Beady Eye - Different gear, still speeding Flashback : 29 août 2009, quelques heures avant leur set au festival Rock en Seine, les frangins Gallagher se mettent sur la gueule. Un bon vieux clash comme on les aime. Une guitare finit en miette, le mobilier et quelques portes dans les loges encaissent. 29 août 2009, quelques heures avant le set du groupe, Oasis n'est plus. Têtes de lard jusqu'au bout, les frangins n'avaient depuis des années d'yeux que pour leurs ego respectifs, se foutant royalement de leur public et accumulant les déboires à n'en plus finir (drogues, ennuis judiciaires, provocations outrancières, etc). Oui mais Oasis, c'est aussi des p***** de tubes, des scandales qui font du buzz, des stades plein à craquer de jeunes filles en fleur (mais pas que) et surtout 70 millions de disques vendus. Voilà le genre de petit détail qui permet tous les caprices. Et ouais.

Même celui de remonter un "presque-Oasis" autour de Liam, pendant que Noel part bouder dans son coin (en fait il fait un album solo mais on s'en cogne parfaitement). Beady Eye c'est son nom et début 2011, le groupe déboule dans les bacs avec un premier album répondant au doux nom de Different gear, still speeding, avec lequel son leader, toujours aussi grande-gueule, défie quiconque remettrait en cause son génie. OK donc forcément, on s'y colle. Problème, on écoute trois titres et on se rend compte que si Oasis était quand même parfois trois classes au dessus de tout le monde, ce que vient de commettre Liam est royalement à ch... Ok on exagère, "Four letter word" se laisserait presque écouter. Mais quand même, "Millionaire" et "The roller" fallait oser. En même temps, le garçon assume et à force de se prendre pour l'héritier des Beatles, balance un "Beatles and stones" dans les enceintes. Bon, ça ne décolle toujours pas, mais au moins il a osé. Là, on comprend aussi qu'il y a une mouche dans le lait, à savoir que Beady Eye débarque une petite décennie après The Charlatans. Et que des deux, on se demande qui porte le moins mal son nom.

Voilà, on a passé le tiers de l'album et que l'on se rassure, le pire arrive. Parce que Liam a beau balancer sur Radiohead dans la presse, "Wind up dream" est d'une niaiserie absolue, "Bring the light" poussif à souhait et "Three ring circus" risible. Oui, il en manque deux ou trois au milieu mais au point où on en est, on la fait en accéléré hein... Oh et puis zut, on arrête même les frais. La blague n'est plus drôle. Puis soudainement, il se passe un truc et on a une pensée émue pour le patron de la maison de disques qui a du quand même avoir envie de se pendre en découvrant l'album la première fois. Tout en essayant de se convaincre (pour se rassurer) que sur un malentendu, ça pourrait passer hein, sait-on jamais... Ou alors que l'amateur de bon son pop-rock anglais se serait entre-temps acheté des tympans et ça ferait un four. Bah au point où en est l'industrie du disque... Et là on a envie de dire que le père Liam ne l'aurait pas volé. La bonne nouvelle par contre, c'est qu'on n'aura sans doute pas à subir ça au Rock en Seine pendant les 10 prochaines années... Et ouais (bis).

PS : pour une "vraie" chronique du disque, merci d'aller faire un tour chez les webzines des copains. Il y en a qui ont écrit des trucs pertinents...