Les nostalgiques de la pop n' roll sixties vont être ravis d'entendre qu'en Suisse, un quatuor diffuse de brillantes mélodies qui font chaud au cœur avec en sus une énergie très contagieuse. Ce dernier s'appelle The Animen et charme d'emblée par une pop parfaitement maîtrisée qui rappellera une ribambelle de formations aussi notables que celles, par exemple, de l'écurie Toolong Records. Façonné par Samy Osta, reconnu pour son travail avec Feu! Chatterton, La Femme et BB Brunes (donc des références pas très compatibles avec ce que W-Fenec vous propose de découvrir en général), le son de Same sun/Different light est une réussite absolue, à la fois vintage et très moderne, sans tomber dans l'opulence d'arrangements inutiles. Le troisième disque des dandies suisses jouit de morceaux à la composition finement réfléchie, pour aller à l'essentiel sans réinventer la poudre, mené par une voix portante légèrement sous effets et saturée, souvent perçante (on aime ou pas, mais cela peut être usant à la longue) et nous rappelant par intermittence celle d'Alex Turner et les grandes heures d'Arctic Monkeys, lorsque sa musique attirait encore un public assez jeune. Car signalons-le, ce Same sun/Different light s'inscrit dans la droite lignée des vagues rétro pop indie-garage-psyché liant mélancolie et vigueur que les labels servaient en masse dans les années 2000 à un public averti.
Publié dans le Mag #45