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Biographie > encore un groupe en "The", parce que certains le valent bien...

Arcade Fire - Promo Arcade Fire (certains rajoutent un "The" devant, il paraît que ca fait bien) est l'histoire d'un couple. Regine Chassagne et Win Butler se rencontrent à la célèbre université McGill à Montréal (d'où sortent également certains artistes tels que Wolf Parade ou le turntablist DJ A-Trak) au début des années 2000. Win, cherchant des membres pour former un groupe, propose à Régine de se joindre à lui. Cette dernière lâche ses diverses activités musicales, une formation de musique médiévale et une de jazz, un genre qu'elle étudie par ailleurs. Ils sont rejoints par Richard Perry, qui a enregistré leur premières chansons, le multi-instrumentiste Tim Kingsbury et William Butler, le frère de Win.
Décidés à réaliser un long format, le groupe rentre en studio en août 2003, peu de temps après le mariage des deux leaders. Seulement, il leur manque un pion et pas n'importe lequel : un batteur. Jeremy Garra, alors ingénieur du son de la formation, intégre l'effectif pour le premier album qui s'intitulera Funeral. Le titre fait référence à la série de décès de plusieurs proches du groupe pendant l'enregistrement dont la grand-mère de Régine. Sarah Neufeld, violoniste de son état, vient compléter la formation pour terminer l'opus qui sort en septembre 2004 chez Merge Records. Un buzz se forme autour de cette sortie, si bien que Funeral reçoit des critiques pleines de louanges de la part des médias électroniques essentiellement et de certaines personnalités tels que David Bowie et Bono.
Arcade Fire est une formation indie-rock assez flexible, invitant une paire de musiciens sur album comme sur scène. Ainsi, en live, le joueur de cor Pietro Amato, le violoniste Owen Pallett (Final Fantasy) ou la violoniste Marika Anthony-Show (Bell Orchestre) viennent se joindre au groupe parmi d'autres. La particularité des montréalais est le panel ahurissant d'instruments de musique qu'ils utilisent (piano, alto, violoncelle, accordéon, harpe, xylophone.). Un véritable gang-bang musical où certains s'échangent les instruments selon les chansons. La formation assure d'ailleurs sa popularité sur scène où les concerts sont très vite sold-out. En 2005, le premier EP est réedité par Rough Trade.

En 2006, après avoir acheté l'ancienne église presbytérienne de Farnham, une petite ville du Québec, le groupe y installe son studio et le nomme The Church. C'est dans cette demeure qu'ils composent Neon Bible qui sort le 5 mars 2007. Un extrait avait déjà mis été en écoute quelques mois avant et Arcade Fire n'a pas échappé au réseau P2P. C'est le carton total, leur deuxième album atteint des sommets de vente incroyables (N°1 au Canada et en Irlande, N°2 en Grande-Bretagne et Etats-Unis, N°9 en France). Les canadiens reprennent pour l'occasion l'une de leur chansons sortie sur leur premier EP, No cars go. Le groupe est connu pour ses prestations "surprises", des concerts improvisés à droite, à gauche (en 2005, à la sortie de la station Union Square à New-York à 2h00 du mat' ou dans l'ascenseur de l'Olympia avant d'entrer sur scène en 2007).

En 2009, alors que les fans sont en pleine attente d'un troisième album, Arcade Fire sort un DVD nommé Miroir noir (avec un "r" en moins, ce titre fait référence à la première chanson de Neon Bible) revenant en images sur l'enregistrement du deuxième album et de la tournée qui a suivie.

Le troisième albums des canadiens, The suburbs, parait au début du mois d'août 2010. Pour fêter la sortie de ce disque, Arcade Fire se produit au Madison Square Garden de New-York et fournit une prestation retransmise en direct sur Youtube.

Arcade Fire / Chronique LP > The suburbs

The Arcade Fire - The Suburbs Devenu très rapidement une icône (pop) rock à travers le monde, adulés par les médias musicaux en tout genre, Arcade Fire transformait en or tout ce qu'il touchait. La splendeur d'un Funeral, devenu un classique, confirmé trois ans plus tard par la sortie de Neon Bible rendait les canadiens naturellement intouchables. Un statut et une emphase dérangeant pour un certain nombre de détracteurs qui attendaient impatiemment l'album couperet qui les feraient sombrer définitivement aux oubliettes. Il fallait bien qu'Arcade Fire prenne le risque un jour de faire évoluer son style et de se renouveler, le cap important du troisième album devait sonner comme le début d'une nouvelle époque. Chose faite avec The suburbs.
Les banlieues nord-américaines - à chaque disque, son thème - lieux excentrés où l'ennui fait son nid mais où la vie, à travers un décor de voitures garées près de bungalows alignés les uns à côtés des autres, livre son lot d'histoires. Ces dernières, le couple Chassagne-Butler les ont bien connues puisque l'une à grandit en banlieue Rive-Sud de Montréal et l'autre à The Woodlands près de Houston, Texas. Ainsi, dès que résonnent les premiers notes de The suburbs, Win annonce la couleur : "In the suburbs, I learned to drive and you told me we'd never survive". Ambiance.
La question est "Va t-on pouvoir survivre avec ces 16 pistes ?". Une première pour ceux qui nous avaient habitués à une dizaine de titres intenses, pas plus. Changement de format pour The suburbs, opus qui marque d'entrée par son style plus brut, orphelin des artifices qui ont fait le succès de la formation : exit (ou presque) les réverbérations outrancières, l'utilisation abusive de violons et l'esprit d'orchestre. Arcade Fire n'a pas réduit son effectif mais devient quasiment, avec ce troisième album, un groupe de pop-rock lambda. Excepté quelques titres dans la veine des deux premiers ("Empty room") et une touche tout à fait identifiable ("Ready to start" nous rappelle "Keep the car running"), les canadiens aseptisent (peut-être trop ?) leur compositions. Une surprise pas forcément totalement décevante car The suburbs nous réserve de solides chansons tels que la mélodieuse "Modern man", "Month of May" et son rock frénétique ou la frissonnante "We used to wait". Au rayon des vraies surprises, on notera "Sprawl II" ou comment Régine se prend pour Blondie et "Half light II" avec son rythme électro à la Depeche Mode mais à la sauce Arcade Fire.
Le grand défaut de ce nouvel opus réside dans sa longueur qui aurait pu être réduite assez facilement en supprimant des titres inutiles d'un ennui et d'une banalité affligeante ("Rococo", "Deep blue", "Wasted hours"). Néanmoins, même après cela, difficile de se dire comblé par The suburbs tellement les canadiens ont touché les sommets après ses deux premières perles. Allez, riez les hyènes !

Arcade Fire / Chronique DVD > Miroir noir : Neon bible archives

Arcade Fire - Miroir noir En guise d'attente de leur troisième album en cours de réalisation, Arcade Fire sort son premier DVD, Miroir noir : Neon bible archives. Ce film de plus de 70 minutes, qui a d'abord été téléchargeable sur le net, retrace les sessions d'enregistrements de Neon Bible et la tournée mondiale qui a suivie. Une aubaine qui tombe à point nommé pour tout fan qui se respecte. Nous connaissions le côté expérimental et créatif des Canadiens tourné sur le musical avec l'emprunt de divers instruments atypiques ou bien le simple fait de jouer n'importe où. Et bien, soyez en sûr, la vidéo que vous verrez (ou que vous avez déjà vue) perpétue cette notion de surprise. Ce DVD conceptuel, réalisé par Vincent Morrisset (qui a déjà collaboré avec le groupe sur le clip de "Neon Bible") et filmé par le français Vincent Moon (auteur des étonnantes images des "Concerts à Emporter" de La Blogothèque), débute par une mise sous hypnose de chaque membres du groupe allongés les uns à côté des autres. Une manière de solliciter la participation active des Canadiens en accédant à l'inconscient par la modification de la conscience. Et les souvenirs ressurgissent. Des images filmés en Super 8 (les spécialistes confirmeront ou pas), voilà ce qui frappe de prime abord. Là où avec la technologie d'aujourd'hui, on nous avait habitué à de belles images nettes avec la haute définition, Arcade Fire nous sert une vidéo remplie de grains, limite crade et une façon de filmer (caméra à la main) pas toujours très professionnelle. Venant de Vincent Moon, il n'y a rien de bien surprenant lorsque l'on connaît son travail. On en vient à se rassurer par la suite lorsque cette qualité devient meilleure par intermittence. Ce film passe vite, très vite. Est-ce dû au rythme de passage des séquences à la manière de flashes plus ou moins longs ? Très probablement. Miroir noir : Neon bible archives c'est une suite et une accumulation de vidéos de différentes natures (lives, studio, backstage, ambiances avec messages téléphoniques, fausses publicités) tantôt dérangeantes, tantôt émouvantes et qui laisse une place indéniable à l'artistique. Si le concept de ce film peut porter à débat, il ne nous laissera pas indifférent. Et ce n'est probablement pas de cette manière là que les non-initiés apprécieront le groupe. Pour les autres, des instants déjà vus sur la toile sont présents sur ce DVD avec le show à l'Olympia et cette fameuse entrée des canadiens dans la fosse jouant "Wake up" en totale communion avec son public ainsi que la scène du monte-charge où la troupe joue "Neon bible". Le montage d'images live-studio de "My body is a cage" se trouve au rang des séquences à retenir de ce film ainsi que la scène où Win et Régine chantent "Windowsill" dans un ascenseur en verre. A noter également la présence du titre inédit "Cold wind" écrit pour la série américaine Six Feet Under. Miroir noir : Neon bible archives se termine par le réveil des membres d'Arcade Fire après une sorte d'introspection partagée. Reste ce petit regret que cette auto-analyse ne soit si courte ou que quelques clips ne soient ajoutés à l'objet.

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Arcade Fire / Chronique LP > Neon bible

Arcade Fire - Neon Bible Après le succès considérable de Funeral et de la tournée qui a suivi, les membres d'Arcade Fire ont décidé d'acquérir et rénover l'église de Farnham pour en faire leur studio permanent. C'est en grande partie dans cette demeure que Neon Bible, deuxième album des canadiens, a été enregistré (à noter que le groupe a notamment shooté également à New-York à côté de l'Hudson River et Budapest avec un orchestre) pendant l'année 2006. Et cela se ressent tellement le son de cet album a pris une ampleur incroyable par rapport à Funeral. La démonstration est faite avec "Intervention", avec son orgue d'église en guise d'introduction, dont la première version a circulé sur Internet en 2005. Arcade Fire, au fond, n'a pas beaucoup changé, juste évolué. Et quel évolution ! Des arrangements, des orchestrations et des chœurs (chorale ?) qui rendent l'œuvre plus aérienne donc moins brute que Funeral. Onze morceaux dont certains sont grandement inspirés par la musique country-rock américaine des années 80 ("Keep the car running", "(Antichrist television blues)") notamment), et auquels il pourrait être fait un rapide parallèle avec Dire Straits ("Walk of life") ou Bruce Springsteen (une des influences du groupe avec Bob Dylan et Elvis Presley). La fameuse ligne progressive des morceaux commencée avec Funeral est toujours de mise ici avec, entre autres, la somptueuse "Black mirror" ou la berceuse violonisée "Neon bible". "Black wave / Bad vibrations" est l'occasion d'entendre la jolie voix de Régine qui se charge des chœurs la plupart du temps et laissant place au chant limite dépressif et poussif mais non moins intéressant de son mari. Les mélodies sont toujours autant efficaces si ce n'est mieux mises en valeur, à en juger avec l'excellentissime duo "Ocean of noise" et "The well and the lighthouse". L'entraînante "No cars go" avec son final orchestral, a été réenregistrée pour ce deuxième album, la première version étant sur le premier EP. Enfin, "My body is a cage" clôt le disque sous une vague d'orgue qui prend tout sur son passage un peu comme "Windowsill" termine avec ses chœurs et ses orchestrations. Au final, Neon Bible est un album déroutant non-comparable à Funeral, avec une autre couleur mais gardant quasiment les mêmes textures sonores et qui s'insère dans une suite logique, une évolution non surprenante. Reste à savoir si, après deux bons albums, Arcade Fire passera de belle façon le cap du troisième album.

Arcade Fire / Chronique LP > Funeral

Arcade Fire - Funeral Arcade Fire fait partie de ces formations qui débarquent dans le paysage musical en grande pompe, lancées dans le grand bain des médias sans véritable background, en étant juste connues localement. Pourtant, les Montrealais ne sont pas du genre à ne pas se moucher du pied. Alors, plonge t-on dans le buzz médiatique d'un groupe sur-estimé, comme c'est souvent le cas, ou cela sont-ils le résultat d'une reconnaissance objective d'une certaine qualité musicale ? Là encore, tout est question de goûts et de couleurs. Ce qu'on ne peut reprocher à Arcade Fire, c'est de proposer un schéma différent de ce que les labels nous proposent en matière de rock alternatif ou d'indie rock. Jugez plutôt : en plus du fameux trio instrumental, guitare-basse-batterie, ce n'est pas moins d'une quinzaine (si ce n'est plus) d'éléments sonores que composent le panel musical d'Arcade Fire. Pour un groupe de "rock", jouer, entre autres, de la harpe, du violon, du violoncelle, du xylophone, de la double-basse, de l'accordéon, de la percussion ou de la flûte sur un même album n'est pas anodin. Pour ses débuts discographiques, Arcade Fire n'a pas fait dans le jovial. Les circonstances étant (une suite de décès de personnes proches du groupe), le titre du premier effort s'appelle Funeral. Inutile de tomber dans la logique du titre puisque cet album regorge autant de chansons mélancoliques qu'optimistes avec un certain esprit de fanfare qui fait tout le charme de ces canadiens. C'est, en effet, une double-face que nous livre ce premier album. D'une part, une base rock accompagnée de textures sonores diverses (cordes, cuivres, vent, percussions) et d'autre part un son brut de décoffrage (à l'image du groupe et de ses concerts surprises) couplé de mélodies à la fois suaves et riches. Entre structures progressives diverses ("Neighborhood #1 (Tunnels)", "Neighborhood #3 (Power out)", "Rebellion (Lies)", douces ballades à souhaits ("Neighborhood #4 (7 Kettles)", "Crown of love", "Une année sans lumière", "In the backseat) et hymnes fédérateurs ("Wake up", "Neighborhood #2 (Laika)"), Funeral (dont les enregistrements préliminaires ont été faits au Hotel2Tango, le studio appartenant notamment à des membres d'A Silver Mt Zion et GY!BE) dessine les contours d'un style et d'un son propre à Arcade Fire. Par son excentricité et son originalité, le premier opus des américano-québécois ne laissera sans doute pas indifférents les mélomanes ou tout du moins les aficionados de rock "léger".