the_answer_rise.jpg Dans la famille, heavy blues rock qui tabasse, après papa Honcho, je demande le petit fiston. Et à ce jeu-là, The Answer a des arguments à faire valoir pour démontrer sans ciller que l'hérédité, c'est bien, mais ça ne fait pas tout. Acte I : c'est avec un appétit féroce que le groupe débute les hostilités avec un "Under the sky" qui claque sévèrement dans les enceintes. Le groupe envoie du petit bois et livre un premier titre compact, classieux dans sa forme mais à l'énergie brute et surtout dopé par une prod béton. Garni de quelques petits soli bien sentis, ce premier titre réussi le tour de force de nous plonger d'entrée dans une atmosphère caniculaire très années 70, le tout avec un son plutôt ultra-moderne. Acte II : alors que l'on s'attend à croiser un membre de Led Zep au coin d'une rue, The Answer enchaîne avec un petit regard dans le rétroviseur avec "Never too late" puis l'énervé et speedé "Come follow me", tous deux du même calibre.
Evidemment, on reste dans la catégorie que les anglo-saxois baptisent fort justement "classic rock" mais on ne peut reconnaître qu'une chose, c'est que Cormac Neeson (chant) Paul Mahon (guitare) Micky Waters (basse) and James Heatley (batterie) savent y faire. Et peuvent donc se permettre de tartiner jusqu'à plus soif, on s'en prend plein les esgourdes et le pire, c'est qu'on en redemande volontiers. Acte III : seul petit hic dans ce paysage discographique quasi idyllique et qui fleure bon le road movie le long des mythiques routes américaines, une certaine propension qu'à le groupe pour les ballades rock un peu mielleuses ("Be what you want", "Always"). Un peu poussiéreuses... Mais lorsque l'on y regarde de plus près, il faut bien admettre que la démarche de The Answer ne souffre d'aucune contestation, le groupe assume complètement ses influences et ne cherche pas une seconde à révolutionner un genre, mais juste à rendre hommage à ses modèles en livrant un album solide, de rock à l'ancienne mais produit 30 ans après les heures de gloire d'ACDC ou Led Zep. Car on pourra dire ce que l'on voudra, ce Rise n'a pas été sacralisé par la presse anglo-saxonne toute entière pour rien, cet album nous renvoie trois décennies en arrière pour notre plus grand plaisir et surtout en faisant preuve d'un savoir-faire à toute épreuve ("Into the gutter"). Acte IV : a l'énergie, avec l'humilité d'un groupe qui sait ce qu'il doit à ses modèles, The Answer s'impose non pas comme un tribute-band de luxe, mais comme une combo qui cherche à marcher avec passion dans les pas de ses glorieux aînés. Et le fait particulièrement bien. Rideau.