Ambulette

Biographie > La vie après Denali

Lorsqu'en 2003, Jonathan Fuller (batterie) et Keeley Davis (basse), le frère de Maura, décident tous deux de quitter Denali, la jeune femme envisage sérieusement de reprendre ses études et de s'éloigner un temps du petit monde de la musique. Un temps seulement, puisque rapidement les démons de l'écriture, des sessions studio et des performances live vont la ronger et la demoiselle ne résiste pas longtemps à la tentation de renouer avec Ryan Rapsys (Euphone) et Stephen Howard, deux musiciens avec lesquels elle avait terminé la dernière tournée de Denali... Bella Lea voit alors le jour, mais après l'arrivée du guitariste Matt Clarck (Joan of Arc, White/Light, Pinebender) en son sein, le groupe se voit contraint et forcé de changer de nom pour de sombres histoires de droits. Bella Lea devient Ambulette. Le quartet se met alors à composer dans son coin et entre en studio à l'automne 2005 pour accoucher d'un premier EP, Lottery, qui sort finalement au printemps de l'année suivante via Astralwerks. La machine est cette fois définitivement lancée, le groupe s'affirme et prépare son premier album, lequel devrait voir le jour courant 2007.

Ambulette / Chronique EP > Lottery

ambulette_lottery.jpg Après l'implosion de Denali et la sortie du DVD posthume (Pinnacle) quelques mois plus tard, deux de ses ex-compagnons de route s'en étant allés rejoindre Engine Down, Maura Davis, la voix et un peu l'âme du défunt groupe se devait de retrouver un projet à la mesure de son (immense) talent. Après moults atermoiements, Ambulette apparaît comme la suite, évidemment très attendue de Denali, Lottery, le premier EP cinq titres du groupe ayant la délicate tâche de passer après des albums du calibre de The instinct. La comparaison était donc inévitable. L'introductif "I've got more" début, sa mélodie power-pop dominée par un chant appliqué et omniprésent, ses accents rock et sa rythmique enlevée, laissent supposer qu'Ambulette sera plus direct et urgent que Denali. Mais pas toujours, car à l'image de l'exceptionnel "Fall", le groupe et sa vocaliste démontrent qu'ils peuvent assumer l'héritage de leurs prédécesseurs, en livrant des titres d'une intensité rare, au travers de compositions puissantes et aux arrangements subtils. Et le chant dans tout ça ? Ce break forcé et prolongé qui a séparé Denali d'Ambulette a sans doute fait du bien à Maura Davis, celle-ci livrant une performance de haute volée, pleine de fougue et n'hésitant à se mettre largement en avant, sans retenue, accompagnée par des lignes de grattes empreintes d'un désespoir latent. "When I see you", troisième titre de Lottery, vient séduire définitivement l'auditeur. Une mélodie gracile portée par un clavier mélancolique qui vient s'enlacer dans des guitares rock, la pop indie signée Ambulette a le paradoxe de sembler énergique et rentre-dedans ("Second until midnight"), pour se réveler plus fragile et fébrile l'instant d'après. Entre détresse et colère retenue, le groupe parvient à trouver sa voie, proposant tantôt une musique aux orchestrations très travaillées et pleine d'effets, tantôt une pop plus dépouillée et intimiste (la délicate et périlleuse reprise du "Ne me quitte pas" de Jacques Brel qui conclue l'EP). De longs mois se sont écoulés entre la fin de Denali et la sortie du premier essai discographique d'Ambulette, entre les deux Maura Davis a vraissemblablement mûri et c'est, accompagnée de nouveaux partenaires talentueux, qu'elle entame cette nouvelle aventure musicale pleine de promesses. En attendant la suite...