Bad Situation Bizarrement, j'ai toujours trouvé les "écorchés" de Vésale ou de Vinci assez "beaux". Même si ce sont des travaux scientifiques pour de meilleures connaissances sur l'anatomie, il y a quelque chose de magnétique à voir ce qu'on a sous la peau. L'écorché présenté par Bad Situation n'inspire pas tout à fait les mêmes sentiments, on est plutôt dans le frisson qui parcourt l'échine en s'imaginant à la place du gonze. Un mec pour lequel on n'a pas non plus une compassion de dingue, ces longues dents pointues inspirant peu confiance. Sa situation est juste peu enviable, c'est bien, ça colle avec le nom du groupe qui a besoin de marquer les esprits avec un premier album qui suit des concerts déjà remarqués.

Il faut dire qu'une partie du duo Aziz/Lucas s'est déjà fait un nom puisque le chanteur-guitariste est un youtubeur bien installé (Dealer 2 Metal) et qu'il a emmené son vieux pote batteur dans ce qui n'était qu'une excuse pour passer du bon temps ensemble et est devenu un groupe à part entière avec un premier EP, des premiers concerts et donc désormais cet opus qui porte leur nom : Bad situation. Avec un frappeur plus porté sur le rock alternatif, voire le punk, et un guitariste amateur de metal, le mélange des deux est une bulle d'énergie qui puise de bonnes idées partout pour te faire chantonner et te remuer les fesses. Assez influencés par les grosses machines US, le duo a soigné sa production et met en avant des mélodies accrocheuses, c'est parfois casse-gueule (le larmoyant "Drown" que Nickelback aurait pu commettre) mais dans l'ensemble, on garde en tête l'efficacité plutôt que la facilité. Et on se dit que si Royal Blood ou les Foo Fighters viennent repérer les mainstages du Hellfest le dimanche matin, on pourrait les surprendre à se faire scotcher par "On my own", "Stuck" ou "Won't back down" !