All Them Witches / Chronique LP > Nothing as the ideal
All Them Witches continue sa mue en version accélérée (troisième album en 4 ans) et si on garde une image assez psychédélique, colorée et inquiétante (un peu un mix des deux artworks précédents), le trio semble se poser davantage et devenir de plus en plus accessible. En conservant leurs références (du blues, de la folk, du psychédélisme, les années 70), les Américains jouent davantage sur la simplicité. En témoignent des titres comme "Saturnine & iron jaw" (particulièrement épuré pour un titre stoner), "Everest" (qu'une petite guitare au son à peine distordu), "The children of coyote woman" (une ballade country) ou même "Rats in ruin" (dont les 9 minutes se terminent comme un titre de Pink Floyd mais qui a pris son temps et en est arrivé jusque là dans un calme olympien). Quand ils sont plus nerveux ("Enemy of my enemy", "Lights out"), la voix reste claire et mélodieuse, facile à suivre et surnage au-dessus de la saturation pour nous servir de repère. Le combo garde son côté aventurier et propose encore des titres plus longs et outre "Rats in ruin", s'étend pour "See you next fall" où la basse vient cadrer une ambiance peu rassurante, la guitare puis la voix, encore elle, viennent tout remettre en ordre, le son est classe, l'ensemble progresse avec grâce, sans se préoccuper des timings radiophoniquement corrects ou de ce à quoi est censé ressembler la fin d'un titre. Si on pourrait presque qualifier la tonalité d'ensemble de "pop" au regard du tempo et des harmonies, All Them Witches s'attache à montrer qu'il a encore du mordant avec la partie finale assez lourde de "41" ou un "Lights out" venimeux so seventies. Ambitieux mais efficace, Nothing as the ideal s'écoute très aisément, c'est une excellente porte d'entrée dans l'univers ATW pour celui qui n'aurait pas encore franchi le pas...
Prolifiques, les All Them Witches ne peuvent pas rester plus d'un an sans sortir une galette, ils ont commencé l'année 2018 avec un EP, ils la terminent avec un LP et si le rythme est conséquent, la qualité ne se déprécie pas pour autant. Pendant 51 minutes, les Ricains nous font faire la visite de leur pays avec ce qu'il compte de racines blues et folk, le tout électrifié, amplifié et filtré avec les effets qui fleurent bon les seventies. Un peu moins psychédélique que leur précédent opus, celui-ci, éponyme mais surnommé par leur acronyme, on les sent plus posés, davantage en mode "feu de camp" et inspirés par Dylan, JJ Cale et Clapton ("Workhorse", "Half-tongue", "HJTC"). Même la longue plage "Harvest feast" ne laisse pas la folie s'emparer des Texans qui laissent s'exprimer une guitare électrique très claire et plutôt sage, même en solo. Alors que All Them Witches pouvait être difficile à suivre et sembler brouillon dans certaines idées par le passé, ici, tout est assez limpide, très calme, presque doux... Tant et si bien que le boogie "Fishbelly 86 onions" qui ouvre le skeud semble presque déplacé quand on a fait le tour de l'ensemble et qu'on retombe dessus.
All Them Witches / Chronique LP > Sleeping through the war
Le magnifique artwork à la sauce surimpressions de plusieurs planches du test de Rorschach donne plusieurs indications sur les inclinaisons de All Them Witches. D'abord, un attrait évident pour le psychédélisme avec des titres assez progressifs et alambiqués ("Internet"), ensuite pour la superposition d'influences, assez marquées mais très bien mixées, du blues, du stoner, du doom, les gars de Nashville piochent des idées là où ça leur plaît et les amalgament pour faire leur truc, même si au final, on a parfois des titres incongrus ("Alabaster" avec une sorte de spoken word posé sur une ambiance très seventies). La tonalité d'ensemble joue au yoyo en mode ralenti entre une pop sludgée capable de s'exciter ("Bulls", "3-5-7") et un doom bluesy qui rappelle Jon Spencer Blues Explosion quand le chant est filtré ("Don't bring me coffee"). Sleeping through the war est déjà le quatrième album de All Them Witches depuis 2012, preuve que le groupe a de nombreuses idées à exploiter et qu'il n'est pas trop regardant sur la cohésion de l'ensemble qui passe donc essentiellement par le son des guitares et de la basse.
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