Après Mode

Biographie > Après Car Crash

Quand Car Crash a annoncé la fin de ses activités, ça a été dur de se dire qu'un aussi bon groupe n'allait plus rien produire... Et puis l'info est tombée, les membres du groupe montaient différents projets et notamment Claudio (basse) et Guillaume (guitare/chant). Ces deux-là avaient récupéré Francois (batteur chez Up Skirt) pour fonder Après Mode. Comme un power trio c'est bien, mais avec un violon c'est mieux, Florian aka Ritech (ex-Tri Bleiz Die) élève le groupe au carré (magique). En juin 2007, ils nous livrent un avant-goût de leur album sous la forme d'un trois titres éponyme qu'ils ont enregistré au studio Enter Arpège (Vertou) et mixé à La Chocolaterie (Paris) avec Nikko (celui de Dolly) et Eric Chauvière (Elmer Food Beat, Little Rabbits, Alan Stivell, Tri Yann...).
L'album arrive chez Nagai Music et s'intitule 1976, l'enfer avance et ça ne dure pas...

Après Mode / Chronique LP > 1976, l'enfer avance et ça ne dure pas

Après Mode : 1976, l'enfer avance et ça ne dure pas Son clinquant, basse qui attaque directement dans le dur, les guitares alourdissent le tempo, c'est par un instrumental de grande classe qu'Après Mode ouvre son album, "Générique" est tout simplement énorme, en son coeur et pour le final, la hargne rappelle des passages de Tool, on est béat face à ce cyclone de rock saturé. Après un tel début, pas évident d'enchaîner et de placer sa voix mais Guillaume s'en sort sans souci avec les premiers mots de "1976" (J'ai déjà entendu ça...), le chant n'est pas spécialement mis en avant, au contraire, il se fond dans les accords et les rythmiques histoire de faire bloc avec les instruments, il faut donc prêter pas mal d'attention si on veut s'accaparer les textes. Et quand on fait l'effort, ça vaut le coup ("Superpositions", "Ca ne dure pas") même si le groupe peut sembler parfois désinvolte, le titre de l'album 1976, l'enfer avance et ça ne dure pas étant un petit mixage du titre de 4 chansons... En ça (et en bien d'autres aspects), ils se rapprochent des Lunatic Age qui s'amusent également des titres sur August the month of misfortune, le rock français se porte donc très bien de ce côté-là, merci pour lui. Toutes les qualités entrevues sur le maxi éponyme Après mode sont présentes sur les autres morceaux (la fin de l'album reprend les trois morceaux sortis l'an dernier "Après-Mode", "Ou ailleurs" et "Car crash VIII"), je ne vais donc pas me répéter et te renvoyer à la lecture de la précédente chronique (ainsi que celles concernant Car Crash). Notre plaisir (le mien en tout cas), est triplé dans la durée mais aussi en "valeur pure" tant il est excitant de vivre les pistes offertes par Après Mode, jouant toujours sur la tension et la rupture, ils varient les voies et les aboutissements, sachant régler les vitesses, les sons, laisser de la place aux instruments (la basse, la batterie, le violon disputent souvent la vedette à la guitare) et nous parler avec des mots simples et directs.
Avec 1976, l'enfer avance et ça ne dure pas on tient là l'un des meilleurs albums de l'année de rock chanté en français plutôt que de "rock français" tant Après Mode dépasse ce cadre réducteur.

Après Mode / Chronique EP > Après mode

après mode Ceux qui ont aimé Car Crash aimeront Après Mode, c'est presque obligatoire ! D'une part parce que ça sonne quand même très proche (Guillaume n'a pas changé de voix...) et d'autre part, surtout même, parce que les compositions sont très bonnes !
Pour ce qui est de la parenté avec Car Crash, le nouveau groupe ne s'en cache pas et la paire Claudio / Guillaume continuent même leurs explorations du monde instrumental avec "Car crash VIII", énième épisode de cette succession de morceaux intitulés "Car crash" (lire par ailleurs les articles L'extatique/Automatique et ... et le silence est entendu). Dans la même veine que ses grands frères, ce titre fait la part belle aux rythmes et aux guitares : des rythmes qui maintiennent une ambiance assez lourde par leur lenteur, des guitares qui jouent avec les samples pour faire monter la pression et déchainent leurs distorsions pour saturer l'espace.
Avant cela, on a pu écouter deux titres et découvrir Après Mode par "Après-mode" qui ouvre Après mode..., le quatuor affiche clairement qu'il n'a cure des modes et des nouvelles tendances, le chant nous accroche, les textes sont bien sentis, leur rock passe très bien et pourrait même devenir à la mode... ou en tout cas, toucher un grand public, car comme d'autres (Labo par exemple), ils ont le sens de la composition efficace qui ne donne pas pour autant dans la facilité. Confirmation avec "Ou ailleurs", qui nous promène plus près du gouffre, les riffs frôlent la chute, se rattrapent, retrouvent leur équilibre et finissent par se poser calmement. Ensuite, c'est le non exceptionnel "Car crash VIII" car tous les "Car crash" sont exceptionnels...
Après Mode ne nous a encore livré que 3 titres mais on en est déjà dingue. Allez vite, l'album !