anti flag 20/20 vision Hasard du calendrier, le retour dans les bacs en mode électrique des Anti-Flag s'opère à la mi-janvier, 3 semaines avant celui de Green Day, pour un groupe qui occupe peu ou prou le même créneau, c'est pas forcément une bonne idée d'être en concurrence frontale avec un tel mastodonte... Sauf si son album est plutôt bon alors que celui des méga stars déçoit, les auteurs de chroniques vont, comme moi, s'en donner à cœur joie pour envoyer les amateurs de nu-punk racé écouter ce 20/20 vision plutôt que Father of all.... Quand on cherche Anti-Flag, on les trouve, on sait à quoi s'attendre avec eux et la politique de Trump leur donne de quoi composer, leur président et sa politique tient le haut de l'affiche (il est sur l'artwork, entame l'album via un sample de discours où il justifie la violence du "bon vieux temps" contre les opposants politiques) et donne l'occasion à Anti-Flag de dérouler la liste de toutes ses idées pour un monde bien meilleur que le présent. Des idées qui passent dans les lyrics de leur "protest songs" mais pas uniquement puisque les paroles sont agrémentées de longs textes détaillant davantage leurs pensées et de liens pour encore davantage creuser le sujet. Pas juste des paroles en l'air donc. D'ailleurs, le titre de l'opus, 20/20 vision renvoie autant à la capacité à voir clair qu'à leur vision du monde de 2020, et plus qu'un triste constat, comme d'habitude, le combo apporte les armes pour combattre. Les leurs, ce sont avant tout les petites bombes que sont leurs morceaux qui sonnent comme des tubes en puissance, à ce titre, les "It went off like a bomb", "20/20 vision" et "Don't let the bastards get you down" sont imparables. Punk Rock engagé sans chichi, ça trace et ça groove, on a fait le tour en moins de 3 minutes mais on a pris du bon temps ! Sur d'autres titres, ils s'essayent à quelques expérimentations plutôt réussies comme l'apport de l'électronique sur "The disease" ou l'acoustique sur "Un-american". C'est quand ils restent dans le trop formaté que le message passe moins, la production radiophoniquement compatible, on s'y est habitué mais les chœurs mielleux qui font rimer "nationalist" et "terrorist" ne sont pas spécialement raccord avec la rage (qui reste) sous-jacente sur "Christian nationalist". Anti-Flag a bien compris que pour toucher ses concitoyens, il ne faut pas trop les brusquer...