Arch Woodmann - Mighty Scotland Nombreux sont les musiciens ayant pris leurs envols en solo après avoir fait leurs classes en groupe. Tout comme Troy Von Balthazar ou Ben Kweller, Arch Woodmann fait partie de ce cercle même si ce Breton d'origine n'est jamais vraiment un être abandonné. C'est justement accompagné d'une dizaine d'amis qu'il a enregistré son deuxième album, Mighty Scotland, en sept mois et ce dans plusieurs lieux. Chansons mûres certes mais mâtures également. Et c'est bien là où réside l'intérêt de cet opus. Arch a très bien digéré ses influences, celles menant au post-rock, à la noise et au folk, si bien qu'il nous transporte dans un univers ambivalent, nourri de sons acoustiques et électriques. Mighty Scotland, c'est une bonne grosse demi-heure d'ambiances finement façonnées tant au niveau des instruments que de la voix. Si le titre "Waves" ouvre le bal d'une façon décousue, c'est bel et bien sur les deux suivants que sont "Five blessing" et "Duities and fruities" qu'Arch Woodmann délivre deux véritables hits d'obédience indie-pop en puissance. La suite est représentative d'une succession de morceaux à la fois mélancoliques ("From those lands", "Tiny Dangers"), sinueux ("Drive drive drive", "Tricks", "This is the why") ou totalement sombres et pesants à l'image du dernier, "Three weeks and a painted wall". Arch dénote son goût aventureux, comme savent le faire d'ailleurs certaines de ses influences (de Godspeed You! Black Emperor à Akron/Family), en réussissant à trouver le bon rapport "intérêt/prise de risque". Ne nous fions pas aux apparences, Arch Woodmann n'est pas qu'un "folkman" à la voix cristalline, c'est bien plus que ça. Si les mélodies ou certaines ballades acoustiques sont bien présentes, elles sont généralement vite suivies par des titres bien plus punchy. Il est d'ailleurs intéressant de noter que chaque chanson acoustique pourrait s'adapter en électrique et vice-versa ("Duties and fruities" ayant déjà été jouée en acoustique). Malgré sa relative courte longueur, Mighty Scotland est une œuvre bucolique réussie et épatante mais flexueuse. Et ça, visiblement (cf. la pochette), le petit Archie en a fait les frais !