Bison Bisou - Bodysick Enfin ! Le nom Bison Bisou circule dans les listes des groupes à suivre depuis cinq ans et les gars n'avaient pas encore de vrai album ! Un scandale ! Après deux splits (avec Touming Magazine puis Shiko Shiko) et leur EP Régine qui ont servi de préliminaires, voilà Bodysick, une grosse touffe de mots qui sont autant de morceaux émotionnellement forts.

À commencer par "Regine" qui ne fait pas le lien avec l'EP précédent puisque c'est juste une introduction exceptionnelle avec un chœur de nonnes (laisse-moi penser que ce sont des nonnes bordel de Dieu !) qui chante Jean-Paul Sartre. Oui, Bison Bisou aime surprendre. Les titres ne sont pas forcément simple à suivre mais c'est ce qui fait tout leur charme, les Lillois jouent dans le contre-pied pour nous faire perdre l'équilibre, placent des attaques et des caresses inattendues nous obligeant à écouter et réécouter leur album pour en comprendre toutes les finesses. Ce qui semble évident par contre, c'est le soin apporté aux sons, que ce soit la basse qui tabasse ou les guitares sanglées et cinglantes, que ce soit en clair ou pédales enfoncées, trifouiller dans son local pour obtenir le rendu désiré, c'est une chose, le sortir sur disque, c'en est une autre, bravo pour cela donc à Amaury Sauvé (The Prestige, Birds in Row, As We Draw mais aussi Robot Orchestra ou Puzzle puisqu'il officie aussi dans des registres moins métalliques...).

Aimant et émo, anglophone et anglophile, math et bath, destructeur et déstructuré, catchy et punchy, dynamique et dynamité, ce premier opus de Bison Bisou est un petit (bijon) bijou. À tel point que dans ma liste des trucs importants à faire, il a grillé la priorité au nouvel album d'At the Drive-In. Carrément.