De l'espagnol, de l'anglais, du français et d'autres idiomes (du suédois ?), du rock, du post rock, du drone, des expérimentations, du court et du très long, Bank Myna n'a pas peur de mélanger tout ce qui lui plaît pour en faire quelque chose de savoureux. Quatuor devenu trio, le groupe explore d'autres horizons, plus contemplatifs, plus shamaniques, plus célestes pour nous emmener avec eux vers un ailleurs plutôt ouaté même si certaines sonorités sont parfois sourdes et massives. Quand la voix translucide de Maud délaisse les incantations ("The open door") pour trouver des mélodies plus rock ("Aurora (Vi ska sova)"), on se rapproche du mouvement heavenly voice (Dead Can Dance, les dernières années de The Gathering...), et on se fait hameçonner. Une fois capturé, difficile de se défaire des ambiances et de ne pas faillir face aux assauts quasi industriels de "The sleep of reason", comme si le son de la voix nous guidait et que nous ne faisions plus attention où nous marchions. Volaverunt devient alors une véritable expérience sonique et dans ce cas, pour savoir ce que ça nous fait, rien de tel qu'écouter son cœur ("Des mains, des yeux").
Publié dans le Mag #50