...anabase*

L'histoire d'Anabase, enfin ...anabase* pour faire simple, commence comme une banale histoire, l'histoire d'un type qui fait de la musique et qui rencontre une fille qui chante, quelques brouillards cérébraux et des mélodies élégantesplus tard, une section rythmique en la personne de Yannick à la basse et Laurent à la batterie vient rejoindre Clara et Pierre.
...anabase* assemble pop mélodique avec des reflets chatoyants, marqué d'influences comme Portishead, Tori Amos et même le respectable Alain Bashung.
Après un petit paquet de festival, L'Expédition vers l'intérieur voit le jour en septembre 2004.

Le bonheur flou est un concentré de chansons intimistes mise en forme avec délicatesse et un pointe de violence quand il faut. "À l'intérieur" coule ainsi lentement, avec attention, une basse qui gronde et des échos de synthé qui tombent comme des gouttes de pluies, une orchestration qui se complexifie, une guitare qui ronge son frein avant d'exulter et de livrer mille éclats de lumière pour propulser "à l'intérieur" dans la stratosphère, sans pour autant bousculer ce bercement fragile que l'on doit à la voix magique de Clara. "L'autoroute", malgré son titre pas très rêveur, un nom commun d'un commun usé, voir même délité, laminé par le passage du temps et du vent, est une douce féérie, un chemin onirique qu'il fait bon emprunter, pour y trouver une douce berceuse au piano et une voix qui nous invite à l'évasion, -sur l'autoroute nous sommes comme des fugitifs-, des clandestins du bonheur à la recherche de leur vérité, un titre lent qui se livre avec réserve et candeur, qui se déploie de façon majestueuese une fois de l'autre côté.
Le bonheur flou serait incomplet, sans le titre qui ouvre cet album d'une manière prophétique, "les grands axes américains" se déplace sous l'horizon des grands espaces américains, évolue au grand air, se donne de la place pour s'épanouir avec splendeur, et surtout en ouvrant un chapitre dans l'histoire d'...anabase*, une guitare qui égraine des accords de manière nonchalente, une voix qui conte son rêve américain, celui des westerns et de la conquête de l'Ouest. Ce parcours sur les grands axes américains, c'est aussi le voyage qu'effectuera le groupe pendant le mois de mai 2006, un parcours qui les mènera de New-York à Carmel, avec la tentative de rencontrer Clint Eastwood, une épopée qu'ils retranscriront sur leur blog au cours de leur traversée. Du rêve à la réalité il n'y a qu'un pas, ...anabase* à franchit avec allégresse et témérité sur Le bonheur flou.

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6 titres, plus le titre fantôme "Le bonheur fou", ...anabase* délivre une pop marquée au marqueur indélibile d'une touche personnelle, une base de construction différente, comme "L'équation chimique" laisse transparaître avec son rythme envelopant et dansant, ses harmonies ondulantes, que viennent un peu assombrir des passages accords faciles sur le refrain. Pop-rock nuancé, ...anabase* se rapproche d'un Népenthès ou d'un D.lud, avec cette voix claire qui frise une transparence limpide sur "La piscine" et montrant une nonchalence presque involontaire, l'expédition vers l'intérieur se tourne sur lui-même avec des paroles inégales sur "la piscine", en comparaison de "my castle's down" ou "les trains". Expédition vers l'intérieur est une incursion toute personnelle dans l'univers étoilé d'Anabase, avec le cosmique "les trains", une sorte de détour bref à l'intérieur d'une tranche de vie, comme l'illustre une ligne d'eau, un bras de canapé, ou une promenade en hiver au travers des différents titres dessinant une aquarelle de couleurs légères.
L'effet sur la voix énerve sur "my castle's down", mais la mélodie présente sur "le silence" est magnifique, guitare acoustique discrète, voix légère tissant entre des volutes de guitares et de piano. Cette expédition s'écoute avec légèreté, parfois avec un peu de reflets sombres ou des embruns poignants, comme sur l'inquiétant "le bonheur flou" qui coule lentement comme avec dédain, un couplet qui prend son envol, donne des ailes à ...anabase*, ce bonheur reste flou, mais est bien présent, alliance gracieuse de piano, guitare acoustique et une voix calme et posée.

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