Birth of Joy - Get well Birth of Joy est un trio hollandais qui officie depuis 2005 au travers de compositions s'inscrivant dans le rock psychédélique des années 70. Le premier album sort discrètement cinq ans après leur création. Avec une régularité impressionnante, le groupe s'attache à sortir ensuite une nouvelle galette tous les deux ans sans que la qualité n'en souffre. Cette année, c'est Get well qui se pose dans les bacs !

A tout point de vue, l'entrée se fait en trombe. Je suis arraché à mon petit quotidien. Birth of Joy déploie illico une énergie ahurissante et la livre de plein fouet. "Blisters" a ses petites secondes planantes mais ce n'est que pour repartir plus violemment. La vraie propriété de ce titre, c'est de faire bouger les murs sans le moindre avertissement. Une sorte de défouloir avant l'heure. Mais rien n'est fait au hasard : maintenant que le paysage a bien tremblé, le groupe enchaîne avec "Meet me at the bottom". L'orgue et la voix du chanteur viennent nous cueillir et nous mettre en orbite. Tranquille, je me laisse porter sans avoir le temps de penser au décalage avec le premier titre. Alors que je suis porté sur les nuages, la guitare de Kevin Stunnenberg sonne l'alarme et décrète l'état d'urgence. Cycliquement, le calme revient après la tempête et vice versa jusqu'à ce qu'on puisse se poser en douceur. Avec une petite transition dans le rock des années 70, Gertjan Gutman nous berce au clavier avec des mélodies planantes. Elles sont livrées avec une intensité rare qui porte vers des horizons fascinants. "Midnight cruise" transpire un esprit sensuel sur un fond de clavier dont les lignes auraient pu être celles de feu Ray Manzarek (The Doors). Crescendo, la rapidité du début de Get well revient. Elle atteint son paroxysme sur "You got me howling" qui se montre sous un visage complètement endiablé. Le titre éponyme de l'album maintient les forces déchaînées précédemment. A la manière de "The end" des Doors, elle nous entraîne pendant ses 8:06 dans une atmosphère propice à la transe. C'était le dernier souffle. "Hands down" ferme à toute allure. Pas de répit dans ce titre. Nous sommes à la frontière de l'éléctro ; mais pas la toute dégueulasse ; celle dont l'aspect cyclique nous hypnotise et nous donne envie de sauter en tout sens sans rien contrôler jusqu'à ce que mort s'en suive.

Tenter de définir la musique de Birth of Joy n'est pas si facile. Bien sûr, c'est du rock psychédélique mais n'oublions pas que des Pink Floyd aux Doors, ce genre musical a des enfants qui ne se ressemblent pas. Déchaîné puis planant, le trio a son propre style et ne souffre aucunement de l'ombre de ses prédécesseurs. En 2012, Life in Bablou avait mis Birth of Joy en lumière. Aujourd'hui, ils sont sous les projecteurs avec toute notre attention. Get well est un album superbe dont les contrastes sont équilibrés à la perfection. D'aucun dit qu'ils sont au sommet de leur art. Mais comme dirait Terry Pratchett "D'aucun dit souvent n'importe quoi". Ils peuvent aller bien plus haut...