Le projet April est né courant avril 2006. Réunissant d'ex-membres du groupe bordelais Silence is Crime (Jibé et Flora), sa musique ne revendique l'appartenance à aucun style musical particulier et préfère jouer la carte du mélange des genres, se situant quelque part entre Björk, Massive Attack, The Gathering, A Perfect Circle, Team Sleep et les Smashing Pumpkins, avec un petit soupçon de NIN. Un cocktail que le groupe met en pratique douze mois durant et plusieurs périodes d'enregistrement afin de donner naissance à Locked from the inside, sorti chez Hesat Recordings le 29 janvier 2008. Avril 2008, le groupe commence à faire ses premières armes en live.
Infos sur April
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Et ça tu connais ?
Rubrique :
MP
Du trip hop toolien... et français !...
Rubrique :
Flying Dead Man
Ambient trip-rock électrique, mélancolique et envoûtant en mode "french touch"...
Liens pour April
- lockedfromtheinside: MySpace (229 hits)
- hesat.fr: site du label (259 hits)
April discographie sélective
Liens Internet
- MusikMania : tabs, paroles, traductions...
- Desert-rock.com : webzine stoner
- Rezomusique : un annuaire consacré à la musique
Rock > April
Biographie > At the first days of April...
April / Chronique LP > Sunderlands
3e album pour le duo frenchy qui, après Locked from the inside puis Ten stones, livre un nouvel opus en forme de constellation de pépites pop/trip-hop/rock/électroniques du plus bel éclat. Ou pas loin. "Breaking bones" ouvre ce Sunderlands et rapidement, on comprend que s'il a su évoluer, le groupe laisse toujours exprimer ce talent fou déjà remarqué à plusieurs reprises lors de ses précédentes productions. Pourtant il était délicat de passer après Ten stones, qui, avec quelques merveilles comme "Leave it all behind" ou "Humana", avait déjà mis la barre à des hauteurs insoupçonnées malgré le trop peu d'écho reçu par le duo bordelais de la part du public. Difficile d'être prophète en son pays, surtout en matière de musique indie/pop/rock (rayez la mention inutile) ; et dans l'hexagone qui plus est.
Quitte à laisser du monde en chemin, April use de la langue de Voltaire comme de celle de Shakespeare pour un "Tess' reveries" qui nous fait rapidement succomber à ses charmes, entre pop feutrée et electronica satinée. Ou alors, nous laisse nous immiscer dans son univers, onirique et sensible avec le sublime "The world I made". Mélodie à fleur de peau, arrangements fouillés, un tube et rien d'autre, April vient de livrer un single et l'a fait avec une classe folle. Malgré quelques titres clairement en deça de ce dont ils sont capables ("One hundred years with you"), Flora & Jibé, développent des trésors de poésie electro-pop ("Sunderlands"), avant de poser un nouveau single pop indie et velouté sur la console de mixage avec le très beau "Enjoy ride". Capable de sublimer son écriture malgré quelques passages un peu trop sucrés ("All things to all men"), comme d'oser quelques partis-pris un peu casse-gueule avec "Dans ce monde ou dans l'autre", April peut aussi se laisser aller à une poussée de fièvre rock électro aussi fulgurante qu'enivrante ("Frame by frame") afin de varier un peu plus sa palette artistique.
Une musique fusionnelle pour un duo touche-à-tout qui a le bon goût de boucler la boucle de son album par une ultime immersion, très cinégénique, dans l'univers de Sunderlands avec "Alex", ce troisième enregistrement d'April est un opus à la fois éclectique et assez cohérent, fait de prises de risques, de partis-pris un peu osés mais assumés, mais également et surtout de quelques petites merveilles pop/électro/trip-hop précieuses et entêtantes... Classe.
April / Chronique LP > Ten stones
Alors là... ils ont fait fort. "Leave it all demand" débute à peine que l'on est déjà conquis. Au terme de l'écoute de ce qui n'est "que" le premier titre de Ten stones, on est comblé par le délicieux nectar musical que délivre April. Une odyssée à travers les songes, mâtinée de mélopées post-trip-rock veloutées et entêtantes, de piano satiné, de mélodies que viennent subjuguer un refrain enjôleur et quelques accords de guitare puissants. Eblouissante réussite que celle de ce morceau inaugural signé par le duo bordelais... qui poursuit sur la même voie avec "Solace". Deux titres et on est déjà envoûté par un duo qui a su trouver l'équilibre parfait dans ses arrangements en même temps qu'il est parvenu à l'harmonie idéale entre les deux voix qui viennent se poser sur ses écrits musicaux.
Quelques petites trouvailles inspirées, des beats lourds et obsédants, des bricolages électroniques fascinants ("Ribbons"), des cordes qui viennent donner du souffle à l'ensemble et voici que le groupe poursuit son cheminement artistique après un premier effort déjà prometteur (Locked from the inside). Mosaïque aux contours organiques en évolution perpétuelle ("Ten stones", "Seek but don't hide"), la musique d'April est une petite merveille de précision. Sonorités presque tribales, une voix féminine (celle de Flora) venant en contrepoint de celle de son alter-ego masculin (JiBé), quand bien-même elle a un peu de mal à masquer l'évidente similitude avec celle d'Anneke Van Giesbergen (l'ex-vocaliste de The Gathering), quelques accents plus rock et trip-hop "durs", et cette impression latente que quoiqu'il touche, April le transforme en pépite sonore ("Humana").
De motifs mélodiques faisant naître chez l'auditeur un sentiment de douce euphorie en crescendo émotionnels enveloppés d'une constellations de sons tous plus addictifs les uns que les autres, le duo ne commet aucune erreur de parcours, pas le moindre début de fausse-note et emballe l'ensemble avec une classe peu commune. Alors que les derniers morceaux défilent ("The transient sparkling", "Nothing but dust"), on se met à espérer secrètement qu'il y a une suite, encore quelques morceaux, de quoi prolonger un peu plus ce doux plaisir sensoriel que nous procure l'écoute de Ten stones. Car si le quotidien du chroniqueur lambda est régulièrement parsemé de jolies découvertes, on se dit en parvenant au terme l'écoute de cet album que c'est aussi et surtout pour vivre des émotions comme celles procurées par April que l'on trempe aussi régulièrement notre plume virtuelle pour noircir des pages internet comme celle-ci. Surtout lorsqu'elles sont en plus enveloppées dans un élégant digisleeve cartonné comme ici. Merci à eux.
April / Chronique LP > Locked from the inside
Enfermé à double tour dans l'univers musical d'April, l'auditeur découvre un groupe qui au travers de son premier album, a décidé de frapper fort... très fort. Avec "Hold on", son clavier gracile, sa mélodie scintillante portée par la magnifique voix de Flora, rapidement secondé par celle de son comparse Jibé. Arrangements électro-acoustiques, émotion à fleur de peau, le groupe livre un premier morceau qui se révèle être un coup de maître. Comme si Antimatter avait travaillé avec The Gathering et qu'April était le fruit de cette collaboration fantasmée. Après ce coup de Trafalgar artistique, Locked from the inside est sur de bons rails et le groupe oriente sa musique vers des contrées plus pop ("To Hell with" ou "Hide and seek") avec des titres immédiats et légers mais se révèle moins efficace, moins intense que quand il livre des pépites feutrées et intimistes à l'image d'un "You don't get me" à la mélancolie subtile.
Ceux qui attendaient l'entrée des guitares et une lourdeur plus rock sont servis : "Access denied" et ses fulgurances grunge/néo-metal à la Incubus noyées dans un magma sonore électronique aux tendances indus discrètement omniprésentes en impose. Et le groupe d'enfoncer le clou sur le très rock et magistral "In chains". Littéralement enchaîné à la platine, l'auditeur se prend en pleine face une volée de beats sauvages avant l'assaut des guitares. Lesquelles balancent quelques riffs acérés sur un morceau qui mélange comme personne une pop indus électro animale avec un rock abrasif et torturé qui renvoie inévitablement aux trop méconnus Kidneythieves. Changeant de registre comme de chemise, April dévoile ainsi patiemment les milles nuances d'un album qui ne se ferme jamais aucune porte pour se ménager une issue de secours, comme si la peur d'être enfermé dans un genre "étiquettable" avait conduit le groupe à proposer au sein d'un même disque, des titres au tonalités assez diverses (un "To fly" reptilien qui vient rompre complètement avec l'élégant classicisme de l'éponyme "Locked from the inside") mais paradoxalement assez homogènes. "The neighboor" puis "Sing farewell" concluent l'album sur des touches très rock, gorgées de sonorités électroniques et de contrastes parfaitement équilibrés. Entre douceur cotonneuse et puissance ravageuse, le premier album d'April est un manifeste trip-rock électro aux mélodies tendues et à l'élégance précieuse.