Arms and Sleepers - The organ hearts Ils sont déjà de retour discographiquement parlant les Arms and sleepers ; et ce pour le plus grand plaisir des trop rares suiveurs de ce duo pas tout à fait comme les autres. Toujours aussi prolifiques et inspirés, toujours via Expect Candy, Max & Mirza livrent, avec The organ hearts, assurément leur album le plus pop à ce jour, le plus limpide et lumineux également. Pas le moins électronique de leur discographie non plus non plus, la pop organique du duo se diluant de plus en plus dans un substrat digital aussi jouissif qu'électrisant. Un disque en 3 parties, composées de quatre pistes chacune et qui, sur la première d'entre elle, entre un "Kepesh" et un "Tusk" littéralement tubesques, prend le temps de développer des atmosphères ambient/shoegaze enivrantes ("The afternoon child"), quand bien même le côté sucré de certaines tentations un peu mainstream sur certains passages très pop/electro branchée peut parfois heurter ("I sing the body electric").
Sur la deuxième partie de l'album, Arms and Sleepers laisse parler ses penchants trip-hop, avec notamment "A smile in Sofia" ou "Antwerp", sur lequel il joue avec la géographie comme les beats les plus enjôleurs, flirtant avec l'oeuvre de Portishead ou d'Hooverphonic sans toutefois en atteindre l'intensité, avant de rendre hommage à l'immense John Barry (compositeur majeurs de l'histoire du cinéma) sur l'élégante "Reprise", précédée du non moins classe interlude "Série noire". L'exercice de l'intermède bref et fugitif que l'on retrouve, mais avec une réussite moindre, en introduction de la troisième et dernière partie de The organ hearts, qui voit le groupe la jouer old-school sans avoir le temps de créer quelque chose de réellement intéressant ("Yersterday's child"). Un petit raté qui n'entame pas pour autant le cheminement artistique du duo qui avec "Kiss tomorrow goodbye" remonte la pente quand bien même il reste encore à des années lumières de Matador, album pour lequel, il avait su littéralement se transcender. Finalement, c'est avec le jazzy et feutré "Atelier" puis avec "Airport blues", armé d'un groove transcendant, qu'Arms and Sleepers parvient à se sublimer en livrant deux magnifiques pépites dont il a le secret. Histoire de boucler en beauté un disque, certes, clairement en deça de son prédécesseur, mais régulièrement émouvant.