Birdstone Fondé en 2015, Birdstone est un trio originaire de Poitiers composé de Basile Chevalier-Coudrain (chant et guitare), de Léo Gaufreteau (batterie) et de Edwige Thirion (basse). La formation qui s'autodéfinit comme Ritual Blues/Mystic Rock vient de sortir son premier album : Seer.

Le titre éponyme fait son entrée et les musiciens fredonnent un air les dents serrés, l'esprit troublé. Basile s'élance en soliste et les autres répondent pour nous imprégner d'un bon bain gospel. Le morceau est planant, passionné et minimaliste à la fois. "Salazar" nous sort de la torpeur et part pied au plancher. Le rock des années seventies fait surface et le diable le gagne. Bien sûr, le style n'est pas nouveau mais Birdstone fait sa sauce et trouve sa place de façon ingénieuse. En réalité, difficile de fixer une étiquette sur ce groupe qui passe du calme à la tempête en un clin d'œil. Led Zeppelin aurait sans doute eu sa place dans les influences. Mais il réside quelque chose de plus dur dans des riffs qui se mettent parfois à vrombir. Mélancolique et tranquille sur son départ, "Ritual" craque avec un cri de Basile après deux minutes de son. Sans une parole, il s'agite et change de couleur à la manière d'un caméléon. Si les compositions de cet album sont plutôt longues, celle-ci pointe en haut du tableau avec ses 9:47. Accompagné d'un son clair et calme, le chanteur amène ensuite tranquillement le bluesy "Beast". L'ambiance fait un peu penser à la musique de Graveyard. Ce morceau également très lent prend le temps, lentement mais sûrement, d'aller crescendo. Après un changement de direction percutant, la fin du morceau contraste avec son balbutiement. "Alquézar" vient pour clôturer le chapitre en proposant le seul et unique clip de l'album. Une histoire de cow-boys sudistes muette se défile sous nos yeux. Pendant ce temps, "Alquézar" semble sortir d'ailleurs pour ajouter beauté et nostalgie dans le drame. De quoi vouloir crier avec le groupe quand les guitares pleurent et hurlent. Le tout se finit comme une boucle sur les chants gospels du début de l'album.

Birdstone est une très belle découverte qui en live doit prendre aux tripes et prendre toute son envergure. Pour un premier album, Seer montre que la formation a assez de cran pour assumer ses influences sans se perdre dans leurs ombres. D'autres sorties seraient un délice tant ce premier album regorge déjà de pépites. A faire tourner encore et encore...