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Interview : Berri Txarrak, Simple interview pour un triple album (juillet 2015)

Berri Txarrak / Chronique LP > Denbora da poligrafo bakarra

Berri txarrak - Denbora da poligrafo bakarra Comme souvent quand un groupe fête son anniversaire, c'est l'auditeur qui reçoit un cadeau... Le 20 novembre dernier, les Berri Txarrak sortaient donc un triple album pour fêter leurs 20 ans, un ensemble de 20 titres répartis sur 3 CDs qui célèbrent à la fois leurs parcours et leurs aspirations mais aussi le temps qui passe. Denbora da poligrafo bakarra peut en effet se traduire par "Seul le temps apporte la vérité", les jolies horloges gravées sur les CDs présentés dans un magnifique digipak rappellent que l'heure tourne et s'ils sont présentés dans l'ordre chronologique d'enregistrement, on peut écouter les disques comme on veut en fonction de ses goûts car les trois offrandes sont assez différentes puisque marquées par les influences du groupe et du producteur responsable du son de chaque galette.

Le premier CD est certainement le moins bon, en tout cas, c'est mon avis. Entre l'explosion et l'immaculée blancheur de l'image retro qui sert de décor au packaging, on est du côté rouge vif et nuages de cendres puisque c'est Ross Robinson à la prod (et encore Alan Douches au mastering). Déjà derrière les manettes pour Haria, le légendaire découvreur de sensations fortes des années 90 (Korn, At the Drive-In, Glassjaw, Slipknot ...) ne réussit pas autant à capter l'essence même de Berri Txarrak cette fois-ci. Le son des instrus très métal n'est pas franchement raccord avec un chant très punk que le mixage a du mal à fondre dans l'ensemble ("Ordaina"). Certes, quand ça devient plus mélodieux, ça fonctionne très bien ("Zimelkor") mais au final, c'est l'EP que je prends le moins de plaisir à écouter.

Le deuxième EP est résolument rock. Ricky Falkner n'est pas que membre de Standstill (entre autres), il est aussi producteur à ses heures et après une introduction instrumentale ("Aditu bihurtuak"), il dévoile une facette très claire du combo ("Bigarren itzala") qui laisse alors parler la rythmique (avec une grosse basse parfois plus présente que la batterie comme sur "Lemak, aingurak"). Le choix de prod' a forcément orienté la composition et le tri réalisé par le trio avant de parcourir la planète pour enregistrer, du fait, on se retrouve avec quelques morceaux très (trop ?) cools ("Bele erraldoia", "26 segundotan") et si c'est assez sympathique de les écouter dans ce registre, c'est avec la suite qu'on s'éclate le plus.

Le meilleur pour la fin ? En tout cas, c'est avec le troisième skeud que l'on se rapproche le plus de l'idée qu'on se fait de Berri Txarrak, un groupe punk touche à tout qui défend des causes et mouille le maillot. Les titres sont plus équilibrés sur cet EP enregistré par Bill Stevenson, batteur des Descendents mais aussi responsable du son du The black market de Rise Against ou de l'éponyme de NOFX. Excellent de bout en bout, les six pièces donnent dans le punk rock direct et soigné avec de vrais moments de grâce comme "Hemen sukaldarien herrian". Bref, rien que pour ce tiers de l'opus, il faut écouter Denbora da poligrafo bakarra !

Berri Txarrak / Chronique LP > Haria

Berri Txarrak - Haria C'est le septième album du combo basque (et toujours fier de l'être) qui évolue en trio depuis maintenant quelques années et a encore connu un changement de line-up (un nouveau batteur). Et s'ils ont fait confiance à deux pointures de la production métal (Ross Robinson et Alan Douches !), ce nouvel album est assez enjoué, serait-ce la faute à l'idiome ? Ou alors c'est parce que ça envoie une rythmique punk («Guda»), de la petite mélodie bien sentie (un peu partout !), du riff bien rock'n'roll («Harra») et qu'au final, le côté métal passe soit surtout dans certains sons soit complètement à la trappe («Lehortzen»). Et même si on sent un groupe engagé et pas forcément ultra optimiste dans ses textes (leur nom signifie «Mauvaises nouvelles"), ils arrivent à nous donner le sourire et à nous filer la patate grâce à leur sens du rythme et à leurs sonorités chantantes. Avec Haria, Berri Txarrak devrait donc continuer de s'ouvrir des portes.