Fin 2005, quatre jeunes types du comté de Derry en Irlande du Nord forment un groupe au nom aussi long que leurs inspirations musicales : And So I Watch You From Afar. Les guitaristes Rory Friers et Tony Wright, accompagnés de leur batteur Chris Wee et du dernier arrivé, le bassiste Johnny Adger, lequel jouait avec Wright dans un projet intitulé Pepperbook, bougent sur Belfast. En octobre 2007, le groupe partage un EP (Tonight the city burns) avec des formations du coin (Driving By Night, LaFaro et Cruz) puis débute l'enregistrement de son premier EP en solo intitulé This is our machine and nothing can stop it. Le disque, entre math et post-rock, a tellement d'échos positifs que les gars partent en tournée avec Maybeshewill, This Town Needs Guns et Adebisi Shank.
Le premier LP éponyme voit le jour en avril 2009 sur l'étiquette Smalltown America et le groupe ne cesse de tourner, notamment aux côtés d'Oceansize, puis délivre dans la foulée un 4-titres intitulé The letters EP. Fin avril 2011, le quatuor sort un deuxième album nommé Gangs, qui sera le dernier avec Tony puisqu'il quitte le groupe en septembre pour se consacrer à son projet solo (VerseChorusVerse). Deux ans plus tard, ASIWYFA rejoint l'écurie Sargent House (Russian Circles, Hella, Daughters) pour la sortie de All hail bright futures, l'excellent troisième disque des Nord-Irlandais.
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And So I Watch You From Afar discographie sélective
And So I Watch You From Afar dans le magazine
Numéro :
Mag #20
20 ans pour No One Is Innocent, 20 numéros pour le W-Fenec version Mag digital (sinon, on se rapproche doucement de nos 20 ans aussi) avec donc une in...
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Interview : And So I Watch You From Afar, Interview from afar (jan. 2014)
Interview : And So I Watch You From Afar, ASIWYFA in english interview
And So I Watch You From Afar / Chronique LP > Heirs
Petite polyphonie introductive, le tempo féroce se lance, les guitares s'entrelacent, les chœurs suivent, silence... La machine And So I Watch You From Afar est lancée avec "Run home", morceau introductif, autant énergique que planant. Ce titre sous tension marque l'empreinte d'un groupe déjà bien installé confortablement sur le territoire des musiques rock qui se veulent alambiquées, tout en dévoilant ses côtés chaleureux et un brin fédérateurs. Heirs, soit les héritiers en VF, est la dernière salve sonore des gars de Belfast. Un cocktail détonant de math-rock et de post-rock (pour faire court), une formule modulable faussement pop au sein de laquelle le groupe a déjà fait ses preuves, notamment avec All hail bright futures, dont la filiation pour le coup est plus que stupéfiante.
Les Nord-Irlandais sont toujours habiles quand il s'agit de rendre leur musique facile à l'écoute sans que leur maîtrise technique en devienne indigeste et prenne le pas sur le reste (un problème récurrent de pas mal de formations de nos jours). Bien au contraire, elle est même de plus en plus atténuée par un élément important dans l'évolution du quatuor : la présence du chant. "These secret kings I know" en est un bel exemple, tout en chœurs contrôlés, ce titre en sort bonifié car il sert mélodiquement la composition. Mais le groupe doit également se prémunir d'un excès d'orgueil sur ce point là, car au fil de la lecture du disque, les vocalises à base de "oh oh, oh oh oh, oh oh" peuvent vite devenir un cauchemar pour l'auditeur. Ce n'est évidemment pas le cas de tous les morceaux, même si on ressent cette facilité à toujours vouloir meubler de voix des parties de pistes qui n'en ont pas toujours besoin. Je pense par exemple à "Animal ghosts", qui en plus de cela intègre des bouts de trompettes qui n'apportent vraiment pas grand chose au morceau.
La volonté d'And So I Watch You From Afar de rendre ce Heirs le plus éclatant possible n'est pas un mal en soit. On aime son brin de folie totalement domptée, ses moments de quiétude tutoyant les cieux et sa "coolitude" assumée, mais certains morceaux un peu longs, dont "Heirs", fonctionnent beaucoup plus sur scène que sur disque. "Tryer, you", titre qui suit et sonne le glas d'une manière tendant vers quelque chose d'épique et censé être le bouquet final éblouissant comme dans un feu d'artifice, n'apporte déjà plus grand chose à ce stade de l'écoute car le cadeau est déjà ouvert depuis plusieurs dizaines de minutes. Peut-être aurait-il fallu revoir l'ordre d'apparition des chansons ? Dommage, mais cela n'enlève en rien la qualité relativement excellente de ce quatrième album.
And So I Watch You From Afar / Chronique LP > All hail bright futures
Puisque le W-Fenec n'est pas notre gagne-pain, mais plutôt une passion à défendre qui s'effectue exclusivement sur notre temps libre (quand il y en a et ça n'arrive pas si souvent), il arrive malheureusement pour nos lecteurs que le délai d'une chronique vis à vis de la sortie de l'album soit longue, très longue même. Ce All hail bright futures est apparu dans les bacs en mars dernier mais, à mon sens, il n'est jamais trop tard pour parler d'une œuvre. Bonne ou mauvaise. Inutile d'ouvrir un débat stérile ici puisqu'il s'agit de vous présenter le troisième disque des natifs de Belfast, le premier sans l'historique Tony Wright, parti foutre son nez dans ses affaires personnelles. En toute franchise, je n'ai pas vu de grandes différences techniques. Et vous ?
C'est donc avec Niall Kennedy (espérons que son nom ne va pas lui porter la poisse à celui-là) qu'ASIWYFA reprend du service pour un album qui, croyez-le moi, est une véritable petite merveille, un gros bouillon énergique de math-(pop)-rock et de post-rock (ou ce qu'il en reste). Peut-être l'album le plus accessible du groupe, je pense. Pas forcément parce que le quatuor enchaîne des tubes (c'est un grand mot) aux rythmes chaloupés et chantés avec par moment des passages exotiques où les séquences de steeldrum se terminent par une espèce de sonate ("Rats on rock" et "Trails") - même si cela aide - mais plutôt parce qu'ils ont su épurer leurs compositions, les rendre moins progressives et moins aventureuses (tout est relatif). Du coup, All hail bright futures libère un chouia les Belfastois de leur penchant post-rock et rend leur musique un peu moins intello-élitiste et plus digestive pour le commun des mortels.
Cela dit, la masse sonore introduisant "Big thinks do remarkable" nous rappelle que le groupe n'est pas en reste quand il s'agit de réveiller l'audience avec sa basse vrombissante et sa batterie qui pilonne les tympans. Ce, sans tomber dans la facilité, car n'oublions pas qu'And So I Watch You From Afar, ça reste deux guitaristes qui tricotent, en quête d'aigus, de notes qui vous triturent le cerveau. S'évertuant à tutoyer les cieux avec des titres contemplatifs (le morceau éponyme notamment), le combo donne finalement à bouffer à tous les râteliers, que cela soit pour l'assoiffé de tournures un brin nerdy ou pour les personnes franchement tournées vers l'indie alambiquée (telle l'exotique "Ka ba ta bo da ka"). On vous l'a dit d'emblée, on le réitère, ce All hail bright futures est une réussite, sans que le groupe ait réellement révolutionné son style. Il n'y a pas meilleure porte d'entrée pour découvrir ces talentueux nord-irlandais avides de polyrythmies endiablées que cet album haut en couleurs... comme son artwork.