Rock Rock > Band of Skulls

Band of Skulls / Chronique LP > Love is all you love

Band of Skulls - Love is all you love Je crois qu'on les a perdus... Suite au départ de Matt Hayward, ils ont décidé de continuer sans batteur, Julian Dorio (Eagles of Death Metal) n'ayant dépanné que pour quelques concerts. Ils ont fait confiance aux machines et à la science du rythme du producteur spécialiste du mix et du remix Richard X. Si on pouvait espérer que le groupe conserve sa fraîcheur et sa spontanéité, le résultat est décevant, ce nouvel album est sur-produit, boursouflé d'arrangements et dénué de vitalité. On y trouve bien quelques mélodies accrocheuses ("Carnivorous", "Love is all you love") mais l'esprit de Band of Skulls n'y est pas. Les boîtes à rythme n'en donnent pas vraiment, on n'y croit pas, l'espère d'électro-rock que le duo nous sert ne leur ressemble pas, eux qui respiraient le rock se sont transformés en faire-valoir de bidouillages et assemblages mécaniques. Si tu es batteur, tu peux désormais démontrer l'importance du jeu d'un humain avec ce Love is all you yove qui sonne bien creux à côté des précédents opus du groupe. Mais bon, si ça se trouve, les radios vont raffoler de ces sons bien propres et entériner ce triste choix de Band of Skulls.

Publié dans le Mag #38

Band of Skulls / Chronique LP > By default

band of skulls - by default Dans un tas de séries, sur la BO d'un Twilight, en première partie de Queens of the Stone Age, en home sur Youtube (le trio soigne ses clips qu'ils soient accrocheur comme "Hoochie coochie" ou juste superbe comme "Sweet sour"), les Band of Skulls sont partout et semblent ne jamais s'arrêter, By default étant, déjà, leur quatrième album depuis 2009. La production impeccable, signée Gil Norton (Pixies, Foo Fighters, K'S Choice, Funeral for a Friend...), met en valeur des chants clairs et punchy, des guitares propres même quand elles enchaînent les riffs, des rythmiques entraînantes, Band of Skulls s'éloigne ainsi de ses titres les plus granuleux qui donnaient à sa musique des airs de Radiohead des débuts. Encore un peu garage, presque plus du tout stoner (oui, il y a un peu de gras sur "This is my fix"), les Band of Skulls jouent franc jeu dans le registre de la pop rock mais leurs origines permettent de limiter les relents de "brit pop" et de rester "virils" même quand Emma (leur bassiste) prend le chant ("So good"). Moins explosif et percutant qu'à leurs remarqués débuts (Baby darling doll face honey), le trio de Southampton est toujours là et occupe le terrain avec fougue et une classe toute british.

Band of Skulls / Chronique LP > Baby darling doll face honey

Band of Skulls - Baby darling doll face honey Annoncé à grand renfort de chroniques dithyrambiques et de buzz internet préfabriqué, Band of Skulls, c'est donc la nouvelle hype anglo-saxonne destinée à déferler sur nos enceintes. Et oui, encore une. Sauf que cette fois, le buzz n'a en fait rien de préfabriqué et qu'il résulte plutôt de la combustion spontanée de milliers de disques durs lors de la mise en ligne d'un single sur iTunes, il y a quelques mois de cela, et abondamment téléchargé depuis. L'objet du délit a pour nom "I know what I am" et se révèle être effectivement une bombe. Riff percutant, rythmique bondissante et saccadée, mélodie littéralement addictive, ce single est un tube absolu, fédérateur, léger, d'une incroyable efficacité. Jouissif. Normal donc que l'album soit du coup attendu au tournant.
Ce n'est donc pas sans une certaine excitation mêlée d'appréhension que l'on enfourne le disque dans le lecteur pour la toute première fois. Car dire que l'on attend Band of Skulls de pied ferme relève du doux euphémisme. "Light of the morning" puis "Death by diamonds and pearls" ouvrent les festivités et les Anglais nous rassurent de suite. Quoiqu'il advienne maintenant, l'entrée en matière aura au moins été réussie. Un groove atomique, un mélange virevoltant de rock vintage "hendrixien" aux effluves grungy et de pop incandescente façon White Stripes vs The Kills (= The Dead Weather), rien à redire, c'est la grosse claque. On passe donc sur l'évident "I know what I am", déjà évoqué précédemment et on enchaîne. Une baisse du volume pour une musique plus intimiste avec "Fires" (quelle intro !) et "Honest", le power-trio de Southampton démontre qu'il a plus d'une corde à sa gratte et qu'il sait donc faire autre chose que simplement envoyer du riff inflammable dans les tuyaux.
Mais très honnêtement, ce que l'on attend plus que tout, c'est que les Band of Skulls incendient les amplis et qu'ils balancent tout ce qu'ils ont dans les chaussettes pour nous faire décoller du siège. Comme s'ils nous avaient entendu, les jeunes anglais remontent le volume (du coup nous aussi..., effet garanti) et enchaînent coup sur coup avec "Patterns", "Bombs" et surtout "Blood", à la sensualité terriblement caliente et au psychédélisme vibrant complètement assumé... Sixties, vintage oui, mais divin, leur rock a de quoi rendre fou tout bon amateur de musique sérieusement amplifiée. Et au milieu de tout cela, toujours ces morceaux plus doux et apaisés, que le groupe place intelligemment pour calmer nos ardeurs avant de refaire brusquement remonter la tension de trois ou quatre crans (magnifique "Dull gold heart" au passage). Malgré quelques coups de moins bien ("Cold fame" franchement molasson), ce Baby darling doll face honey est clairement de ces albums énergisants qui nous donnent envie de laisser tomber une petite vie rangée pour embrasser un quotidien plus rock'n'roll épris de liberté. Grosse claque...