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Biographie > moitié hommes, moitiés bêtes, Beasties Boys !

Les Beastie Boys sont nés dans les années 80 à New-York et étaient à l'origine un groupe de punk-hardcore. Ils sont alors composés de Michael Diamond alias Mike D (voix), Adam Yauch alias MCA (basse), John Berry (guitare) et Kate Schellenbach (batterie). Ils optent rapidement pour le nom Beastie Boys à la demande de John Berry (Beastie signifie : "Boys Entering Anarchistic States Towards Internal Excellence") et admettront par la suite que les initiales BB étaient un hommage déguisé au Bad Brains. ¨Par la suite, John Berry quitte le groupe et laisse sa place à Adam Horovitz alias Ad-rock qui jouait déjà dans un autre groupe punk The Young and the useless. Les Beastie Boys opéreront un revirement musical vers le hip-hop et deviendront un trio (exit Kate Schellenbach, on la reverra dans le groupe Luscious Jackson par la suite) lors de la signature avec le label Def Jam. En 1986 sort Licenced to ill et c'est déjà un succès autant critique que populaire à mettre à leur actif.

Beastie Boys / Chronique LP > Hot sauce committee Part II

Beastie Boys - Hot Sauce Committee Part 2 On ne va pas la faire à l'envers (quoique eux si en fait), mais l'histoire de ce Hot sauce committee part II n'est pas commune. Et ce n'est pas pour faire une accroche racoleuse, c'est vrai. Une petite explication de texte s'impose. Nous sommes en février 2009 et Adam Yauch aka MCA annonce que le prochain opus des bad-boys de Brooklyn aurait pour titre Hot sauce committee et sortirait quelques mois plus tard. Jusque là tout va bien. Les mois en questions passent et puis un beau jour, Mike D, annonce dans un message plutôt elliptique que la Part II du nouvel effort des Beastie Boys était quasiment dans la boîte, développant un peu plus loin en expliquant que le groupe avait suffisamment de matériel pour produire finalement deux albums long-format au lieu d'un seul.
Jusque là rien de bien extraordinaire. Mais au mois de juillet de la même année, le sort frappe le groupe et Adam annonce officiellement qu'il souffre d'une tumeur cancéreuse. Les projets des new-yorkais sont alors fort logiquement mis en sommeil. Début 2010, la maladie semble vaincue et le groupe se remet au travail. Là, il va falloir suivre puisqu'au mois d'octobre, il brouille les pistes en annonçant que les tracklistings initiaux des deux albums seraient finalement inversés. Puis que la Part II sortirait avant la Part I. On pense alors à une blague jusqu'à ce que Capitol Records agende officiellement la sortie de Hot sauce committee part II au printemps 2011. Quant à la Part I : on attend toujours à l'heure où sont rédigées ces lignes.

A histoire tumultueuse, album presque en forme de chef-d'oeuvre, c'est du moins ce que se sont apparemment dit les Beastie Boys qui mettent d'entrée de jeu l'objet sur orbite avec le tube ultime qu'est "Make some noise". Une torpille sonique aux gimmicks électrisants, alliage parfait entre hip-hop indé des 90's et groove rock incandescent. Le flow est imparable distribuant ses punchlines aux quatre coins du studio, les arrangements monstrueux de feeling et les petits bricolages qui les parsèment emballent ce titre inaugural dans l'écrin de la quasi-perfection. Voilà, ça c'était pour faire un hit. Les new-yorkais soignent leur copie avec un "Nonstop disco powerpack" à la mécanique hip-hop classieuse mais efficace puis "Ok" et ses instrumentations électro synthétiques fun et décomplexées. A croire que tout ce qu'ils touchent se transforme invariablement en pépite. Et si on se prenait un nouveau single dans les gencives ? Oui, non, peut-être ? Trop tard, les Beastie Boys jouent la carte de la provoc' en propulsant leur "Too many rappers" dans les tuyaux, avec en prime un feat du rappeur Nas. Une bombe à fragmentation, ni plus ni moins.
On s'achemine alors vers un sans-faute absolu et au rayon "invités de marque", les américains la jouent classe en s'offrant les services de Santigold sur un "Don't play no game that I can't win" aux ambiances dub caliente chargées en effets et en sensualité exacerbée. Entre temps, les boys auront fait sonner les amplis bien comme il faut sur le salvateur et hargneux "Say it" avant de revenir aux plus purs fondamentaux hip-hop avec un "Long burn the fire" outrageusement bien foutu et gorgé d'instru qui en mettent plein les mirettes. Et d'enchaîner sans jamais s'arrêter pour regarder le chemin parcouru (à l'image de l'ensemble de leur discographie) pour empiler sur la platine, sans trop forcer, l'inventif "Funky donkey", le bizarroïde "Tadlock's glasses" ou le très synthé-punk-rock "Lee Majors comes again". On appelle ça avoir la classe, surtout quand on alourdi un peu plus le score avec un instrumental "Multilateral nuclear disarmament" hypnotisant ou l'hymne hip-hop "Here's a little something for ya". Deux titres plus tard ("Crazy Ass Shit" et "The Lisa Lisa/Full force routine") et voici que les Beastie Boys, décidément trois classes au-dessus de leurs contemporains, emballent l'affaire avec une aisance et une maîtrise juste ahurissante. Get funky.

Beastie Boys / Chronique LP > Hello nasty

Beastie Boys - Hello nasty "J'aime pas le hip-hop mais j'aime bien les Beastie Boys" : une phrase que vous avez forcément entendue à l'égard du trio new-yorkais, car en effet, faire apprécier du hip-hop à des personnes qui à priori n'en écoutent absolument pas, c'est le challenge que réussissent (avec Cypress Hill et House of Pain dans une moindre mesure) haut la main les Beastie Boys depuis plus d'une décennie (auparavant, ils évoluaient dans des courants musicaux punk hardcore). La formule magique ? Et bien justement, il y en a pas. A l'instar de Jarod dans la célèbre série, les Beastie Boys sont ce que l'on appelle des caméléons : des types à l'aise quelque-soit le registre qu'ils abordent, le hip-hop en est un registre majeur parmi tant d'autres. Quelques années après le carton monumental que fut Ill Communication, les Beastie Boys débarquent avec Hello nasty qui marque le début d'une nouvelle période : la fin de la collaboration avec Dj Hurricane et l'arrivée d'une nouvelle recrue, le très talentueux Mix Master Mike. Bonjour donc MMM, bye-bye les morceaux punk-hardcore guitare-basse-batterie dont les Beastie Boys avaient hérité de leurs débuts d'adolescents révoltés, Hello nasty développe la musique du trio sur bien d'autres aspects mais toujours avec une constante omniprésente : le fun.
Déstabilisés, les connaisseurs des Beastie Boys ne le seront vraisemblablement pas à l'entame de cet album. On retrouve les composantes qui ont fait le hip-hop inspiré mi-branleur mi-rigolo, caractéristique du trio alliant le flow distinctif des 3 Mc's sur des instrumentations variées en sonorités d'un Dj qui a l'air d'en connaître un rayon sur le sujet. De "Super disco breakin'" en passant par les tubesques "Intergalactic" et "Body movin'" mais aussi "Three mc's and one Dj" qui célèbre l'arrivée de Mix Master Mike, les Beastie Boys démontrent à qui veut l'entendre (mais qui en doute encore ?) qu'ils sont encore les maîtres incontestés d'un genre qu'ils survolent depuis quelques années. Plus qu'un groupe de rap d'ailleurs, les Beastie Boys sont aussi également des musiciens qui tentent, des défricheurs de pistes et des "redéfinisseurs" de frontières de leur propre identité musicale bariolée et comme à chaque album, Hello nasty en porte les stigmates. Parfois ça marche du tonnerre, (le nonchalant "Song for the man" et son orgue vintage sautillant, "Song for junior" et son rythme bossa, "I don't know" et sa délicatesse touchante), parfois ça laisse l'auditeur dans une certaine tiédeur passagère ("And me" et son beat taquin, ça se laisse écouter sans déplaisir) mais il est difficile de leur en tenir rigueur : Hello nasty est constitué de 22 titres et les Beastie Boys pêchent parfois par excès de générosité.
Hello nasty est un disque important dans la carrière du groupe mais aussi, soyons-en certain, dans la vie des fans : rencontrer les Beastie Boys dans un parcours de mélomane, c'est l'assurance de voir ses goûts musicaux décloisonnés par un collectif au talent indéniable.