an open book with spelling mistakes Samedi 30 décembre 2012. Fraîchement débarqué à Toulouse, je suis convié avec ma tendre épouse à un apéro chez mon ami Fred Allérat (aka Billy the Kill) et sa chère Clémence. Pendant que les filles papotent, Fred, tel un renard sorti de son terrier, me propose d'écouter la mise à plat de ce qui deviendra An open book with spelling mistakes. J'aime ce gars, c'est indéniable, aussi bien pour sa carrière en groupe (Second Rate, Billy Gaz Station, Lost Cowboy Heroes.) que pour son projet solo. Et à la première écoute de ce futur troisième album, je suis conquis. Pourquoi je vous raconte ma vie ? Car il m'était important de poser les bases de cette histoire d'amour entre votre serviteur et ce fabuleux disque qu'est An open book with spelling mistakes.

Disponible chez Kicking Records (le label synonyme de bon goût) mais ayant fait l'objet d'une souscription auprès d'internautes via la plateforme KissKissBankBank.com, j'ai attendu de longs mois pour que ce disque arrive dans ma platine. J'avais toujours en tête cette douce pensée d'une écoute intéressante chez Fred. Mais je ne sais pas si c'est l'âge, mais ces souvenirs se sont manifestement estompés, car les différentes sensations que je peux ressentir à l'écoute de ce petit bijou de folk indie rock se sont décuplées. En effet, comment rester insensible au talent du bonhomme, talent décliné dans toutes ses combinaisons : d'interprétation tout d'abord (BTK joue quasiment de tous les instruments, d'ailleurs saviez vous qu'il a une formation de batteur ?), mais aussi de composition, chacun des titres flirtant avec le sublime.

J'ai des frissons quand retentit "The world is yours", magnifique morceau introductif dont je ne me lasserai jamais. Une guitare, une voix, tout simplement. J'ai du mal à retenir mes larmes quand j'écoute une nouvelle (fabuleuse) version de "I can write some song" (la troisième enregistrée à ma connaissance, après une version dépouillée de sa première démo et la version électrique de ses Waterguns sur le split This Is Besancon, not Paris). Je peine à tenir en place une fois lancé dans ma hi-fi "Everything in the past is true" ou "Self-destruction ambition" envoyé en mode Billy Gaz Station et sentant bon Dinosaur Jr. Je ne peux pas cacher ma satisfaction quand retentissent "Les lendemains qui chantent", belle cover des Thugs, et "Holy diver", réinterprétation aussi lourde et glauque que géniale d'un texte du monument Ronnie James Dio. Et je ne peux que crier au génie quand vient l'heure de « Somewhere in my mind » à l'inspiration Kravitzienne dans le traitement vintage du son. Bref, vous constaterez que quand je vous parle de sensations, je ne blagotte pas.

Billy The Kill varie les plaisirs tout au long de ce disque indispensable, aussi bien dans le mode acoustique intimiste où il excelle, que dans des versions électriques agrémentées d'autres instruments. Avec toujours pour dénominateur commun ces morceaux fonctionnant parfaitement et transpirant l'authenticité et le talent.

Difficile de rester insensible à cet artiste qui, à l'instar d'un Forest Pooky, mérite plus que la reconnaissance et le respect du microcosme punk indie rock français. Les autres ne savent pas ce qu'ils manquent, mais en même temps, je rêve que ce mec soit enfin reconnu du grand public car il le mérite. Je ne peux donc que vous conseiller de jeter une oreille attentive sur An open book with spelling mistakes et vous m'en direz des nouvelles. Billy The Kill is my hero.