audioslave_revelations.jpg Déjà un nouvel album ! Voilà ce que l'on peut appeler de l'expéditif. Quelque chose comme une quinzaine de mois à peine se sont écoulés depuis Out of exile, la seconde offrande du all-stars band né de la fusion transversale de trois ex-RATM et d'un Soundgarden, et voilà qu'Audioslave semble avoir été touché par une grâce divine pour enquiller direct après sa tournée mondiale, la douzaine de titres composant donc ce Revelations. Comme quoi quand Chris Cornell disait peu après la sortie d'Out of exile avoir déjà du matériel audio tout prêt à enregistrer, il ne se la jouait pas. Encore fallait-il que ces nouveaux morceaux soient à la hauteur des précédents efforts du groupe. Alors, suspens insoutenable, roulement de caisse claire et verdict tant attendu après dix-sept écoutes successives et sans pause (sic) : oui le résultat est à la hauteur des espérances.
La question étant de savoir où étaient justement placés les espoirs concernant ce nouvel album studio. On va faire court, les nostalgiques de l'époque Rage Against the Machine / Soundgarden en seront pour leurs frais, la bande de Chris Cornell reprend encore et toujours ce qui a fait le succès de ses deux premiers opus. Alors quid d'une révolution Audioslave ? Pour le grand bouleversement, on repassera, l'efficacité de la griffe du quartet de luxe ayant été largement démontrée, le groupe n'a pas changé sa ligne de conduite d'un iota. Et ce n'est pas plus mal. Evidemment, pous les amateurs de pop ou rock ultra indé, Revelations n'est pas forcément à conseiller, les productions Subpop ou Ipecac étant sans doute plus en phase avec leurs aspirations musicales. Pour les autres, les amateurs de gros son rock qui balance ses riffs comme un nouveau-né englouti sa biberon de 3h du mat, des titres tels que "One and the same" ou l'excellent "Sound of a gun" font du bien par où ils passent. Mélodies faciles mais qui se gravent d'elles-même dans la tête dès les premières écoutes, riffs gorgés d'éléctricité et section rythmique ultra-rodée (évidemment...), la leçon a été bien apprise et le son d'Audioslave est reconnaissable entre mille. Parfois trop du reste, tant il faut bien le reconnaître qu'un tout petit chouilla de renouvellement aurait été largement bienvenu.
Maîtrisant son sujet, le groupe assure mais se garde bien de prendre des risques. Au risque de livrer quelques titres un peu quelconques. Il nous offre ainsi un aperçu un peu paresseux de ce à quoi devrait ressembler le nouvel album solo de Chris Cornell ("Until we fall"), un single ultra-calibré et sans imagination ("Original fire"), mais également une excellente et "grooviesque" ballade caniculaire ("Broken city") et quelques titres de pur rock bétonnés au soli "made in Morello" qui envoie du bois ("Somedays", "Share of things to come"). Rien à redire à ce niveau, ça balance sévère, la paire Brad Wilk/ Tim Commerford fait son job sans ciller ("Jewel of the summertime", "Wide awake") pendant que Cornell assure le show au micro (l'excellent "Moth"). Finalement, on voudra bien être exigeant en tiquant sur l'aspect mainstream de la musique du groupe, Revelations est un bon album de rock mainstream et au beau milieu de cette démonstration de force et d'efficacité implacable, la seule chose qu'il aura manqué, c'est sans doute un petit peu de folie...