Bad Religion - The empire strikes first En vingt ans de carrière, il est rare qu'un groupe ne rencontre pas quelques coups de mous et c'est ce qui est arrivé à Bad Religion avec une période post-No substance mi-figue mi-raisin. Sauf que le groupe s'est sacrément bien repris avec The Process of belief qui marqua le retour dans la maison Bad Religion de Brett Gurewitz, l'un des musiciens fondateurs. Deux après, les Californiens débarquent avec The empire strikes first et c'est un excellent cru de punk-rock mélodique.
"Sinister rouge", le premier titre de The empire strikes first explose après une introduction qui a le mérite de faire grimper le taux d'adrénaline : batterie au taquet, rythme TGV, chœur à l'unisson, ton mordant alliées à des riffs made in Bad Religion dont l'efficacité et le sens mélodique a déjà largement été prouvé. Un début d'album exaltant comme le sont tout autant "Social suicide" et "Atheist peace" dont le coup de frein à main permet de reprendre son souffle en attendant le prochain coup d'accélérateur "All there is" : Bad Religion, c'est comme les montagnes russes, c'est toujours drôlement sympa quand ça ralentit un peu comme sur "Boot stamping on a human face forever" mais c'est quand le rythme rivalise avec la vitesse d'un bolide lancé à toute allure que ça devient terriblement grisant. Et des occasions de ce genre, les américains vous en donneront pour vos oreilles via des belles pièces de punk-rock mélodique comme "Let them eat war", le scandé "God's love" ou encore "Beyond electric dreams" et son "Here we go now !" introducteur. Ne parler que de musique avec Bad Religion serait vous donner une vision erronée et non représentative de ce qu'est le groupe : c'est aussi une conscience et une entité concernée par les travers de ce monde qui s'exprime au travers de la musique. Des titres comme "Social suicide" et "Let them eat war" sont révélateurs et transpirent leurs engagements : inutile de dire que ça rend la démarche du groupe encore plus sincère et respectable. Après deux décennies, la flamme et leur esprit revendicatif ne se sont pas éteints. Le punk caviar, le groupe laisse ça aux autres englués dans le grand cirque de la machine à vendre MTV.
Les Bad Religion sont toujours des pros quand il s'agit de nous faire passer un excellent moment de musique. The empire strikes first est ce que j'appelle "un album autoroute" : on sait d'avance ce que la galette contient et ou les musiciens vont nous emmener. Un excellent moyen pour débrancher la cage à neurones et se laisser guider par des musiciens dont le savoir-faire n'est plus à démontrer. Ce groupe jouissait d'un capital sympathie assez conséquent pour ma part et c'est sûrement pas avec cet album qu'il en subira une quelconque érosion.