Baxters - Promo pix Hello les Baxters, ça fait plus de six ans que vous jouez ensemble. Après deux EP's, voici l'album, doit être une forme d'aboutissement pour vous non ?
Y : Plutôt oui. Il nous fallu à peu près deux ans entre la composition des morceaux et la sortie de l'album. On a pris notre temps, ça nous permis de fignoler le truc et d'être contents du résultat.

Pour celui qui vient de découvrir internet et donc le W-Fenec et qui par conséquent n'avait jamais entendu parler de Baxters avant aujourd'hui (...), comment "vendre" votre album en quelques mots ?
Y : Achetez l'album et venez nous voir si on passe prés de chez vous.
K : Ca a le mérite d'être direct. J'ajouterais que pour les vieux roublards, restés ancrés comme nous dans les 90's et qui affectionnent les groupes noise de cette époque à aujourd'hui, venez jeter une oreille, ça devrait vous plaire.
S : C'est un partage d'énergie, un peu exutoire qui s'écoute en CD à bloc sur une chaine Hi fi, ou à fond devant une scène. Un mélange assez bizarre qu'on n'arrive toujours pas à définir mais qui nous plait. Un gros moment nutella qui dégouline.

Vous êtes chez Opposite Records, le label monté par les Burning Heads. Quand on voit le roster du label, on peut se dire que vous êtes un peu les seuls à ne pas être clairement punk, comment avez-vous débarqué chez eux ?
Y : C'est un peu une histoire de famille. On fait partie du même collectif PP&M, on a enregistré avec Pierre des Burning Heads et Dude des Gravity Slaves, et puis ça s'est fait comme ça. Mais dans le fond on est punk, on écoute tous du punk et d'autres trucs bien sur, on a grandi avec ça. Mais au final on fait tous du rock pour s'éclater et c'est le plus important.
K : Effectivement, on évolue en parallèle avec des groupes d'Opposite, de temps en temps ça se croise (Yuk joue aussi avec Gravity Slaves) et surtout humainement ça fonctionne. Le punk c'est plus le chromosome commun à tous les groupes du label, chacun faisant sa sauce avec et évoluant ensuite dans des directions différentes.
S : On a proposé à Pierre et Dudu de nous enregistrer dans son Studio, et on ne savait pas trop comment ça allait sonner vu qu'effectivement ce n'est pas vraiment le genre de musique qu'ils enregistraient jusque là. Ca a effectivement vraiment bien collé humainement, et au niveau créatif aussi, vu qu'on a eu un vrai dialogue au sens où on leur a proposé un peu des choses "improbables" mais qui marchaient, et Pierre nous a montré comment rester efficaces dans les compos, et avoir un chant énergique mais qui reste agréable, avec un Dudu qui connaissait bien notre son, on pouvait pas espérer mieux comme conditions. Ca reste un super souvenir.
Du coup, comme Pierre a bien aimé le résultat, il l'a proposé à Opposite et voilà.

Si je vous dis que j'ai eu beaucoup de mal à extraire de votre album LE titre qui vous caractérisait le plus et que donc je vous laisse le faire à ma place (et ouais c'est vache comme question...), vous me dites quoi ?
Y : Pour ma part, je dirais le premier morceau de l'album ("BAVDEM"). C'est un morceau court, efficace, qui envoie. Du concentré de nous. Enfin c'est comme ça que je le ressens.
K : Ca c'est ta déformation "Gravityslavienne", héhé. Non c'est vrai qu'il est cool ce morceau, droit au but. Mais moi je me sens plus remué par "Death traders" qu'on a pas mal affiné pendant l'enregistrement, et dont le résultat me prend aux tripes, vraiment ! Et puis "Rainy room", avec Solène du groupe Soyuz, des amis à nous. Un sacré souvenir, un sacré morceau.
S : Moi c'est plutôt la dernière, "GNTX". Un truc très ambiance, lourd, tendu et une bonne exultation pour finir. De l'énergie brute. "Death traders" aussi, avec son coté un peu déconstruit et un tantinet mélodique.

Quand on parle de votre musique, on évoque souvent les figures imposées du style : "à tiens, ça ressemble pas mal à Unsane, un peu à Today is the day également", c'est quelque chose que vous assumez ou qui vous gonfle carrément ?
Y : On est influencé par tous ces groupes, c'est normal que ça se ressente dans notre musique. On assume même si on préférerait plutôt qu'on nous dise que c'est du Baxters.
K : Et puis mine de rien, dans la veine noise, on fait vite le tour des références. Ce n'est pas une scène où les groupes se comptent par dizaines, du coup les mêmes noms reviennent souvent.
S : Ben moi à part Sleeppers, je n'écoute les groupes auxquels on nous réfère que depuis peu, (et du coup, je suis devenu bien fan quand même). Je crois qu'on a dans le groupe un mélange d'influences assez différentes, et on assume carrément ce que ça donne, surtout si ça évoque des grands noms comme ça.

Baxters - Promo pix 2 Vos projets immédiats maintenant que l'album est sorti ?
Y : Tourner un maximum partout et vendre l'album.
S : Adopter un Panda.

Dernière grosse claque musicale ?
Y : Je dirais Russian Circles, je les ais vus a la Machine à Coudre avec These Arms are Snakes et c'était super puissant.
K : C'était à Main d'œuvre Yuk, mais effectivement c'était très bien. On a aussi fait jouer Doppler hier soir avec notre collectif PP&M, énorme race technique, thématique, artistique, et en plus les lascars sont sympa. Niveau album, le nouveau Young Widows est parfait, par contre je suis assez déçu par Circus, le dernier album de Britney.
S : Pas mieux ... mais faut pas désespérer, le prochain devrait cartonner ... même si le clip de "Womanizer" remonte bien le niveau.

La hype est actuellement de passer par des modes de commercialisation alternatifs de la musique, notamment à l'image de ce qu'à fait Radiohead ou dans une moindre mesure Saul Williams aux USA ou des groupes comme LND et Sherkan en France via le netlabel Musik4one, qu'est-ce que ça vous inspire vous qui êtes dans le milieu de la musique indépendante depuis un petit bout de temps maintenant et qui avez décidé de sortir l'album sur support physique plutôt soigné (digipack tout ça) ?
K : Moi je reste fan de l'objet, même si je chope du son en ligne très souvent. Un beau CD, digipack, voire vinyl, permet de rentrer un peu plus dans le trip du groupe. Et puis le boulot que font certains graphistes/artistes pour des pochettes est tous simplement super, sauf quand ils peignent des loups avec les pieds, là faut vraiment que le groupe soit bon.
S : Un album, c'est un tout, à voir, à écouter et à toucher. Tu vois ton album, même quand tu ne l'écoutes pas. Par exemple, 10.000 Days de Tool est magnifique. Et puis dans un projet qui est un "aboutissement" comme tu disais, c'est agréable d'avoir un vrai produit qui n'a besoin de rien pour exister, (même quand t'as une panne d'électricité). Après, c'est une question de budget et avec un peu de moyens, on aurait voulu faire encore plus barré ...

Question portrait chinois (oui on n'est jamais à l'abri d'un truc con ici) : si Baxters était un animal, lequel serait-ce ? A titre d'exemple, si ça peut vous inspirer, on a déjà eu une étoile de mer mazoutée, une très grosse pieuvre, un camélé-spion (mélange de caméléon et de scorpion) et Rantanplan donc bon courage.
Y : Un crocolion ! Une tête de lion d'un coté et de l'autre une tête de crocodile et du coup pas de trou du cul !
S : Mais blanc et noir comme un Panda.
K : Rien à rajouter, tout est dit.

La question que je n'ai pas posée et à laquelle vous auriez souhaité répondre ?
Y : Lequel de vous quatre pisse le plus loin?
S : ... sachant que c'est à 9 m de haut !

Une dernière chose à ajouter ?
K : Un album offert à celle ou celui qui trouvent la signification de l'acronyme "BAVDEM".
S : ... sachant que ça n'a rien à voir avec un Panda. Quoi que ...

Merci
K : De rien