An Pierlé

Biographie > La petite perle belge

Depuis son plus jeune âge, An Pierlé aime surprendre son public. Pianiste accomplie et vocaliste douée, elle a notamment pour elle une personnalité plutôt affirmée. C'est ainsi elle qui se tient derrière son piano, assise sur un ballon ergonomique, sorte de balle kangourou, pour protéger son dos. C'est également elle qui, à ses débuts reprend le "Are firends electric?" de Gary Numan avec une classe si étonnante que cette interprétation lui vaudra les compliments de son auteur. 1998, An signe Warner Music Benelux et signe son premier album studio Mud Stories. Aussi bien influencé par Bach et John Cale que Kim Wilde, la native d'Anvers livre l'album dont elle revait, entre disto bien senties, clavier éléctrique et arrangements subtils. La demoiselle sort des sentiers battus. Elle impressionne. Lorsqu'en 2002 sort son deuxième effort, Helium Sunset, les compositions qu'elle livre au public confirme ce qui avait été entrevu sur son premier album, la jeune anversoise, n'a pas que de la personnalité, elle a véritablement du talent. Entre les deux albums, se sont écoulés trois ans, Koen Gisen son compagnon l'a rejoint en studio et le duo a fait complètement ce qu'il a voulu. Accompagnés par Thomas Van Cottom (ex-Venus), le couple livre un album d'inspiration trip-hop, entre pop-songs énergisantes, et compositions léthargiques à la Nick Cave. Guitares, piano, violoncelles, percussions, An Pierlé n'est plus seule, on parle dès lors presque d'un groupe. La transition est toute faite, alors que Helium Sunset a su trouver son public, ce, après d'incessantes tournées européennes, l'évolution se fait naturellement. An Pierlé est définitivement entourée par un vrai groupe, on parlera donc désormais de An Pierlé & White Velvet. 2006, une nouvelle étape est franchie, le troisième album de l'artiste belge et donc le premier du "nouveau groupe", sort dans les bacs. S'ensuit une nouvelle tournée qui viendra conquérir les derniers irréductibles...

An Pierlé / Chronique LP > An Pierlé & White Velvet

an_pierle_white_velvet.jpg An Pierlé & White Velvet, voici donc le troisième album de la talentueuse An, accompagné cette fois d'un véritable groupe, le White Velvet. Si avec son précédent opus studio Helium street la compositrice/ vocaliste belge avait su composer des ballades douces aux atmosphères habitées par des mélodies insaisissables et lumineuse, cette fois, An veut aller plus loin. Et s'en donne les moyens. Car accompagnant cette voix toujours aussi mélodieuse et sensuelle, les instrumentations du groupe qui la suit donnent des allures plus sophistiquées aux compositions du désormais "groupe". Cet album, An Pierlé et ses camarades de jeu l'ont enregistré chez eux à Gand dans une logique de "do it yourself" absolu, ce qui, malgré une qualité de son souvent moindre, à l'avantage de généralement permettre au groupe de conserver le contrôle total sur son oeuvre. Et comme l'association An Pierlé / White Velvet ne pouvait être que porteuse d'espoirs, la production de cet album se révèle dès l'écoute de "Jupiter", absolument remarquable. Et dès le premier titre, single de l'album et hit absolu, on est conquis. Une petite merveille de pop-song élégante et décomplexée sur laquelle la demoiselle nous séduit inexorablement par des mélodies aussi légères que raffinées. Une voix presque enfantine, une émotion à fleur de peau, "How does it feel" se révèle un peu plus grave, plus mélancolique, paradoxalement plus matûre sans doute. Servie par des instrumentations où les cordes tiennent un rôle prépondérant, des arrangements fouillés et des refrains enjôleurs, la musique d'An Pierlé et du White Velvet est un vrai bonheur pour les sens, dans ce qu'elle a, à la fois de rafraichissant et d'élégant.
La demoiselle semble s'amuser, mutine et charmeuse ("Good year", le très beau "Tenderness" et son clavier cajoleur), avant de nous servir l'un des bijoux de cet album : le magnifique "I love you". Une véritable déclaration d'amour, en toute franchise et sans retenue, à la pop indé, de la part d'une artiste qui ne manque décidément pas d'atouts ni de piquant. Décidée à ne pas se complaire dans la facilité, la native d'outre-Quiévrains se met à nu métaphoriquement et laisse apparaître son côté sombre au travers du torturé "Not the end". Un titre bien plus grave que ses prédécesseurs à tel point qu'il marque une véritable rupture au sein de cet album jusque là très enlevé. Un moment de profonde tristesse dont An Pierlé et son groupe se remettent via le jazzy et purement divertissant "It's got to be me", un morceau simple, follement maîtrisé et qui se révèle finalement très efficace. An Pierlé & White Velvet est le disque qui doit lui permettre de se laisser aller à ses émotions, que la demoiselle dévoile selon ses humeurs. Mélancolique sur "Poor Danny", rêveuse pour sur l'onirique "Snake song" ou discrète sur le timide et subtil "Cold winter". Et finalement, de conclure cet album quasiment sans faute avec un magnifique "Closing time" à la chaleur triste. Où comment tomber sous le charme en 13 petits morceaux...