Il aura fallu attendre 2020 pour que Biff Byford, frontman des légendaires Saxon depuis 1977 (fichtre, 43 piges), propose son premier album solo. Passé le questionnement de l'intérêt d'un disque solo après tant d'années d'activité auprès de son groupe d'une vie (question à laquelle je n'ai pas de réponse, fais-moi un mail si tu as un soupçon d'explication), autant profiter de la musique non ? School of hard knocks, titre de cette fameuse galette, est un disque reggae/roots aux influences variées, des pionniers de l'acid house au références du jazz de Louisiane, et. euh, putain, mais qu'est-ce que je raconte ? Bien sûr que non, rien de tout ça, School of hard knocks est tout simplement un disque de rock'n'roll imprégné de heavy metal, bien sûr !
La voix de Biff Bylord étant reconnaissable entre 666, les aficionados de Saxon ne seront pas perdus. Mieux, ils seront agréablement surpris par ce disque authentique aux multiples facettes. La fameuse NWOBHM dont Saxon (et donc Biff Bylord) est précurseur avec Iron Maiden et Diamond Head est bien entendu fortement représentée. Ainsi, "Welcome to the show" ouvrant le disque, "Words collide" ou "Hearts of steel" justifient à eux seuls l'acquisition de ce disque. Mais Byford, bien entouré sur ce disque (que ce soit pour l'exécution ou pour les compositions), s'aventure avec talent du côté du rock progressif (le génial "The pit and the pendulum", le "Scarborough fair" de Simon and Garfunkel réarrangé en mode médiéval, la très belle cover de Wishbone Ash "Throw down the sword"), et s'offre même quelques respirations, qu'elles soient acoustiques ("Me and you") ou électriquement baladeuses ("Black and white"). Et au final, tout l'intérêt de ce disque se trouve dans le chant d'un Biff Byford s'éloignant des sentiers battus (de Saxon quoi !) et se révélant autant à l'aise dans les morceaux pêchus que dans les titres plus posés. De quoi passer un bon moment avec une fine équipe menée par un pionner du heavy qui ne révolutionne pas le style qu'il a inventé mais qui a tout simplement voulu proposer quelque chose de plus personnel. Et on ne va pas lui en vouloir quand c'est bien fait !
Publié dans le Mag #42