Alice In Neverland

Biographie > Peter Pan au Pays des Merveilles

Vincent Fauche aime à la fois l'univers fantasmagorique d'Alice au Pays des Merveilles et le pays des aventures de Peter Pan, en 2008, il mixe les deux titres originaux pour créer Alice In Neverland, un projet musical qu'il compose seul et enregistre avec l'aide de Laura Nicogossian pour les parties au piano et de Jérémie Garat pour celles au violoncelle. Le résultat sort sous la forme d'un digipak intitulé Debut en 2010.

Alice In Neverland / Chronique LP > L'île aux trésors

Alice In Neverland - L'île aux trésors 5 ans après un Début prometteur, Alice in Neverland revient nous faire le récit de ses explorations sur L'île aux trésors. Et bien que le lieu semble être une halte connue des pirates, que des marécages et des reliefs le rendent assez inhospitalier, le récit est plutôt agréable. La peur est repoussée, ce qui arrivera ensuite est une nouvelle aventure qu'il faut accepter. Celle-ci passe toujours par de riches instrumentations (guitare pour l'auteur, claviers pour Laura sa comparse), des ambiances travaillées, ciselées où le chant se pose toujours en douceur, surtout celui de Céline, invitée sur deux titres aux allures trip hop ("I'm not afraid", "I'm sorry (I have a nice day)"). L'atmosphère générale de cette île est davantage pop, un peu sixties (j'y trouve parfois la candeur d'un psychédélisme soft), souvent onirique, davantage allumée quand le chant ne vient pas structurer l'endroit (les sons séquencés s'emparent vite des espaces inoccupés). Grand architecte, Vincent continue de vivre son rêve éveillé et de nous émerveiller par tant de maîtrise et de justesse. Oeuvre poétique à la technique irréprochable, cet album mérite que tu t'y attardes voire que tu t'y perdes.

Alice In Neverland / Chronique LP > Debut

Alice in Neverland - Debut Ce Debut d'Alice In Neverland est la bande-son d'un film qu'il reste à écrire et réaliser, même si le nom de son projet provient de la littérature, il me semble évident que Vincent Fauche travaille avec des images dans la tête, son "Prelude" résonne donc comme un générique d'introduction à un monde merveilleux. Hors de notre monde connu et donc de la géographie puisque de l'autre côté du miroir et/ou à Neverland, le compositeur s'échappe également du temps présent avec une ritournelle aux influences médiévales ("Clair obscur"), nous voilà complètement plongé ailleurs, sans repère, abandonné... Il est donc logique que l'on ressente alors une forme de stress qui se matérialise avec "Au bout du fil" où piano et violoncelle construise un thème moins obsédant que les tubes de Clint Mansell (Requiem for a Dream) ou John Murphy (28 days later...) mais tout de même très prenant. Ces deux instruments sont importants pour Vincent qui leur donne une assez grande place à côté de sa guitare, ses samples et sa voix qu'il dissimule parfois sous quelques effets distordant rappelant certaines ambiances du Twin Peaks de Lynch ("Observatoire") ou les bidouillages entêtants du Chapelier Fou ("Zazen"). C'est après un doux morceau de piano ("2 soeurs") que le chant -en anglais- se dévoile le plus ("Mosquito" puis "Roulette"), accompagné d'une guitare acoustique riche en arpèges, il se fait délicat et protecteur. Apaisés, auteur et auditeur, laissent s'écouler "Belisa" puis "Shadow" avant d'être davantage remué par les percussions de "Senshin", ultime piste instrumentale, plus mystérieuse, elle laisse entrevoir une suite... Et une suite autre que le passage caché quelque peu dénué d'intérêt que l'on trouve quelques minutes plus tard.
Porte d'entrée dans le monde féérique d'Alice In Neverland, Debut est un album inclassable et très coloré où trois instruments différents jouent sur leur complémentarité pour nous faire voyager. Comme son nom l'indique, il devrait être suivi d'autres aventures, laissons à Vincent Fauche le temps qu'il faut pour nous les concocter avant de s'en délecter.