La fin de l'économie marque cette année le grand retour d'Aquaserge sur nos radars, 7 ans après un album studio remarqué, Laisse ça être, suivi par un live, puis un autre rendant hommage à la musique classique, à travers les œuvres de Scelsi, Ligeti, Varèse et Feldman. Sans compter leur collaboration avec Jeanne Added sur leur spectacle Perdu dans un étui de guitare et autre album solo (celui de Julien Gasc en tête, qui n'est plus dans le groupe actuellement). Bref, les musiciens d'Aquaserge sont en constant mouvement, et leur musique ne l'est pas moins. Même si l'on constate toujours l'appétence des Toulousains pour leur mélange exquis de rock, d'electro, de kraut, de jazz, de classique, de pop, de musique expérimentale et leur liberté de ton à la fois drôle (comme ces miaulements sur "Copychat") et plus sérieuse ("La police tue", "Miso", "Incendies"...), ils arrivent toujours à nous surprendre. La fin de l'économie est une œuvre qui rend à la fois hommage à la littérature (le mouvement expérimental Oulipo) et tout un pan de la musique contemporaine qui va d'Ennio Morricone à Stereolab en passant par Brigitte Fontaine, les travaux de Robert Fripp ou bien Aksak Maboul. En somme, un gloubi-boulga d'harmonies et de rythmes souvent loufoques qui laisse les portes de notre imaginaire grandes ouvertes.
Publié dans le Mag #63