Asbest - Cyanide À chaque fois que je vois le terme anglais "Cyanide", je ne peux m'empêcher de penser à ce titre chiant à mourir de Metallica de plus de 6 minutes qu'ils ont d'ailleurs fait partager en mai dernier à leur public au Stade de France. Personnellement, je préfère de loin Cyanide, le deuxième album du trio noise/shoegaze/post-punk suisse Asbest. Parce que chez ce trio, il y a une hargne qui n'est ni feinte, ni réglée par un psy de groupe, encore moins dominée par cet esprit de remplir un compte en banque. Alors, oui, le monde n'est pas parfait, et les Suisses sont là pour nous le rappeler à travers ses messages. Proche de la communauté LGBT, Asbest prend soin d'illustrer ses anxiétés (la place du genre et de l'identité dans la société, le matérialisme, la condition humaine et les pertes des valeurs, la répression, les méfaits du capitalisme...) par une forme musicale assez inconfortable pour le quidam. Même si la voix très particulière de Robyn peut agacer - de par son côté mono-maniéré et protubérant - si l'on ne prend pas le temps de l'apprivoiser, on se réjouit d'écouter cette sauce musicale teintées de riff sludge et grunge, d'ambiances noise aguicheuses à la Jesus Lizard ou à des envolées de guitares acides qui sentent le soufre. Attention toutefois, ces vertiges insoupçonnés pourraient, à force d'écoutes prolongées, affecter votre santé mentale.