constate que leur identité, pas (f)rigide du tout, est un atout qui leur permettra d'enfoncer des portes intéressantes pour leur avenir.
Au rayon actualité brûlante, ils viennent de sortir un split avec Buck en écoute sur le bandcamp du groupe. A suivre assurément.