Beak> s'est formé courant janvier 2009 du côté de Bristol par Billy Fuller, Matt Williams et Geoff Barrow notamment connu pour être la tête pensante de Portishead et le fondateur du label Invada Records (Crippled Black Phoenix, Joe Volk...). Les trois décident un beau jour d'hiver de faire de la musique en trio, de manière complètement autonome et presque sur un coup de tête. Les natifs de Bristol se mettent alors à répéter avant de se lancer dans l'aventure de l'enregistrement studio quasiment sans aucune préparation. Douze jours plus tard, le premier album est dans la boîte. Eponyme, celui-ci sort à l'automne 2009 via Invada Records.
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Beak> / Chronique LP > >>
Quand il ne se creuse pas la tête pour sortir une énième merveille avec ses compères de Portishead ou qu'il ne préside pas aux destinés de son label Invada Records (Crippled Black Phoenix notamment), le décidément très occupé Geoff Barrow s'amuse avec son projet hip-hop "collectif" Quakers et le duo Drokk. Ou planche sur Beak>. Et donc un deuxième album arrivant aujourd'hui deux ans et demi après un premier effort qui était alors essentiellement le produit de longs jams partiellement improvisés, amoncelés en studio et couchés "tels quels", dans une certaine urgence, sur CD. Rien de cela (ou pas complètement) ici, >> est le fruit d'un vrai travail de groupe, qui a pu maturer tranquillement dans son coin afin de donner cette tonalité krautrock post-moderne qui suit assez fidèlement les sillons de Can pour s'inscrire dans une veine artistique que l'on ne rencontre que relativement peu souvent par les temps qui courent.
Toujours aussi loin des tendances actuelles et des hypes préfabriquées, Beak> semble sur ce deuxième opus aller à contre-courant de la scène indé actuelle, proposant une forme de rock régressif, tortueux et racé ("The Gaol","Yatton"). >> est, ainsi, un disque pour lequel le groupe a pris son temps (là où le premier effort avait été enregistré en seulement douze jours) tout en gardant cette formule radicale et partiellement improvisée (un "Elevator" sans filin) qui a aussi fait l'intérêt du projet, du fait du génie de ses membres. Très libre, rythmée par des contorsions instrumentales bizarroïdes et quelques voix éparses ("Spinning top", "Deserters"), la musique de Beak> semble évoluer en dehors du système, sur des sentiers rarement défrichés qui, s'ils peuvent paraître parfois à l'auditeur bien inhospitaliers, ont le mérite de ne pas avoir été limités dans leur exploration ("Kidney").
Les frontières sont désormais lointaines ("Eggdog", "Liar") à tel point que l'on se demande quand même parfois où tout cela pourra bien nous emmener. Car à force de se refermer sur lui-même, le trio anglais, malgré quelques jolis moments de grâce intemporelle ("Ladie's mile", "Wulfstan II"), a tendance à s'auto-cloisonner dans sa démarche artistique, quitte à oublier qu'il y aura des gens pour l'écouter. Le prix d'une certaine intégrité doublée d'une exigence sans faille.
Beak> / Chronique LP > Beak>
Enregistré en douze jours et partiellement improvisé, le premier album du projet Beak> est de ces disques qui oublient l'aspect marketing et "business" de la production d'un album pour privilégier le plaisir instantané et compulsif de sa création. Avec les qualités et les défauts inhérents à ce type de démarche. Beak> est de fait un premier opus à la fois envoûtant et immédiat, mais qui malgré un songwriting plutôt affirmé n'évite pas toujours l'écueil du brouillon encore imparfait. Des titres krautrock dans l'âme, nappé d'arrangements synthétiques et de rythmiques métronomiques, tantôt arrangés et interprétés avec brio ("Battery point"), tantôt plus déroutants sinon complètement abscons (le franchement agaçant "I know"). La musique "régressive" (c'est eux qui le disent...) prônée par le trio Beak> se nourrit assurément de ses paradoxes, dans ce qu'elle a de plus hypnotique et aventureux ("Ham green") ou délirante et anticonformiste ("Pill"). L'expérimentation, la liberté totale d'improviser est certainement à ce prix. Au milieu de ce maelström trip-rock/électro/bruitiste, on trouve quelques pépites puissantes et fiévreuses qui ne sont pas sans évoquer les derniers travaux sonores d'Oneida ("Iron action", "Blagdon lake"), mais également du grand n'importe quoi jeté en vrac dans les tympans de l'auditeur ("Barrow gurney", "flax bourton"). Parfois incompréhensible, d'autres fois intrigante puis fascinante, l'échappée expérimentalo-spectrale de Geoff Barrow et de ses acolytes fabrique des images et prend le parti, jusque-boutiste, de nous emmener dans un univers fait d'étrangeté primale et de panoramas abstraits. Original, à la fois jouissif et décevant... une vraie curiosité.