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Biographie > Apple Jelly

Apple Jelly est un groupe grenoblois formé en 1998 par Benoit, Victor, Laurent, Sylvain et Nicolas, parti sur des bases post-grunge le groupe a aujourd'hui trouvé ses marques et affiche une étonnante maturité, avec une pop-électro et perturbée, un poil cérébral, un tantinet sentimentale. Piano, boucles sonores, guitares, basse et boite à rythme (?) sont de mises. Amateur d'ambiances bizarres, à la fois euphorisante et cauchemardesques, bienvenue dans Home le petit dernier d'Apple Jelly !
En octobre 2008, le groupe est un quatuor, les deux frères Benoît (chant/guitare) et Victor (basse/chant) tournent avec Funky Williamson (claviers/guitare/trompette/chant) et Fat Kick Jo (batterie/chant) et sortent un album chez MVS Records : Nanana club.

Interview : Apple Jelly, Apple Jelly croque nos questions (juin 2020)

Apple Jelly / Chronique LP > Die, motherfucker ! Die !!!

Apple Jelly - Die, motherfucker ! Die !!! On a beau suivre la carrière musicale d'Apple Jelly depuis longtemps (2003 !), on n'est pas toujours au fait des splits/reformations/resplits/re-reformations/changements de line-up... Ce qui est sûr, c'est que le cœur du combo, c'est celui de BEnn et que la plupart des titres qui nous sont proposés en ce mois de juin 2020 traînent dans ses cartons depuis quelques années, on en trouvait d'ailleurs déjà deux sur l'EP Control sorti en 2013.

Autour de lui, on aurait pu retrouver sur scène Dav/Fat Kick Jo (batterie), Théo (basse, guitare, synthés) et Axel (claviers) si un certain virus n'était pas passé par là, pour danser avec les gaillards en live, on va encore attendre un peu. Oui, "danser" parce que la pop teintée d'électro des débuts est devenue une machine à brûler les dance-floors, entre new-wave sous testostérone et disco-punk amoureux. On a de la grosse basse, un groove phénoménal, des lignes de chant plutôt douces, des rythmes qui incitent à la débauche et donc des guitares plus discrètes. Avec ce genre de recette, les oreilles se tournent vers New York et les emblématiques LCD Soundsystem mais on peut ajouter MGMT avec qui nos Lyonnais partagent un sens certain de l'esthétique (notamment au travers de clips qui se font remarquer : "Control" avait lancé la mode du gilet jaune, le dernier en date "Die, Motherfucker ! Die !!!" était nominé aux Berlin Music Video Awards dans la catégorie "best narrative" aux côtés de Lindemann et de Kemba qui lui a remporté le prix). Plus proches de nous, on peut voir ce cru Apple Jelly comme une version acidulée de Soulwax ou une approche moins intimiste de The Married Monk (période Headgearalienpoo).

Toujours très pop, encore plus cash électro-clash, Apple Jelly aurait raflé la mise sur les pistes de danse si la fin de l'ancien monde (qui est en plus un des thèmes de l'opus) ne tombait pas pile poil en ce moment. Mais avec des sonorités qui hantent les esprits depuis les années 80, gageons que leurs tubes nous fassent encore vibrer dans le monde d'après.

Publié dans le Mag #43

Chronique Compil : Apple Jelly, Planet of the tapes

Apple Jelly / Chronique LP > Nanana club

Apple Jelly : Nanana club Apple Jelly aime le cinéma de genre ! Et ce n'est pas qu'un détail, en témoignent les visuels (ce triangle ne serait-il pas un clin d'oeil à Orange mécanique ?) et les textes/titres des morceaux. Après avoir fait leur Home (cinéma), ils n'ont pas changé franchement décidé dans quelle direction partir (si ce n'est passer de Grenoble à Lyon et de Un Dimanche à MVS Records) et sont restés "caméléon", à se fondre dans le payage musical actuel. Tel un réalisateur/scénariste qui a galéré pour monter son équipe (et son plan de financement) pour son premier "vrai" film (et non pas un film de fin de parcours estudiantin), Apple Jelly met un peu toutes les idées accumulées ces dernières années dans son Nanana club très ouvert. Au final, on n'a pas un blockbuster car faut pas déconner, c'est français mais pas non plus une série B (et pourtant avec des zombies et des cowboys voire des zombies chez les cowboys), on a un album pop rock qui mélange les styles et mange à plusieurs rateliers (Blur pour "Doc Revolution", Muse pour "Desperado/Junkie" ...) pour séduire large. A l'image du "Le club" (avec ce Last night the DJ save my life un peu shooté), les références s'entrechoquent et le groupe fonctionne quand il cherche à faire remuer les corps plutôt que de triturer les méninges, on est dans le plaisir immédiat, le fun et le tube disco jetable ("Radio"). Quand il se prend la tête et pose le rythme, ça part en vrille dans le nanard ("Week-end à la campagne") voire dans le Z option science-fiction avec l'OVNI "El mariachi". Je préfère quand Apple Jelly fait rejaillir les années 80 ("Dead men walking") ou chauffer les amplis et péter la basse ("She/go/home").
Nanana club est donc très sympa sur le moment et très "pop" dans le sens premier du mot, populaire. En tout cas, il a quelques arguments pour l'être.

Apple Jelly / Chronique LP > Home

Apple Jelly : Home On ouvre avec une intro qui te plonge déjà dans leur délire, genre R2D2 qui te marmonne un truc à l'oreille la nuit. On poursuit dans la lancée avec "Hello" qui semble bien accueillante, une invitation sucrée, genre spot publicitaire supercooooool mais trompeur car "Tired and wired" parle d'elle-même... la voix se fait traînante, grave, comme quand tu te réveilles d'un mauvais rêve... pas si coooool en fait. Révélation sur "The return of the apes", petit clin d'oeil à Cure, cette compo est sans aucun doutes leur titre phare ! "Early" repose, comme une boucle lancinante, un mystère de plus chez Apple Jelly, "All the colors are made for this", groupe caméleon, ça c'est sûr. Dans l'ensemble le groupe a fait un travail musical fouillé, varié, qu'on repère sur des morceaux plus expérimentaux comme "The fly and the glass" ou encore "Clockwork song" où la boucle est de mise. Plus doux sont les titres tels que "Nobody can see us" (involontairement) dans les normes branchouilles du moment, entre musique style Mario World ("Clockword song" également) en fond et ambiance biomécanique des voix feutrées, à la fois impersonnelles et si proches de nous. "White room" revient sur les bases avec quelques notes de piano en avant et des sons qui se dispersent, aériens, volages, impossible de les arrêter, de les freiner, on se laisse emporter. "After show" clôt le cd, retour aux années cinquante et auto-applaudissements ? En tout cas ils le méritent. Ce CD est sorti sur le label Un Dimanche.
Et comme ils le disent si bien au dos de leur pochette : "The part of your nightmares you cannot express is now thrown down on this LP. You do not have to be scared anymore. Just listen and wait for the sandman to escape from your foolish dreams. Remember the little red riding hood lost in the darkness and your life should be better."