C'est sous ce pseudonyme cinématographique que Jan s'est échappé d'Enola, il enregistre son premier EP en avril 2003 et le sort à la fin de l'été, il s'appelle Le long train lent et les beaux imbéciles, il permet à son auteur de donner quelques concerts de plus et d'assouvir ses envies scribatoires...
Au printemps 2006, il nous inflige Les tortures volontaires, un nouveau régal.
En avril 2008 : jackpot ou tout au moins Casino...
Infos sur Arman Melies
> Lire la dépêche
> Lire la dépêche
> Lire la dépêche
Et ça tu connais ?
Rubrique :
Enola
textes inspirés et musique délicate (RIP)...
Liens pour Arman Melies
- armanmelies.com: site officiel (324 hits)
- armanmelies: MySpace (358 hits)
Arman Melies discographie sélective
Arman Melies dans le magazine
Numéro :
Mag #58
On a charbonné pour te livrer, relativement rapidement, un gros numéro avant de terminer l'année. Au menu : Empire State Bastard qui a profité de son concert parisien pour répondre à nos nombreuses questions, tu pourras lire également le live-report de leur show et une chronique de leur album. Côté interviews, il y en a d'autres comme celles de Benefits, Exsonvaldes, Princesses Leya, Bottlekids, 7 Weeks, Unspkble, Dusk of Delusion et Bad Situation ! Et on ajoute Blood Command qui inaugure une nouvelle rubrique qui fait honneur à la Norvège ainsi que l'équipe de Ca dégouline dans le cornet !.
Liens Internet
- Lords of Rock : webzine pop rock suisse
- Desert-rock.com : webzine stoner
- reuno.net : webzine culturel
Rock > Arman Melies
Biographie > qui est Arman Melies ?
Interview : Arman Melies, Arman Melies se livre (fév. 2016)
Arman Melies / Chronique LP > Obake
Difficile d'aborder la chronique de cette nouvelle sortie d'Arman Melies car je connais depuis longtemps le travail de Jan et que, quoi qu'il fasse, je me retrouve assez vite plongé dans ses chansons, ses ambiances, ses textes. Essayer de sortir de son univers et prendre du recul pour en parler à un profane est déjà complexe mais quand le musicien sort un double album aux images et collaborations assez fortes, c'est encore plus difficile.
Avant de le chroniquer, il faut écouter Obake, commencer par le début et un titre d'une puissance phénoménale : "Ta peine". 10 minutes de sons, de rythmes, d'atmosphères entre nappe étrange et petits bruits étincelants et un texte qui finit par surgir derrière quelques notes de guitare pour nous transpercer le cœur. Putain, qu'est-ce que c'est beau. Ta peine, ta peine, je la ferai mienne, la compassion, le partage, les douleurs, ceux qui ne sont plus là habitent un ensemble qui porte le nom d'un esprit issu du folklore japonais, un fantôme capable de prendre plusieurs formes... Comme Arman Melies qui sait se métamorphoser selon les nécessités, soit qu'il faille jouer de la guitare, chanter ou habiller un rythme de sonorités diverses. Lui est bien ancré dans le monde réel et s'amuse à entrechoquer des textes d'une grande poésie sur "Mange tes morts", pour faire danser les présents comme les absents. Un "Obake" ne parle pas, il se déplace légèrement dans l'air et observe ceux qui défilent auprès d'Arman. Ils sont nombreux à lui rendre visite, ils apportent tous un petit quelque chose en plus aux compositions, comme le saxophone d'Adrien Soleiman sur l'éponyme, Adrien qui repasse un peu plus tard sur "Vanisher" pour doubler les voix et ainsi créer un chant hybride. La même idée est déclinée sur "Agora" où La Féline se déguise derrière des effets pour nous mettre mal à l'aise. S'il met un peu de temps à émerger d'une brume électronique, Jonathan Morali (Syd Matters) apporte sa douceur et une lenteur qui contraste avec l'excitation des sons samplés du début de "Neon demon", appuyée par la délicatesse du timbre de Pauline Denize. La chanson capte l'attention, impose le respect et appelle à la contemplation. Arman Melies remet en avant ses textes sur "Un royaume", des mots énigmatiques, des phrases presque répétées qui sonnent comme des recommandations pour ne pas se perdre. Sur un beau coussin d'électroniques, la suédoise Fredrika Stahl dépose un chant pop-folk ensorceleur avant que le spectre de l'obake ne refasse surface pour lier le disque noir au blanc. Celui-là aussi se place au premier rang pour voir d'autres amis déposer leurs empreintes, des traces plus visibles car pas aisément compatibles avec l'univers d'Arman Melies mais le slam d'Abd Al Malik ou les claviers de Mondkopf viennent se fondre dans la masse et former une nouvelle chimère. Pour se remettre de nos émotions, "La chancelle" semble être le cœur de la deuxième partie (qui prend son nom), un titre plus "classique", un "single" évident tant il ressemble à l'image qu'on a de lui. C'est avec un autre morceau très instrumental que l'histoire se referme et que les esprits nous libèrent.
Œuvre singulière et double, Obake redéfinit Arman Melies, un atome qui sait attirer d'autres électrons pour se donner du volume et davantage encore de consistance même si, seul, il est déjà rayonnant.
Publié dans le Mag #60
Arman Melies / Chronique LP > Vertigone
Arman Méliès est vraiment un artiste insaisissable. Alors qu'il nous était revenu avec un album marqué par l'électronique, il enchaîne avec un opus où il semble se cacher derrière sa guitare et ses tatouages dans un cadre très "rock retro". Impressions vérifiées après de multiples écoutes, quand les notes se sont tues, les vapeurs qui restent sont celles de la voix si particulière de Jan et quelques douces mélodies pop, construites au synthé (le superbe "Tessa", l'éponyme "Vertigone") ou à la 6 cordes ("Constamment je brûle", "Mercure"...). Et il a beau varier les rythmes, en donner parfois beaucoup, apporter des sonorités différentes (saxophone, banjo, claviers...), tenter quelques folies, on en revient toujours à l'essentiel : une voix et des textes qui enivrent et qui font voyager sans effort.
Arman Méliès peut ainsi proposer ce qu'il veut, donner dans le binaire ("Fort Everest") ou le plaintif électronisant dépouillé ("Olympe (à la mort)"), surfer sur une musicalité moderne (les touches électroniques que ne renient pas en ce moment Aaron, "A deux pas du barrage") ou rester simple dans la construction d'une chanson rock ("Les chevaux du vent fou"), peu importe les inspirations, les influences, les volontés, c'est son chant qui sert de fil d'Ariane, de point de repère brillant à travers tout.
Vertigone est peut-être moins marqué que les premiers opus par un champ lexical sorti d'un autre siècle, les mots sont davantage usités par tous, on trouve quand même quelques pépites poétiques, et si certaines exigent une petite recherche ("caresses éolites"), la plupart s'impose purement et simplement : "Une langue sans âge et indomptée / Dans nos corps, nous dira où creuser" ou "Et nos âmes mêlées / Pour une heure / Incendiées.". Arman Méliès reste un formidable auteur, capable de jouer avec les mots avant même de les faire sonner, se rencontrer, les mettre en harmonie avec guitare ou piano, leur donner des formes, une vitesse, un impact, les transformer en nuage sonore qui vient nous percuter ou dorloter les oreilles. Le bonhomme n'est pas du genre à faire des faux-pas, cette nouvelle pièce ajoutée à sa discographie continue de prouver son génie.
Arman Melies / Chronique LP > AM IV
Arman Méliès reprend du service au rayon paroles et musique uniquement pour lui ! Car depuis cinq ans, Jan a écrit pour d'autres (Bashung ou Thiéfaine), composé des musiques sans textes (Gran Volcano) et été invité par des amis (Landscape, Radiosofa). En clair, il n'a pas toujours pensé qu'à son bébé... mais revient pourtant dans nos oreilles via le label At(h)ome et une pochette bien plus sobre que les précédentes (toute noire avec son nouveau logo) pour un album sans titre, ou presque (AM IV).
Alors, évolution ou révolution ? Pas évident à dire car si une partie du disque apporte une petite révolution en mettant l'électronique au premier plan, l'autre partie reste fidèle aux productions antérieures d'Arman Méliès. Le personnage reste l'amant des mots ("Des vitrines"), les assemblant pour former des chansons poétiques, peut-être un peu moins marquées par la nostalgie que par le passé mais toujours plus portées sur des ambiances dépressives qu'enjouées. Et ce ne sont pas les quelques beats électro qui vont élargir les sourires. Certes ils donnent du peps par endroit mais leur froideur calme les ardeurs (le labyrinthique "Silvaplana : Röcken - Schwarzwasser - Der Antichrist") et annihile toute esquisse chaleureuse. Pour celles et ceux qui découvriraient Arman Méliès avec cet album, le très intéressant clip/single "Mon plus bel incendie" est l'un des morceaux les plus dynamiques (avec "Des vitrines" ou "Dans la cendrée"), semblat même enjoué si on le compare aux autres ("Pompéi", "Arlésienne")... Jan a toujours un faible pour les sonorités exhumées du passé ("Rose poussière"), les instrumentations ("Fern insel", une nouvelle version sans speech de "Mes chers amis" ou les ultimes minutes "cachées") et se sert de ce savoir-faire pour, la plupart du temps, placer sa voix sur orbite, son timbre collant parfaitement à cette pop plus synthétique qu'acoustique.
AM IV replace son auteur sur l'échiquier de la scène française, lui fait quitter son relatif isolement, le rapprochant de sons plus accessibles à la majorité, il s'éloigne un peu de son univers éloigné temporellement et spatialement de tout le reste pour revenir vers le monde. Alors forcément, ça casse un peu le rêve et les voyages sont moins oniriques que par le passé mais l'ensemble bénéficie d'une telle qualité d'écriture que l'on en oublie la mise en retrait de la guitare et des jolies créations visuelles.
Arman Melies / Chronique LP > Casino
Se lovant dans l'intemporel, Arman Melies n'est pas un homme de révolution mais sans pour autant rester figé sur ses précédents succès, il fait évoluer son univers par petites touches. Un peu plus d'orchestrations, un peu plus d'effets sur le chant, un son d'ensemble plus souple et arrondi, ce Casino n'a pas vocation à nous heurter, bien au contraire. Matelassé de partout, on s'y sent comme dans un cocon, dorloté et choyé comme un bambin malade. Mais ce surplus de bien-être nuit un peu à l'accroche, celui qui ne connaît pas (encore) Arman Melies pourrait avoir du mal à pénétrer dans sa bulle, l'oreille étant moins percutée par les notes de guitare ou la sonorités des mots. On retrouve cette volonté de douceur dans le visuel qui tout en gardant la même ligne graphique que le précédent, est un peu moins mystérieux, certes on garde l'idée de collage et d'associations rétro mais tout semble plus clair, plus chaud et pastélisé. Arman Melies veut séduire davantage sans occulter son travail passé, c'est un tour de force ambitieux et risqué mais qui est réussi car le charme opère toujours. Sûr de son fait, il ose même transfigurer "Lovely lovers" (d'Eli Medeiros et Jacno) en "Amoureux solitaires". Méconnaissable, le morceau n'en est que plus savoureux. Davantage que par le passé, Arman Melies joue sur la rythmique quand il chante : ses mélodies sont fractionnées ("Casino", "Belem", "Papier carbone") et font -lentement- ressortir certains mots (Quelle faille, La rupture, L'empire perdu, Intranquilles... sur "Belem" par exemple), cette autre façon de jouer avec les vocables s'ajoute aux précédentes qu'il n'a pas oubliées (Je me terre et je me tairais). Enfin, avec "Diva", il conserve aussi sa "tradition" de terminer l'album par une longue plage instrumentale, le chant n'apparaît qu'au début du titre, laissant le champ libre aux claviers pour le terminer en beauté.
Arman Melies / Chronique LP > Les tortures volontaires
Arman Melies est le seul à jouer dans sa catégorie alors chaque nouvel album est un petit bonheur, en quelques secondes, on se retrouve plongé dans son univers qui semble inoxydable et figé dans le temps. La musique d'Arman Melies évolue-t-elle ? Certainement, mais uniquement par petites touches : un instrument par ci, un arrangement par là, hop un peu plus de rythme, une ambiance plus marquée de ce côté là, des lignes de chant plus aventureuses (et ô combien délicieuses) de ce côté ci, Jan va plus loin et avec plus d'assurance, en témoigne le "Géopolitique des brumes" qui referme l'opus, un long titre instrumental, incroyablement riche et à la mélodie pourtant simple et évidente... C'est là aussi, encore et toujours l'atout majeur d'Arman Melies : savoir faire beau et classieux avec du simple en ajoutant de nombreuses couches sans pour autant dénaturer et entacher les mélodies. Musicalement irréprochable, l'ex-leader d'Enola est aussi attachant par son ton et ses textes, son style particulier et facilement identifiable, à ce propos, les artworks sont particulièrement bien choisis. Certains textes sont assez étranges, les mots se mélangent pour leur beauté plus que pour leur sens et on les écoute avec l'apparition d'images mentales fortes et poétiques : les mandibules des caïmans n'ont plus ce sel étincelant du temps béni des colonies ("Les alizés"), le rythme donné aux mots installe une brume dans nos esprits, on ne sait plus trop où on est ni que penser du fond... Jan joue également avec les mots, les associations étant assez intéressantes, notons entre autres Au pied des fadaises qui répond au haut des falaises ("Fuir (la belle échappée)" qui fait écho à "L'échappée belle" de Néons blancs et asphaltines) ou Sur nos joues à la chaire rosie d'anciens feux iront même abdiquer ("Sur nos fronts").
Les tortures volontaires sont une véritable offrande au dieu de la pop-folk mélancolico-nostalgique mais jamais un supplice n'aura été aussi agréable...
Arman Melies / Chronique LP > Néons blancs et asphaltines
Arman Melies était un créateur, Arman Melies aussi... La preuve avec le nombre de nouveaux titres qu'il nous offre cet automne, après le 8 titres Le magasin pittoresque paru chez Hinah, voici Néons blancs et asphaltines un album de 12 plages très poétiques et doucement mises en musique par les soins du leader d'Enola. Et dans le monde intemporel d'Arman Melies, tout est beau... et surtout la nostalgie. Alors que les mots jouent avec nos tympans (Néons blancs et asphaltines ont dévoré les collines, ...), les idées sont sombres mais les images sont douces... La nostalgie se mêle à la dépression mais tout se fait dans le calme et quelque part la sérénité, Arman Melies est conscient qu'il vit à cheval entre un monde onirique et une réalité attristante. Nostalgique de ce monde et de ses sentiments du passé, il nous promène avec calme dans ses pensées au gré de rythmes lents et d'accords parfaits. Les arrangements sont millimétrés, le soin qui y est apporté apporte de la légèreté, même quand les couches d'instruments sont plus nombreuses ("Le phare", "San Andreas"). Si c'est par les textes et les sonorités que l'on est touché, Néons blancs et asphaltines laisse aussi de la place à 4 titres instrumentaux ("La logique des éoliennes (part 1)", "La logique des éoliennes (part 2)", "Hollisong" et le dernier plus caché), tous empreints d'une délicatesse assurée et d'une tonalité appaisante...
Arman Melies nous régale donc avec ce premier album qui confirme tout le bien qu'on pense de lui, une poésie musicale à savourer sans limite.
Arman Melies / Chronique EP > Le long train lent et les beaux imbéciles
Jan ou plutôt Arman Melies ne surprend personne avec ce mini-album, on connaissait son talent d'écriture avec Enola, il ne l'a pas perdu en s'adonnant à ce plaisir solitaire. Les amateurs du groupe se retrouveront dans Arman Melies, sauf ceux qui évitent les morceaux minimalistes et mélancoliques. Une batterie discrète, une guitare acoustique mise en avant, des petits craquements ("Les lucioles et la météorite"), quelques sonorités basses ou appuyantes et la voix de Jan, voilà ce que l'on trouve sur Le long train lent et les beaux imbéciles. Les textes ont donc une grande importance, ils sont très poétiques ("La peau des nuits), chantés posément, presque parlés parfois ("Un pont sur la mer", "En face") et forment un joli couple avec la guitare claire et chaleureuse qui ne nous abandonne jamais. Elle réconforte Jan, donne du rythme et du volume ("En face"), nous berce et garde sa douceur en live ("Un pont sur la mer" nous est offert en version live en septième plage). Graphiquement, les traits d'Enola se retrouvent également dans Arman Melies qui apparaît comme un approfondissement de certains sentiments, plus personnels et peut-être aussi plus touchants. De la musique de nuit, délicate, arrondie, voilà qui nous change et surtout nous fait du bien.